Avec la reconnaissance de son patrimoine à l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), le Royaume poursuit son but de faire de sa culture un véritable soft power. Entre festivals internationaux et locaux, préservation du patrimoine, diplomatie culturelle... Le Maroc mise sur son identité pour renforcer sa présence sur la scène mondiale. Le but, c'est la reconnaissance mondiale, une place importante sur la scène internationale. C'est cela le plaidoyer depuis un certain temps. Ceci est désormais réel. La reconnaissance du Caftan comme un héritage marocain à l'UNESCO, le 10 décembre 2025, n'est qu'un exploit parmi plusieurs. Il ne s'agit pas d'une simple reconnaissance des traditions marocaines, du style vestimentaire ou de la musique, mais bien d'une victoire pour la nation marocaine. C'est le résultat d'une diplomatie et d'une stratégie pragmatique couvrant tous les aspects de la vie culturelle marocaine. En promouvant la culture, l'économie et la position du Maroc, le Royaume rend ainsi le peuple fier de son pays. L'adhésion du Maroc à l'UNESCO date de 1956. Depuis, l'Etat adopte, signe et ratifie les conventions, telles que la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en 1975, et en 2006 la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ces deux conventions phares ont permis la reconnaissance de l'héritage marocain. Lire aussi : L'inscription conjointe du Deepavali et du caftan marocain à l'UNESCO renforce le partenariat culturel entre l'Inde et le Maroc Depuis, l'Etat ne cesse de diversifier ses acquisitions, entre 14 sites inscrits au patrimoine mondial et 15 éléments au patrimoine immatériel. À titre d'exemple, en 1981, la Médina de Fès dite Fès El Bali rejoint les villes classées comme patrimoine mondial, devenant ainsi la première médina marocaine. Ce statut honorable reconnaît la place que cette ville a occupée durant des siècles, influençant plusieurs dynasties et civilisations. En ce qui concerne le patrimoine immatériel, on y retrouve le Moussem de Tan-Tan en 2006. Ce dernier honore les nomades du Sahara marocain et réunit, d'après l'UNESCO, plus d'une trentaine de tribus du sud marocain et d'autres régions du nord-ouest de l'Afrique. Symbole de la ville ocre, la place Jemaa el-Fna a acquis ce titre en 2008. Avec Gnawa en 2019 et le Melhoun en 2023, la musique a pris place. Gnawa n'est pas qu'une musique mais une reconnaissance des chants des anciens esclaves provenant de différents pays subsahariens. Parallèlement, le Caftan est un patrimoine immatériel marocain. Ceci est une reconnaissance de cet habit porté par les femmes, les hommes et les enfants depuis des siècles dans les différents coins du Royaume et lors des différentes célébrations. Son savoir-faire associé est transmis de manière informelle, soit de génération en génération, soit par le biais de l'apprentissage dans les ateliers traditionnels avec les Maâlmias ou modernes. Dans ce même sens, les autorités marocaines fournissent des efforts en collaboration avec les citoyens pour préserver cet héritage et le montrer au monde. Chaque année, les Marocains et même les étrangers assistent aux différentes manifestations culturelles dans les différentes villes marocaines. On y retrouve : festivals de musiques, moussems, défilés de mode ou encore des événements liés à l'histoire. La Médina de Fès, ou Fès El Bali, accueille chaque année le « Festival de Fès de la Culture Soufie et des Sagesses du Monde ». Le Moussem annuel de Moulay Driss Zerhoun prend place chaque fin du mois d'août. Le Caftan Week est l'un des événements les plus attendus par les amatrices et amateurs du Caftan, exposant ainsi le fameux habit traditionnel marocain, symbole de joie et de fierté. Si on a évoqué cela, c'est uniquement pour analyser l'effort et les initiatives du Royaume à faire de sa culture et de son histoire un soft power, utile et nécessaire. Il s'agit bien d'un moyen puissant que non les diplomates marocains mais aussi bien les citoyens essaient d'utiliser.