Muuslmans. La mosquée de Drancy, en région parisienne, est depuis des mois le théâtre d'affrontements entre partisans et adversaires de l'imam controversé Hassan Chelghoumi. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , Paris Hassan Chalghoumi, imam de Drancy. La mosquée de Drancy, théâtre de tensions depuis les prises de position anti-burqa de son imam, Hassan Chalghoumi, a rouvert dans une ambiance agitée pour la prière du vendredi 12 mars qui s'est déroulée sous haute surveillance policière. A tel point que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lancé «à toutes les personnes concernées un appel solennel à l'apaisement et à la retenue pour permettre aux fidèles de la mosquée d'exercer leur culte dans la sérénité, la paix et la dignité». Le CFCM a, également, appelé dans un communiqué parvenu à Maroc Hebdo à Paris, «au respect de la dignité de tous les lieux de culte qui doivent rester des lieux de prière et de recueillement», après que la prière de vendredi dernier ait été de nouveau perturbée par des frictions entre le collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, présidé par le franco-marocain Abdelhakim Sifrioui, et l'imam de la mosquée, Hassan Chalghoumi, un Tunisien soutenu par Jean-Christophe Lagarde, maire du Nouveau Centre de Drancy, et Claude Bartolone, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Selon l'Association culturelle des musulmans de Drancy, que dirige Chalghoumi, des membres du collectif Cheikh Yassine manifestent chaque vendredi depuis un mois et demi pour réclamer le départ de Hassan Chalghoumi, voire la fermeture de ce lieu, qu'il qualifie d'“impur”. Outre ces frictions, les fidèles ont découvert avec consternation que leur mosquée était truffée à leur insu de caméras. Dans la salle de prière réservée aux femmes, il y avait également une caméra cachée! Qui visionnait les enregistrements faits par ces multiples caméras?, se demandaient les fidèles de cette mosquée en désignant du doigt Hassan Chalghoumi: «Tu es le traître des musulmans», lui lancent quelques dizaines de personnes rassemblées, devant le lieu de culte de Drancy. Pour la sixième semaine consécutive, et alors que la mosquée a été fermée durant trois jours, la prière a été de nouveau troublée par le collectif Cheikh Yassine qui reproche à Chalghoumi «son rapprochement avec la communauté juive, ses propos anti-burqa, l'opacité des comptes de l'association, ou l'installation de caméras dans la mosquée». La religion en otage D'autres s'essayent au dialogue de sourds. «On ne sait pas ce que deviennent nos dons», s'interroge un fidèle. «Va voir le maire!», lui répond une autre. Et nombre de fidèles, sans tomber dans le camp des anti-Chalghoumi, font part de leur «ras-le-bol» face à la «prise en otage» de leur mosquée. «Hassan, c'est devenu le roi-Soleil», regrette pour sa part Farid Besnard, membre de l'association entré en dissidence. Pour la première fois, dit-il, l'entrée de la mosquée lui a été refusée. Beaucoup ne voient d'issue que dans le départ de Chalghoumi. «Il a été mis là par la mairie. Maintenant il faut qu'il démissionne, on revote et on voit. S'il est réélu, il reste, sinon il part», conclut, sans animosité, un fidèle. D'ici là, les vendredis promettent d'être houleux.