Nouveau rebondissement dans l'affaire du terrain de la reine mère Quatre accusés ont comparu devant le juge Noureddine Kacine pour la vente illégale d'un terrain appartenant à Lalla Latifa Amahzoune Alaoui. Ils sont poursuivis pour escroquerie, vol, association de malfaiteurs et émission de chèques sans provision. Mahjoub Fahmi. Le chèque de 318 millions de dirhams est retourné deux fois impayé. Mercredi 15 octobre 2008 s'ouvre à la salle 8 du tribunal de première instance de Casablanca une nouvelle audience du procès des principaux accusés dans l'arnaque immobilière dont la victime n'est autre que la Princesse Lalla Latifa Amahzoune Alaoui, mère de SM le Roi Mohammed VI. Quatre accusés ont comparu devant le juge Noureddine Kacine. Il s'agit de Mahjoub Fahmi, Abdelilah Oualal, Essafi Baidane et Ahmed Tamer. Ils sont tous incarcérés à la prison Oukacha de Casablanca. Le premier a été arrêté le 15 septembre et les trois autres le 7 octobre. Mahjoub Fahmi est poursuivi pour escroquerie, vol, association de malfaiteurs et émission de chèques sans provision. Deux plaintes ont été déposées contre lui par Maître Mohamed Naciri, près du Procureur du Roi auprès du Tribunal de première instance de Casablanca. La première concerne le chèque sans provisions de 318 millions de dirhams qu'il a donné à la Princesse Lalla Latifa contre l'achat d'un terrain de 21 hectares à Marrakech et la deuxième porte sur plusieurs chèques sans provision totalisant la somme de 52 millions de dirhams que Mahjoub Fahmi a remis à la direction des Impôts dans le cadre de la même opération. Quant aux autres inculpés, ils sont poursuivis pour escroquerie, vol, association de malfaiteurs et complicité. Comment cette bande a-t-elle réussi à arnaquer la Princesse? De quel stratagème ont-ils usé pour mener à bien leur plan? Tout a commencé un jour de juin 2008. Mahjoub Fahmi, petit homme d'affaires à Casablanca, patron de la société de négoce Ibnou Sina, d'une voiture 4X4 Volkswagen Touareg achetée à crédit, et de quelques propriétés immobilières, fait la connaissance de Abdelilah Oualal et de Essafi Baidane, à travers un ami commun, Mustapha Boumnir, qui possède une société de production de marbre à Rabat. Vente Mahjoub Fahmi apprend à travers ce dernier que Abdelilah Oualal, 30 ans, qui gère un cabinet de comptabilité et de conseil juridique et fiscal à Rabat, met en vente, en sa qualité de régisseur des affaires de la Princesse Lalla Latifa, trois terrains appartenant à celle-ci. Il s'agit d'un terrain se trouvant dans la zone Koudia 1 à Marrakech, qui fait 21 hectares, d'un autre terrain dans la zone Haouz Limouna, toujours à Marrakech, qui fait 11 hectares et d'un troisième terrain situé dans la région Zenata à Casablanca. Intéressé, Mahjoub Fahmi prend contact avec Abdelilah Oualal, qui lui donne rendez-vous un jour de juillet 2008 à l'hôtel Hilton de Rabat. Abdelilah Oualal qui était accompagné ce jour-là de Essafi Baidaine, qu'il a présenté comme étant un détaché du Palais Royal et son adjoint dans la gestion des affaires de la Princesse, propose à Mahjoub Fahmi de chercher des acheteurs potentiels. Ce dernier en trouve un en la personne de Rahal Jbilou, député à la Chambre des Représentants au nom de l'Union constitutionnelle. Le parlementaire casablancais, entrepreneur de son état et propriétaire d'une société prospère dans le bâtiment et les travaux publics, porte son intérêt sur le terrain de Koudia 1 et propose le prix de 3.500 dirhams le mètre carré. Son mandataire, Abderrahim Bichri, est chargé de conclure l'opération. Tout heureux, Mahjoub Fahmi informe Abdelilah Oualal et Essafi Baidane de cet acheteur et les trois hommes se fixent alors un nouveau rendez-vous à l'hôtel Hilton, où ils sont rejoints par Ahmed Tamer, notaire à Casablanca. Stratagème Aveuglés par le gain qu'ils espéraient toucher au terme de cette opération, les quatre hommes inventent un nouveau scénario de vente. C'est ainsi que Abdelilah Oualal propose à Mahjoub Fahmi d'acheter le terrain en question à 1.500 dirhams et le revendre par la suite à Rahal Jbilou à 3.500 dirhams. M. Fahmi accepte le deal et signe un chèque de 318 millions de dirhams, tiré sur la Société générale, au profit de la Princesse. Ayant été informé de ce stratagème pour le moins diabolique, le député se retire et informe son mandataire de sa décision. Mais, Mahjoub Fahmi et sa bande ne l'apprendront que bien plus tard. Par la suite, le notaire se déplace à Marrakech pour inscrire le terrain au nom de M. Fahmi. Sentant la manip, le conservateur, Hamid Fatmi, ne procédera pas à l'enregistrement et exige une autorisation du Secrétariat particulier du Roi. Finalement, sous la pression de Abdelilah Oualal et de Essafi Baidane, il passe outre cette autorisation, mais exige quand même le règlement des droits d'enregistrement et de conservation par un chèque certifié. Devant son incapacité à émettre ce chèque, Mahjoub Fahmi demande au notaire de régler lui-même ces droits par un chèque certifié de 3,2 millions de dirhams. Mahjoub Fahmi se retrouve alors être le nouveau propriétaire du terrain Koudia 1. Entre temps, la Princesse a tenté de récupérer son dû, mais en vain. Le chèque de 318 millions de dirhams est retourné deux fois impayé. Coincés, surtout après avoir appris le désistement du parlementaire, Abdelilah Oualal, Essafi Baidane, Mahjoub Fahim et le notaire entendent parler d'un nouvel acquéreur: un Emirati dont le nom demeure inconnu. Ils tentent de prendre attache avec lui à travers une notaire à Casablanca, Hind El Baroudi. Celle-ci leur rapporte que le nouvel acheteur propose le prix de 2.500 dirhams le mètre carré. Prix que Mahjoub Fahmi et sa bande acceptent, mais à condition que la transaction se conclue le plus rapidement possible. Après leurs investigations sur ledit terrain, Hind El Baroudi et son client émirati choisissent, à leur tour, de se rétracter. La pression monte sur les quatre complices, et surtout sur Mahjoub Fahmi qui a donné plusieurs chèques sans provisions. Ce dernier rapporte dans ses dépositions à la police que Abdelilah Oualal et le père de celui-ci, Ali Oualal, lui ont soutiré de l'argent en espèces: l'équivalent de 37 millions de dirhams. Quant au notaire, 70 ans, qui souffre de problèmes cardiaques, il a également reçu, en guise de commissions, plusieurs chèques de la part de Mahjoub Fahmi