Depuis le départ hier de Laurent Fabius des Affaires étrangères pour la présidence du Conseil constitutionnel, le remaniement, le dernier du mandat de François Hollande, était sur toutes les lèvres. Et il a eu lieu. Plus que technique. En effet, l'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault revient au gouvernement et les Verts y font leur entrée. Ligne droite et vent debout vers la présidentielle de 2017. La fille d'André Azoulay devient aussi ministre. On avait pensé Emmanuelle Cosse, secrétaire générale d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), au Quai d'Orsay, ou même Ségolène Royal, mais c'est finalement Ayrault qui en hérite. Quant à Emmanuelle Cosse, elle fait une entrée remarquée au gouvernement puisque les Verts n'y sont plus représentés depuis le départ bruyant de Cécile Duflot voici deux ans. Cosse devient donc ministre du Logement. Et même Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, qui avait quitté EELV l'été dernier, a fini par se placer (enfin !) au gouvernement, au poste de secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et de la simplification. La patience paie. La ministre de la Culture Fleur Pellerin quitte le gouvernement et cède sa place à la conseillère à la culture du président François Hollande, Audrey Azoulay, qui est la fille du conseiller du roi Mohammed VI, André Azoulay. Le Parti radical de gauche se renforce dans l'équipe Valls, avec son SG Jean-Michel Baylet, qui a été nommé ministre de l'Aménagement du territoire et de la Ruralité. Une autre dirigeante de ce parti a trouvé à son tour sa place au gouvernement, en l'occurrence Annick Girardin, ministre de la Fonction publique et Thierry Braillard, qui reste secrétaire d'Etat aux Sports Le nouveau gouvernement Valls compte 38 ministres et secrétaires d'Etat, en plus du Premier ministre, contre 32 dans le gouvernement précédent. Il faut ce qu'il faut pour (essayer de) gagner une présidentielle. Le gouvernement est paritaire : 19 hommes, 19 femmes. La parité est aussi respectée au niveau des 18 ministres et 20 secrétaires d'Etat. Un gouvernement à coloration marocaine En plein débat sur la bi-nationalité et la citoyenneté française, ce sont donc trois ministres, toutes des femmes, qui sont d'origine marocaine. Et elles occupent des places prééminentes : l'Education nationale et la Recherche pour Najat Vallaud Belkacem, Myriam el Khomri à l'Emploi et maintenant Audrey Azoulay à la Culture. Un beau rayonnement pour les Marocaines, même si leur marocanité s'est érodée avec le temps. 3 ministres importantes en France et une présidente de la Chambre basse du parlement hollandais… La symbolique est forte, et belle.