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Benkirane et le PJD, c'est comme Obama et les Noirs américains, par Abdallah Damoune
Publié dans PanoraPost le 19 - 06 - 2016

Benkirane a dit et redit cette semaine qu'il était prêt à partir, à s'en aller, à « boucler ses valises », alors qu'il sait très bien que c'est lui et son parti qui seront vainqueurs du prochain scrutin d'octobre, et qu'il sait encore mieux que c'est lui qui rempilera pour 5 années supplémentaires à la tête du gouvernement.
Où est donc le problème alors ? Il n'y en a pas, et Benkirane joue avec la même matière, sauf que chaque fois il nous en montre un aspect différent alors même qu'il ferait mieux de nous montrer le tout et de tout nous dire.
Jadis, quand personne ne rêvait encore d'une chose appelée « le printemps arabe », Benkirane rêvait, lui, ne serait-ce que d'un petit portefeuille ministériel, même dégarni. Il était tout à fait disposé à se rebeller contre et dans son propre parti et accepter tout et n'importe quoi, même le plus étroit strapontin du plus petit secrétariat d'Etat.
Aujourd'hui, le rêve est devenu réalité, avec force chance et romantisme. Ledit est devenu plus que Secrétaire d'Etat, un véritable chef du gouvernement avec une nouvelle constitution et des attributions très larges et fort intéressantes, et même une confortable majorité parlementaire… et d'ailleurs, même si cette majorité reste quand même relative, Benkirane est rassuré par son accord passé avec l'Etat.
C'est donc pour ces raisons, et bien d'autres encore, que nous prions instamment Ssi Benkirane de cesser de nous seriner avec cette menace de son départ. Car il ne partira pas. Il ne fera pas ses valises, ni rien d'autre d'ailleurs. Il restera, il le sait et il le dit, mais il ne veut pas rester à n'importe quelle condition. Il veut rempiler, puis s'en aller, un jour, la tâte haute ou, au moins, pas basse. Il ne veut pas être comme el Youssoufi, mais comme Obama.
A d'autres occasions dans le passé récent, Benkirane nous servait des phrases fortes comme « le printemps arabe n'est pas encore achevé ». Il adressait des messages aux (vrais) gouvernants, leur laissant entendre que sa présence à sa fonction était source de sécurité et de quiétude. Mais même cela nous n'avons pas besoin de l'entendre car nous savons que ceux qui ont amené Benkirane à la chefferie du gouvernement l'ont fait car ils savent qu'il est sécurisé, sécurisant et absolument pas inquiétant. Et nous savions cela avant même les élections de novembre 2011 quand nous entendions les moqaddem et les chioukhs dire aux populations qu'il fallait voter PJD, qu'il fallait voter Benkirane car « ces gens sont aussi marocains que vous et nous et ils ont bien le droit, eux aussi, de tenter leur chance et de faire leur temps au gouvernement ».
Benkirane est arrivé, donc, au gouvernement, porté sur un pavois nommé « peur », et comme il le sait parfaitement, il ne trouve aucun mal à ressortir de temps à autre son antienne préférée de la peur et à rappeler à qui de droit, parfois, qu'il y a eu une fois une chose appelée printemps arabe ; et même si ce printemps arabe s'est transformé en été puis en automne, il n'a pas pour autant complètement disparu et ses vents peuvent encore souffler à tout moment car les raisons qui en ont été à l'origine sont toujours là, et se sont même sans doute aggravées.
Et puis il existe une autre raison au fait que Benkirane ne s'en ira pas. Il a en effet permis à l'Etat profond de se débarrasser d'un ancien complexe nommé « islamisme ». Il fallait bien qu'un jour ou l'autre, les islamistes arrivent au gouvernement et cela aurait pu se faire d'une manière qui aurait déplu à tant de monde. Il aurait été possible qu'ils viennent un jour au pouvoir, chaussés de leurs gros sabots, pour y rester ad vitam aeternam. C'est pour cela qu'à la première occasion qui s'était présentée, ces islamistes ont été adoubés et intégrés au système, après qu'on leur eût limé les ongles, quand même. Et c'est pour cela qu'il importe de les laisser en situation pour un tour encore afin qu'un jour ils ne viennent pas dire qu'ils ont été boutés arbitrairement au dehors du gouvernement. Ainsi, ils prendront le temps de goûter et de déguster l'ivresse du pouvoir pour que quand ils partiront, ils n'auront plus envie d'y retourner pour longtemps.
L'Etat ne veut pas faire avec Benkirane ce qu'il avait fait avec l'entraîneur Baddou Zaki, cet homme qui avait hissé la sélection nationale en finale de la CAN 2004 avant qu'il ne soit prématurément débarqué. Zaki était ensuite devenu ce héros que tout le monde réclamait car ses successeurs avaient tous échoué. Et, de fait, Zaki était revenu, au nez et à la barbe de ses contempteurs.
Un tel scénario est donc à proscrire pour Benkirane et ses islamistes. Ces gens passeront deux mandats au gouvernement, deux mandats entiers. Et quand ils partiront, ils seront définitivement repus de gloire et de « pouvoir » et beaucoup de temps se passera avant qu'ils n'y retournent un jour. Et même s'ils reviennent, ils ne tiendront qu'un rôle de « comparse » dans des gouvernements gérés par d'autres qu'eux. C'est vrai que même aujourd'hui, ils ne sont que des comparses, pas pour un autre parti que le leur mais avec le makhzen ce qui, dans notre réalité politique, n'est point un mal.
Il y a un autre cas de rapprochement possible pour les islamistes marocains, et cet exemple nous vient d'Amérique.
Les islamistes marocains, c'est un peu comme les Afro-Américains. Ils ont tant pâti et tant souffert, tant enduré, qu'il fallait bien un jour leur donner un peu de pouvoir, même pour un temps limité. Et alors Obama est arrivé à la Maison Blanche car l'Etat profond aux Etats-Unis l'a voulu. Il a fait deux mandats parce qu'il le fallait bien et qu'on le voulait bien aussi. Le président noir partira dans quelques mois et il se passera beaucoup de temps avant qu'un autre Afro-Américain ne revienne à la présidence.
Benkirane est comme Obama, et il est important de le laisser là deux mandats de suite parce qu'après, aucun autre islamiste ne pensera à revenir à la chefferie du gouvernement avant longtemps… même pour y tenir le rôle de comparse.


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