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Pourquoi Benkirane tient-il tant à l'Istiqlal de Hamid Chabat ?
Publié dans PanoraPost le 26 - 12 - 2016

Le chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane peine à réunir une majorité car il a une exigence connue de tous désormais, en l'occurrence le maintien de l'Istiqlal de Hamid Chabat dans cette majorité, envers et contre tous, et principalement Aziz Akhannouch, patron du RNI. Au-delà de la fable de la « parole donnée »par Benkirane à Chabat, il existe d'autres raisons de l'attachement du premier au second, sachant qu'on connaît bien la profonde aversion qui caractérise les relations profondes entre les deux hommes.
1/ La sécurité arithmétique
Le PJD a obtenu 125 sièges à la Chambre des représentants, et le PPS, son allié désormais indéfectible (mais quelque peu aussi inaudible), en a eu 12, ce qui fait un total de 137 élus. L'Istiqlal, pour sa part, a fait élire 46 députés, ce qui porte le total à 183 élus, la majorité absolue étant à 198.
L'Istiqlal permet donc à Abdelilah Benkirane de faire valoir, et de vendre, sa thèse de la « volonté populaire », n'étant pas loin de la majorité absolue. Il relègue les autres, RNI en tête, à des partis d'appoint, qui ne doivent réagir donc qu'en appoint, et qui ne peuvent exprimer que des exigences d'appoint. Le décor doit être planté dès le départ avec un Akhannouch ayant ratissé large et fort de plusieurs dizaines de députés, mais qu'il faut absolument brider.
Le chef du gouvernement peut alors parler en position de force, appuyé sur un groupe de 183 députés. Cela n'aurait pas été le cas avec ses 125 élus, ou même ses 137 si l'on y ajoute le petit groupe du PPS de Nabil Benabdallah.
2/ Tenir tête au palais
Depuis qu'il est à la tête du RNI, Aziz Akhannouch est attaqué de toutes parts, et de toutes parts, on l'indique comme étant l'homme du palais. Pour cela, on se fonde sur les relations d'amitié personnelle qu'il entretient avec le roi, lequel a été prendre deux fois le repas chez lui ces dernières années, avec prolongement (voire tapage) médiatique à l'appui.
La stratégie du PJD est claire et structurée. Rappeler cette relation de proximité d'Akhannouch avec le roi Mohammed VI, faire dire avec force insistance que ledit Akhannouch exige l'éviction de l'Istiqlal du futur gouvernement, puis annoncer le refus de cette exigence, présentée comme insensée de la part d'un « parti d'appoint » , comme indiqué dans le point précédent.
En creux, on ancre dans l'esprit des populations que l'exigence d'écarter l'Istiqlal viendrait donc du palais, et que le PJD résiste donc à ce dernier et au tahakkoum. La réalité et les coutumes politiques marocaines obligent à emprunter des chemins détournés pour parler du palais, et c'est ce que fait Benkirane, lui aussi indirectement.
Le résultat est visible de tous : Le PJD et Abdelilah Benkirane résistent au tahakkoum, qui n'est plus incarné par le PAM, mais par le RNI. Belle manœuvre de désinformation, d'autant plus réussie que le RNI ne s'est pas encore départi de sa fameuse réserve et de sa traditionnelle discrétion.
3/Ancrage social
Après 5 ans aux affaires, le PJD n'est pas parvenu à s'ancrer dans la société civile marocaine, dans sa frange moderne et ouverte sur le monde. Tout au long de ces 5 années, les PJDistes n'ont eu de cesse d'attaquer cette catégorie de la population, la traitant tour à tour de « francophone » (comme si cela était une honte ou une marque d'infamie), de « vendue », parfois d' « impie » et toujours de « bras séculier » du tahakkoum.
Or, cette catégorie sociale détient une partie du pouvoir économique et représente l'ouverture sur l'Occident, avec ses bons et ses mauvais côtés… mais ainsi est la mondialisation. De plus, le PJD a finalement compris qu'il lui serait difficile de se maintenir au pouvoir en se privant des compétences d'une catégorie sociale qu'il voue régulièrement aux gémonies. Plusieurs témoignages rapportent les tentatives d'ouverture du PJD sur des cadres et personnalités appartenant à cette catégorie, mais qui déclinent régulièrement les offres car ne faisant qu'une confiance limitée au PJD.
On n'a jamais vu des ministres ou des cadres du parti de Benkirane (à l'exception de Lahcen Daoudi) s'engager ou s'impliquer dans des activités qui sortent de la politique et de la prédication. Pas de participation ni de présence aux différents festivals… pas de sorties en ville, selon l'expression consacrée… pas d'amitiés réelles avec cette catégorie de la population… attaques répétées, directes ou non, abruptes ou soft, contre les Ayouch père et fils, Miriem Bensalah, 2M, Abdellatif Jouahri, les festivals, la modernité, l'art, tout et même le reste…
Disposer de l'Istiqlal, dont les membres sont partout dans la société, permettrait au PJD de faire une incursion dans ce monde qui lui est volontiers ouvert mais auquel il s'est volontairement fermé. Il reste à confirmer la volonté de l'Istiqlal, au-delà des déclarations d'intention, de porter la bonne parole du PJD au sein de cette catégorie de la population marocaine, un peu moins conservatrice, tout en étant tout autant pieuse et respectueuse de la Tradition, comme ne semble pas le reconnaître le monde du PJD.
4/ Chabat, comme porte-voix de Benkirane
Avoir Chabat dans sa majorité, même s'il ne figure pas dans le gouvernement, est un atout pour Benkirane. D'abord, le peu scrupuleux Chabat ne sera pas dans l'opposition, livré à lui-même contre Benkirane qu'il est souvent parvenu à écorcher… et ensuite, forcément, il sera dans la majorité, et défendra son nouvel ami de raison, à défaut de cœur.
Jusque-là, c'était Nabil Benabdallah qui tenait ce rôle de porte-voix pour dire et faire savoir les idées que le PJD ne pouvait pas exprimer. Mais Benabdallah, après avoir « trop bien » fait le travail (attaque contre Fouad al Himma et recadrage immédiat et sévère du palais), est « grillé », un pied et demi dans une future retraite.
Par ailleurs, et au sein même du gouvernement, le plan de Benkirane est, dans le cas d'une entrée du RNI au gouvernement, d' « annuler » Akhannouch par Chabat, ce en quoi il serait très visionnaire… En effet, Chabat a le propos ordurier facile à la bouche, alors qu'Akhannouch reste un homme réservé… Chabat attaque aisément et insulte allégrement, en public, en meeting et en vrac, au moment où Akhannouch préfère les discussions apaisées, en cercle restreint. En un mot, Chabat est éruptif, Akhannouch est rationnel, et Benkirane, qui n'aime pas l'ail, veut le déguster par la bouche de Chabat (dicton marocain…).

Selon des informations obtenues par PanoraPost, le Bureau exécutif de l'Istiqlal se réunira ce lundi 26 décembre pour convenir de la marche à suivre, suite à des bruits qui prêtent à Benkirane l'idée de renoncer, finalement, au parti de Chabat, au grand profit du RNI et surtout de sa personne qui se verrait rempiler 5 ans de plus à la chefferie du gouvernement. Ensuite, les membres de l'instance dirigeante de l'Istiqlal se transporteront chez le patriarche Boucetta qui leur livrera sa bonne parole, en plus du fait que Chabat a cruellement besoin de la caution morale de l'ancien patron de l'Istiqlal (1974-1998). Or, on connaît Boucetta comme étant l'un des plus grands pourfendeurs de la politique de la chaise vide… Une chaise, c'est fait pour être occupé, et si possible, par un(e) Istiqlalien(e)…


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