Maroc et Chine renforcent leur partenariat stratégique à travers un nouveau dialogue diplomatique institutionnel    Trump et Xi Jinping prévoient une rencontre en Corée du Sud avant une visite de l'ancien président américain à Pékin    Le Maroc consolide sa présence navale en participant aux plus anciennes manœuvres internationales "UNITAS 2025"...    Mondial U20 : Mohamed Ouahbi confiant malgré un groupe de fer    Mondial U20 : pourquoi Mouad Dahak n'a pas été retenu par Ouahbi    Nasser Bourita s'entretient à Pékin avec son homologue chinois    Le ministre indien de la défense entame le 21 septembre une visite de quatre jours au Maroc pour affermir la coopération militaire et industrielle entre Rabat et New-Delhi    La Banque mondiale souligne le retard du Maroc dans l'éducation supérieure et alerte sur les fragilités du capital humain    OCP Nutricrops, OCP Green Water et INNOVX engagent la valorisation industrielle du CO2 capturé à Jorf Lasfar    Vienne : Le Maroc préside la 11e plénière du Réseau mondial pour la sûreté et la sécurité nucléaires    Les recettes fiscales continuent leur progression en 2025    Casablanca, la Renaissance d'Un Port au Cœur des Ambitions Maritimes du Maroc    Taux directeur de BAM : BKGR prévoit le maintien du statuquo    À Casablanca, les plongeurs américains ont évalué les infrastructures maritimes de la métropole lors d'une mission multidimensionnelle    Le Maroc et la Chine lancent un dialogue stratégique au niveau ministériel    Le CIJ confirme la plainte malienne contre l'Algérie après la destruction d'un drone et Alger dénonce une démarche «paradoxale»    Un ancien maire condamné pour ses propos contre les musulmans de La Réunion    Canada: légère baisse des ventes au détail en juillet    Algérie : un colonel des services de renseignement arrêté pour corruption    Sahara marocain : tables rondes ou conférence internationale ?    Emancipation de l'Afrique : La Chine salue le leadership visionnaire de SM le Roi    Football : Infantino en visite au siège de la FIFA Afrique à Rabat    CDM U20 : Ouhabi dévoile sa liste mondialiste    Espagne : Abde Ezzalzouli signe son grand retour avec le Betis    Botola D1 / J2 : Le Wydad concède le nul face au promu Yaâcoub El Mansour    Football/Compétitions interclubs : Nos clubs entrent en lice avec l'ambition de décrocher le titre    Rabat: Rencontre d'échanges sur les défis de la rentrée scolaire    Météo : Fortes averses orageuses avec rafales de vent ce vendredi    Servicio comunitario e indemnización para Badr Hari tras la agresión a su excompañera    Trois jeunes migrants retrouvés noyés à Sebta, les familles exigent le rapatriement des corps    TV5MONDE consacre une soirée spéciale «destination francophonie au Maroc»    Institut Français d'El Jadida : Alionor Vallet, Une vision ouverte et innovante !    L'Humeur : Robert Redford, un film et d'autres    Freakbeats. WAHM : Ovni de l'électro marocaine    Dakhla to host key Morocco France economic meeting on October 9    Le ministre de la Défense de l'Inde se rendra au Maroc pour renforcer la coopération    Moroccan athlete Assia Raziki misses final at World Athletics Championships in Tokyo    Maroc : Ménara Préfa investit 90,8 MDH dans sa nouvelle unité industrielle à Safi    Mundial 2030: La FRMF y la FPF se reúnen para los preparativos    Festival cèdre universel : Le sport et la mémoire au cœur de l'édition d'Azrou-Ifrane    Porto : Youness Sekkouri s'entretient avec la Commissaire européenne en charge de la Méditerranée    France-Mali : Paris suspend sa coopération antiterroriste et expulse deux diplomates maliens    Températures prévues pour le samedi 20 septembre 2025    L'Union européenne parviendra-t-elle à sanctionner Israël ?    La Fête du cinéma 2025 : Près de 60 000 spectateurs au rendez-vous dans tout le Maroc    Les prévisions du vendredi 19 septembre 2025    «Sirat» : Un film tourné au Maroc représentera l'Espagne aux Oscars    Meydene dévoile une programmation exceptionnelle pour septembre 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La naissance des premiers bébés génétiquement modifiés soulève l'indignation générale
Publié dans PanoraPost le 01 - 12 - 2018

Les premiers bébés génétiquement modifiés, des jumelles, ont vu le jour en Chine. Une nouvelle qui a soulevé l'indignation aussi bien de la communauté scientifique que des autorités chinoises.
« Bébés OGM » : le chercheur pourrait perdre son emploi
Suite à la naissance des jumelles génétiquement modifiées, contrairement aux règles juridiques et éthiques en vigueur, le chercheur chinois à l'origine de ces travaux est condamné de toutes parts, son propre gouvernement inclus.
Condamné par ses pairs, lâché par son pays : la pression s'est accentuée jeudi 29 novembre 2018 sur He Jiankui, le chercheur chinois qui affirme avoir créé les premiers « bébés génétiquement modifiés », Pékin appelant désormais à suspendre ses activités.
Rappels des faits. Le chercheur He Jiankui a annoncé le lundi 26 novembre la naissance « il y a quelques semaines » de deux jumelles, surnommées « Lulu » et « Nana ». Leur ADN aurait été modifié pour les rendre résistantes au virus du sida, dont est infecté leur père. Les jumelles sont selon lui nées après une fécondation in vitro, à partir d'embryons modifiés avant leur implantation dans l'utérus de la mère par la fameuse technique CRISPR-Cas9. Cette dernière permet de couper une séquence d'ADN et de la remplacer par une autre. Ici il s'agissait de remplacer un gène sain par une version mutée, afin d'empêcher l'entrée du virus du Sida (le VIH). Si ces travaux étaient confirmés, il s'agirait d'une première mondiale. En effet, jusqu'à présent aucune modification génétique n'a abouti à une naissance… Tout simplement parce que c'est interdit par la loi (selon les pays) et les principes éthiques du domaine. Car si cette technique ouvre des perspectives dans le domaine des maladies héréditaires elle est aussi extrêmement controversée. D'abord éthiquement, parce que les modifications réalisées seraient transmises aux générations futures, et qu'elles pourraient au final affecter l'ensemble du patrimoine génétique humain. Scientifiquement également, car le processus de validation du protocole et du consentement des parents est toujours très flou. Médicalement enfin, car les petites filles ne risquaient pas en l'état de naître infectées par le VIH – le père infecté étant bien contrôlé et le sperme ayant été nettoyé du virus avant manipulation génétique de l'embryon obtenu. En conséquence, les risques de la procédure dépassaient donc potentiellement son bénéfice. D'où le tollé général provoqué par l'annonce de ces travaux.
« Choquant et inacceptable », condamne le gouvernement chinois
« Cet incident a violé de manière flagrante les lois et réglementations chinoises et a ouvertement dépassé les limites de la morale et de l'éthique auxquelles adhère la communauté universitaire », a déclaré à la télévision d'Etat CCTV le vice-ministre chinois des Sciences et Technologies, Xu Nanping. « C'est choquant et inacceptable. Nous affichons notre ferme opposition », a-t-il souligné, en réclamant « la suspension les activités scientifiques des personnes impliquées ». La Commission nationale chinoise de la Santé (NHC), qui a rang de ministère, enquête actuellement sur l'affaire. « Dans l'intérêt de la santé et des principes scientifiques, la NHC suivra l'affaire de près et rendra publics les résultats de l'enquête en temps opportun », écrit-elle sur son site.
« Irresponsable », conspue la communauté scientifique
Des experts du génome réunis en colloque à Hong Kong ont par ailleurs condamné en bloc, jeudi 29 novembre 2018, la démarche « irresponsable » de He Jiankui. Le chercheur a fait l'impasse sur le dernier jour de ce sommet, où il était pourtant attendu. Dans un communiqué, ces scientifiques ont aussi recommandé « une évaluation indépendante pour (...) établir si les modifications d'ADN prétendues ont eu lieu ». Venu devant un amphithéâtre bondé à peine 2 jours après l'annonce, He Jiankui s'était dit « fier » d'avoir permis la naissance des deux filles. Le chercheur basé à Shenzhen (sud de la Chine) avait cependant annoncé la suspension de ses essais en raison du tollé. Il était censé venir s'exprimer à nouveau jeudi 29 novembre 2018 devant le second Sommet international sur l'édition du génome, un rendez-vous théoriquement très confidentiel auquel l'annonce de M. He a donné une publicité mondiale. Mais il ne figurait plus jeudi matin au programme officiel et le président du comité d'organisation, le prix Nobel David Baltimore, a affirmé aux journalistes que c'était bien He Jiankui qui avait annulé sa venue, et non les organisateurs.
En attendant, ces derniers ont rédigé un communiqué à charge dénoncé l'annonce « inattendue et profondément troublante » du chercheur chinois, appelant en clôture du sommet à une meilleure supervision des recherches. « Parmi les lacunes, figurent une indication médicale insuffisante, un protocole d'étude mal conçu, le non-respect des standards éthiques de protection du bien-être des sujets de recherche et un manque de transparence dans le développement, la vérification et la réalisation des procédures cliniques », ont-ils poursuivi. Cependant, au vu du tour pris par les événements, ils concluent « qu'il est temps de définir un parcours de traduction rigoureux et responsable » menant à des essais cliniques dans l'édition de génome.
Le Président de l'Académie des Sciences à Hong Kong, Lap-Chee Tsui, a de son côté annoncé vouloir réunir « un large éventail de parties prenantes - chercheurs, éthiciens, décideurs, groupes de patients et représentants d'académies scientifiques et médicales et d'organisations du monde entier » pour explorer les facettes juridique, éthique, scientifique et clinique de l'édition du génome humain.
« Fous », réagit l'association de patients séropositifs pour le VIH ayant présenté les parents potentiels au chercheur.
Le chercheur a affirmé que huit couples - tous composés d'un père séropositif et d'une mère séronégative - s'étaient portés volontaires pour l'essai, précisant que l'un d'eux s'était rétracté. Il a fait état d'une « autre grossesse potentielle » impliquant un deuxième couple, en demeurant flou sur le fait de savoir si cette grossesse serait toujours en cours, ou alors se serait soldée par une fausse couche. Des médias hongkongais ont rapporté jeudi que le fondateur d'une association basée à Pékin et venant en aide aux séropositifs regrettait d'avoir présenté des familles aux chercheurs du laboratoire de M. He. « Au début, nous ne comprenions pas ce qu'ils étaient réellement en train de faire », a déclaré à RTHK ce fondateur, Bai Hua, qui a dit avoir présenté une cinquantaine de familles au chercheur chinois. « Maintenant, mon sentiment personnel est qu'ils sont un peu fous. »


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.