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Homosexualité féminine : Le tabou persiste chez les Maghrébines
Publié dans Yabiladi le 27 - 04 - 2012

A ce jour, il est encore impensable au Maghreb d'affirmer ou de lancer haut et fort qu'on est homosexuelle. Des jeunes femmes ont accepté de se livrer à cœur ouvert et nous ont confié qu'elles n'osent pas afficher au grand jour leurs préférences pour les femmes plutôt que les hommes. Certaines, croyantes voire pieuses, sont en couple. Est-il permis pour un musulman d'être gay? Si le texte coranique refuse l'homosexualité, les jeunes femmes lesbiennes que nous avons rencontrées estiment toutes ne pas avoir choisi.
Les clichés et la stigmatisation demeurent encore lorsqu'on évoque les couples homosexuelles dans les pays maghrébins. Malgré tout, «de nombreuses jeunes femmes rebeux vivent de belles relations d'amour avec des femmes», selon le témoignage de Jihane dont la meilleure amie Franco-marocaine est lesbienne.
Pour vivre son homosexualité, il faut rester caché
«Il convient mieux de cacher qu'on désire une femme quand on est musulmane ou qu'on vit dans la société maghrébine», estime Zohra, âgée de 32 ans. Cette Algérienne, maman d'un petit Fouad et résidant à Casablanca, estime n'avoir rien contre «cette tendance» comme elle l'appelle. Seulement, «la société marocaine, algérienne ou tunisienne voit d'un très mauvais œil une relation homosexuelle, elle juge même contre-nature ce … genre de chose».
Farida (le prénom a été changé) se souvient encore de sa voisine de quartier âgée à l'époque de 12 ans, avec qui elle a vécu sa première relation homosexuelle. «J'avais moi-même 10 ans et je ne faisais pas de différence ou de distinction entre les hétéros et les homos». La voix fluette, elle accepte d'aller plus loin dans son témoignage : «C'est à l'adolescence qu'on se rend compte de sa préférence. Vers 14 ans, au lycée, en fin de compte les garçons ne m'intéressaient pas du tout. Les copines parlaient de leurs histoires de cœur avec tel ou tel mec sur qui elles avaient flashé. Moi, c'est sur des filles que je fantasmais et rêvassais».
Zoubida (le prénom a été changé) est âgée de 23 ans. Elle travaille comme serveuse dans un grand restaurant de la place à Casablanca. «C'est à l'adolescence que j'ai compris que je prenais du plaisir à fricoter avec les filles. Je ressentais vraiment quelque chose pour elles et j'ai eu un sentiment de honte, j'ai eu la trouille et je ne voulais pas». Cette «hchouma» résulte de la société arabo-musulmane dans laquelle nous trouvons nos origines. Farida l'a également ressentie certains instants mais «il s'agissait beaucoup plus d'un complexe».
Islam et homosexualité sont-ils compatibles?
La réponse est non selon Asma Lamrabet, médecin et spécialiste des questions féminines. Pour cette dernière, «la religion musulmane en tant que système religieux et comme toutes les autres religions monothéistes - comme le judaïsme et le christianisme - refuse l'homosexualité et présente l'hétérosexualité comme étant la norme dans les relations sexuelles». Si certains universitaires à l'instar de l'auteur musulmane américaine également professeur d'études islamiques, Amina Wadud sont favorables au mariage gay et stipulent même qu'il est autorisé en Islam, Asma Lamrabet rétorque «qu'il est vrai que le texte sacré ne donne pas beaucoup de détails mais de là à prétendre qu'il autorise le mariage homosexuel c'est forcer le texte à dire ce qu'il n'a jamais dit!».
A en croire l'auteur marocaine, «il faudrait retenir que le message spirituel dans son éthique générale impose le respect de la vie privée des personnes». Interrogée sur sa position personnelle concernant l'homophobie, elle estime «qu'on a le droit de ne pas partager l'homosexualité en tant que pratique sexuelle mais aussi l'obligation de ne pas juger encore moins de condamner les personnes homosexuelles».
Farida et Zoubida qui nous ont confié «s'accepter pleinement» partagent leur secret avec quelques amis qui ne les jugent pas. Elles espèrent toutes deux «un soulagement» et non pas une condamnation lorsqu'elles en parleront à leurs familles respectives. En attendant, elles mènent une double vie et entretiennent l'espoir d'être comprises et malgré tout de continuer d'être aimées de leurs proches.


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