Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne envisage la tenue d'une conférence interministérielle pour aborder la situation tourmentée de l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), à la demande du ministre flamand des affaires intérieures, Bart Somers. «Notre confiance dans l'EMB s'amenuise. Nous avons déjà fait de gros efforts au niveau fédéral pour travailler avec eux l'année dernière. Nous leur avons demandé de faire le ménage, de mettre de l'ordre. Ils n'ont pas répondu. Et bien sûr, nous ne pouvons pas accepter cela», a déclaré Van Quickenborne, cité mardi par l'agence de presse Belga. Le ministre a, dans ce sens, promis de «joindre [les] forces, avec les différents gouvernements du pays, afin de dégager une approche commune et d'envoyer un signal fort». Par ailleurs, il a demandé un audit complet de l'institution. La semaine dernière, Van Quickenborne a annoncé une deuxième mise en demeure de l'EMB, soupçonné d'ingérence étrangère, d'espionnage et de mauvaise gestion, ce que ses responsables réfutent en bloc. Un rapport de la Sûreté de l'Etat a par ailleurs épinglé le président de l'instance, en sa qualité d'administrateur d'une mosquée à Limbourg, qui serait proche d'une ASBL extrémiste, ce que le concerné rejette également. Interrogé au parlement flamand, Bart Somers a précédemment appelé à la création d'une chambre flamande au sein de l'EMB. Pour lui, une réunion des ministres de Belgique en charge des cultes serait une première. Il estime qu'elle permettrait d'évaluer «l'impact du dysfonctionnement de l'Exécutif des musulmans pour les responsables régionaux, de manière à agir ensemble».
