Le professeur soupçonné de harcèlement et de chantage sexuels à l'Ecole roi Fahd de la traduction à Tanger est désormais poursuivi en état d'arrestation, sur décision rendue hier soir par le procureur général du roi près le tribunal de première instance. La semaine dernière, le concerné a été entendu par la police judiciaire, après la plainte collective d'une douzaine d'étudiantes et d'étudiants. En attendant la fin de la procédure, il a été suspendu de ses fonctions pédagogiques et administratives au sein de l'établissement. Selon l'une des plaignantes, l'enseignant aurait menacé de faire échouer ses victimes à l'examen, si elles ne répondaient pas à ses avances sexuelles. Il aurait notamment montré des vidéos pornographiques sur son téléphone, pendant l'un des cours en classe. Dans un premier temps, l'affaire a été révélée en interne dès le 9 décembre 2021, lorsqu'un groupe d'étudiants s'est tourné vers l'administration de l'école, qui aurait plutôt tenté d'apaiser les choses, sans prendre de mesures à l'encontre de l'enseignant. Deux semaines plus tard, les faits ont été révélés publiquement avec la plainte déposée auprès de la police judiciaire, puisque les étudiants craignaient que les faits soient étouffés et restent sans suite. Dans ce sens, des sources syndicales ont confié à Yabiladi que «tout comportement de harcèlement, qu'il émane d'un enseignant ou de toute autre personne dans le milieu universitaire, est rejeté en bloc et ne sera jamais toléré dans le milieu de l'Ecole roi Fahd de la traduction». A la suite des révélations publiques, des sources universitaires nous ont également confirmé que «des attitudes étranges de l'enseignant incriminé corroborent les soupçons de harcèlement sur les étudiantes». Samedi 1er janvier, l'Université Abdelmalek Essaâdi dont relève l'établissement a lancé un numéro vert et une adresse électronique, afin de recueillir d'éventuels nouveaux témoignages ou signalements des différentes facultés et écoles relevant de l'institution.