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Une journée à Sebta : Mode d'emploi
Publié dans Yabiladi le 16 - 08 - 2012

Si vous êtes en villégiature dans le Nord du Maroc et qu'il vous prenait l'envie de passer, pour une petite journée, la frontière ô combien naturelle avec cette Espagne si proche, trop proche et visiter ainsi la ville de Sebta, armez-vous de patience et soyez cléments pour vos nerfs et surtout pas trop regardant sur votre dignité ! Voici ce qui vous arrivera.
Vous commencez par emprunter la route côtière. Il ya lieu de saluer les efforts qui ont été faits pour son embellissement. C'est un plaisir pour les yeux mais je vous avertis très fugace car il suffit de quitter les principaux boulevards et de pénétrer à l'intérieur pour retrouver ces chers vieux Mdiq et Fnideq avec leurs rues défoncées, leurs commerces improvisés, leur manque de parking et leur circulation pour le moins anarchique. Mais là n'est pas notre propos.
Donc, vous vous dirigez vers la frontière avec circonspection. Circonspection qui se transforme rapidement en agitation nerveuse doublée de dégout. Même si l'on est armé contre la circulation anarchique pour être né dans notre beau pays on est tout de même estomaqué par le culot des chauffeurs. Allez leur expliquer ce qu'est une ligne droite ! Vous entendrez nombres de noms d'oiseaux.
Autre choc, vous verrez les passagers piétons emprunter un passage étroit et bordé d'immenses grillages en fer de part et d'autre. Cela vous rappellera le passage des animaux vers l'abattoir. La traversée de la douane par les piétons est une véritable atteinte à la dignité humaine !
Ensuite, vous êtes assaillis par des personnes à la mine patibulaire et que l'on n'aimerait pas retrouver sur son chemin les soirs sans lune. Elles vous mettent des fiches de police sous le nez, vous proposent de vous les remplir et de vous faire passer avant les autres, moyennant la «قهوا », de l'agent de police complaisant, insistant, l'œil rusé et faussement amical, sur le fait qu'il y a foule et que c'est à vous de voir. Si vous êtes comme moi, allergique à toute forme de chantage, vous voilà engagé dans une polémique avec l'individu qui vous explique qu'il ne fait que gagner sa vie de cette manière.
Et si vous êtes droits dans vos bottes, comme moi, vous allez chercher les fiches là où elles devraient se trouver exclusivement, c'est-à-dire à côté des guichets des policiers. Et là, une surprise vous attend : les policiers semblent ignorer l'égalité des sexes que prône notre nouvelle constitution, et à fortiori la parité. Faut pas pousser !
Vous allez vous trouver devant trois guichets, dont l'un réservé exclusivement à la gente féminine. Comme j'appartiens à cette dernière, je laisse mon époux et mon fils dans la voiture, je prends leurs passeports et je me mets dans ladite file. Pour une raison obscure, les femmes sont collées les unes aux autres alors qu'il fait très chaud. Probablement pour se soutenir dans cette rude épreuve qu'est le passage d'une douane marocaine.
Evidemment les femmes, comme leurs frères les hommes, n'ont pas un sens rigoureux des règles de la file. De temps à autre, nous voyions notre patience mise à rude épreuve par une dame qui se croit plus maligne que les autres et qui vient se mettre directement devant le guichet. Manque de pot j'étais là. No passaran ! Arrive mon tour au bout de trois quart d'heure. Je suis trempée de sueur. Je tends, circonspecte, mes trois passeports. Mon instinct ne m'a pas trompé : j'entends un aboiement furieux du policier, derrière le guichet, que tout d'abord je n'arrive pas à discerner. J'ai oublié de vous dire que nous sommes en plein ramadan. Je finis par comprendre que ce monsieur ne tamponnait que les passeports des femmes parce qu'il est préposé aux femmes. Insensible à l'argument que je formais une même famille avec les propriétaires des passeports, lesquels gèrent la voiture dans un embouteillage inénarrable, il me tend mon seul passeport tamponné. Il semblait furieux qu'une femme ne puisse pas comprendre la logique de son comportement et ne puisse pas apprécier, à sa juste valeur, l'approche genre faite au guichet de police !
Je reviens abattue vers mon époux et mon fils pour leur dire qu'il leur fallait aller eux-mêmes à la quête du tampon de passage. Je reprenais à mon tour la gestion de la voiture. Une demi-heure, nous étions enfin prêts à braver les douaniers !
Et ne croyez surtout pas que tout cela se passe dans le calme et l'ordre. Les voitures klaxonnent, les personnes s'énervent et les préposés au remplissage de fiches, forts de leur commerce, passent impunément avant tout le monde.
Le sésame en main, et après été dévisagés par un douanier menaçant, vous vous dirigez vers les policiers espagnols. Ce qui est remarquable, c'est que vous n'êtes plus obligés de sortir de votre voiture pour faire tamponner votre passeport. Les guichets de passage sont sur des lignes droites balisées des deux côtés pour éviter le non respect de la file. De plus, des indications claires permettent de se diriger vers le guichet qui convient. Même si les douaniers espagnols ne sont pas d'une amabilité à toute épreuve, les formalités de passage ne vous prendront que dix minutes au grand maximum. Reste que le passage des piétons du côté espagnol n'est pas de meilleure facture que celui du côté marocain.
Cette traversée me laissa perplexe. Des questions m'ont taraudée tout le long de cette escapade: est-ce une fatalité que du côté marocain, on soit obligé de descendre de sa voiture pour faire tamponner son passeport ? Pourquoi n'y a-t-il pas des files régulières et des indications précises comme chez les espagnols, juste en face ? Et, problème autrement plus grave, comment peut-on permettre à des individus de faire main basse sur les fiches à remplir, de vous contraindre à passer par eux pour leur remplissage et de vous proposer sans vergogne, de vous faire passer avant les autres. Ne venez surtout pas me dire qu'ils exercent ce chantage sans la complicité des policiers et des responsables !
Ce n'est qu'après ces rudes épreuves que vous pourrez profiter de votre journée à Sebta avec, tout de même, l'angoisse du retour.
Voici pour le mode d'emploi qui prouve que les employés aux frontières ne sont pas tendres avec les marocains résidents au Maroc!


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