Le Maroc et l'Alhambra de Grenade s'unissent pour la sauvegarde du patrimoine artisanal dans le cadre d'un projet financé par l'Union européenne [UE]. Un échange de force. Le Maroc et l'Alhambra de Grenade se sont associés pour innover dans la tradition patrimoniale dans le cadre du projet Redhal [2012-2013], un projet transfrontalier qui consiste en la création d'un réseau de gestion professionnelle pour restaurer et préserver le patrimoine commun andalou et maghrébin, rapporte Europa press. La directrice du patronat de l'Alhambra et du Generalife [un palais de l'Alhambra], Maria del Mar Villafranca en a présenté les points stratégiques lors d'une rencontre tenue au palais de Carlos V, mardi 11 décembre, en présence du responsable du projet, Lamolda Francisco, ainsi qu'une délégation marocaine composée du directeur de la Culture de la Région de Tanger-Tétouan, Mohamed Ettakkal, et l'inspecteur régional des monuments historiques et des sites du Maroc, Mehdi Zouak. Selon Mme Villafranca, cette initiative vise à établir une ligne de dialogue et d'échange de connaissances entre les professionnels du patrimoine marocains et ceux de l'Alhambra ; mettre à la disposition des chercheurs et techniciens des deux parties, l'expertise scientifique du projet de sorte à promouvoir la formation des jeunes travailleurs qualifiés. Tout ceci, afin de garantir la sauvegarde et la protection de ce patrimoine. «Nous voulons que ce projet serve également de plateforme pour l'emploi et la stratégie de coopération entre les deux territoires», a t-elle indiqué. A noter que le projet est subventionné par l'Union européenne à hauteur de plus de 350.000 euros. Donnant-donnant Pour sa part, la délégation marocaine a mis en avant sa richesse en termes de «matières premières et d'artisans qui travaillent encore au XXIe siècle, de façon traditionnelle, en utilisant des techniques similaires à celles utilisées dans la période nasride pour la construction de l'Alhambra», a relevé Mohamed Ettakkal. L'Europe ayant perdu ses artisans, est tout de même qualifiée en matière de gestion du patrimoine, souligne Mme Villafranca, estimant que l'échange avec le royaume chérifien devrait permettre d'avoir une vision «plus scientifique» de l'art. En d'autres termes, les savoirs faire des deux parties étant complémentaires, chacune devrait pouvoir tirer profit de ce partenariat. Le projet Redhal se poursuivra par étapes jusqu'à décembre 2013. La première phase de recherche réalisée à Grenade, par des professionnels andalous dans 30 ateliers de la région, a abouti à l'élaboration d'un inventaire détaillé sur la tradition artisanale du plâtre, la céramique et le bois. A cet effet, une dizaine d'artisans de la région de Tanger-Tetouan prennent part, jusqu'à vendredi prochain, à des ateliers arabes des Myrtes, la charpenterie du blanc d'Atarfe ou la poterie accitana grâce à un programme européen dédié à l'artisanat. La prochaine phase de recherche s'accentuera sur la formation en classe pour les artisans et les activités des artisans de Grenade dans la région de Tanger-Tétouan.