Le Congrès américain a dévoilé les détails d'une proposition de loi visant à désigner le Front Polisario comme une organisation terroriste étrangère. Cette proposition, présentée par le député Joe Wilson, repose sur les liens du mouvement séparatiste avec des organisations telles que le Hezbollah et des pays comme l'Iran. Le Congrès américain a récemment révélé les détails d'une proposition de loi initiée par le député Joe Wilson. Ce texte vise à classer le Polisario comme une organisation terroriste étrangères aux Etats-Unis. Intitulée «Loi sur la désignation terroriste du Front Polisario», cette proposition met en avant les liens idéologiques et opérationnels que le Front Polisario aurait entretenus avec l'Iran, un Etat accusé de soutenir le terrorisme, depuis les années 1980. Elle souligne que des combattants du Polisario ont été vus avec des images de l'ayatollah Rouhollah Khomeini, cherchant ainsi à renforcer leur crédibilité révolutionnaire et à obtenir un soutien iranien. Le texte s'appuie sur des rapports de Jeune Afrique, affirmant que trois officiers du Hezbollah ont formé des membres du Polisario dans les camps de Tindouf en 2018. L'un de ces formateurs aurait été tué lors d'une frappe aérienne israélienne en Syrie en novembre 2023 et avait déjà été sanctionné par les Etats-Unis pour son rôle dans l'attaque de Karbala en 2007, qui avait coûté la vie à cinq soldats américains. Le texte explique que l'Iran a intensifié son soutien au Polisario, allant au-delà de la formation pour inclure la fourniture d'armes létales. En 2022, lors d'une diffusion en direct, le "ministre de l'Intérieur" du Polisario, Omar Mansour, aurait déclaré que leurs combattants étaient formés à l'assemblage et à l'utilisation de drones armés. Un an plus tard, des images montrant des munitions de type iranien ont été diffusées sur des réseaux sociaux affiliés au Polisario, confirmées par des experts en armement. Le Washington Post a également été cité, confirmant en avril 2025 que l'Iran avait formé des membres du Front Polisario et leur avait fourni des drones. Le texte mentionne également la participation de la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), reconnu comme organisation terroriste, au "Sommet de solidarité sahraouie" organisé par le Polisario dans les camps de Tindouf du 4 au 7 janvier 2025. Autonomie ou désignation terroriste Le texte stipule qu'au plus tard 180 jours après son entrée en vigueur, le Secrétaire d'Etat devra soumettre un rapport détaillé au Congrès sur le Front Polisario. Ce rapport devra inclure une description de sa direction, de ses opérations militaires, de ses soutiens étrangers, ainsi que de ses relations avec l'Iran, la Russie et d'autres organisations terroristes telles que le Hezbollah, le Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien, et le PKK. Le rapport devra également analyser si le Front Polisario a délibérément attaqué des cibles civiles. En outre, dans les 90 jours suivant l'entrée en vigueur de la loi, le Secrétaire d'Etat devra déterminer si le Front Polisario répond aux critères pour être désigné comme organisation terroriste étrangère, et si des sanctions doivent être imposées en vertu de la Loi sur la responsabilité des droits de l'homme Global Magnitsky. Le Secrétaire au Trésor devra également, dans le même délai, évaluer si le Front Polisario remplit les conditions pour des sanctions en vertu de l'Ordre exécutif 13224. La proposition conclut en indiquant que le Président pourrait renoncer aux désignations et sanctions si le Front Polisario s'engage dans des négociations de bonne foi pour mettre en œuvre le plan d'autonomie pour le Sahara occidental proposé par le Maroc en 2007, offrant une large autonomie au peuple sahraoui sous souveraineté marocaine. Dans le système législatif américain, les propositions de loi doivent franchir plusieurs étapes avant d'être votées à la Chambre et au Sénat. Une fois approuvé, le texte est envoyé au Président pour signature, et devenir loi.