Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, a été entendu par les parlementaires au sein de la Commission des secteurs sociaux. Mercredi, le responsable a mis en avant les réalisations de 2022 à 2025, ainsi que les projets d'ici 2027. L'audience, qui s'est déroulée jusqu'à la nuit, s'est tenue dans un contexte de manifestations de rue très tendues. Dans le cadre du renforcement de l'infrastructure sanitaire, 22 projets lancés entre 2022 et 2025 ont porté sur la création d'une capacité d'accueil totale de 2 433 lits, a affirmé le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui. Dans son exposé, mercredi devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants sur «la situation actuelle du système de santé et les mesures prises pour accélérer la mise en œuvre de sa réforme, en vue de garantir le droit des citoyens aux soins», il a souligné que les 24 projets en cours permettraient une capacité supplémentaire de 2 273 lits. Quant aux 20 prévus pour 2027, ils porteront sur 2 430 lits. Cette réunion s'est tenue dans un contexte marqué par des manifestations quotidiennes, depuis le week-end des 27 et 28 septembre. Dans plusieurs villes, les rassemblements des jeunes de la génération Z portent des revendications sociales, pour une meilleure qualité des services publics de l'éducation et de la santé, ainsi que pour la lutte contre la corruption. Ces deux dernières nuits ont cependant connu de fortes tensions, après que des biens publics et privés ont été endommagés. Dans la province d'Inezgane-Aït Melloul, deux personnes sont décédées, après que les gendarmes de Leqliaa ont fait usage de leurs armes de service pour repousser une attaque visant le siège de la Gendarmerie royale. Un nouveau CHU pour chacune de 7 régions Dans ce sens, Amine Tahraoui a insisté, hier, sur la compréhension des revendications sociales exprimées par les jeunes. «Les problèmes du secteur sont chroniques et s'accumulent», a-t-il déclaré, affirmant par ailleurs que le projet de réforme en cours répondait aux attentes des citoyens, pour des «services de qualité respectueux de la dignité et dans toutes les régions». Lors de son exposé, le ministre a ainsi détaillé les 22 projets menés à travers les régions. Selon les chiffres, le centre hospitalier provincial d'Al-Hoceïma a une capacité d'accueil de 250 lits. L'hôpital de proximité de Figuig compte 45 lits. Le CHP de Diouch est à 150, tandis que celui de Kénitra est à 450, Moulay Youssef de Rabat à 300, Lalla Aïcha de Témara à 250 et Errachidia à 160 (extension). Pour sa part, l'hôpital régional de Tinghir compte 250 lits. De 2025 à 2026, 24 autres projets entre Tétouan et Dakhla permettront la création de 30 à 250 lits, en fonction de la nature et de la spécialité des structures hospitalières. En matière de centres hospitaliers universitaires, Amine Tahraoui a par ailleurs mis en avant le projet du CHU Mohammed VI de Tanger, désormais opérationnel et d'une capacité de 797 lits, ainsi que celui d'Agadir (867 lits) en cours de réalisation, celui de Laâyoune (500) et le nouveau CHU Ibn Sina de Rabat (1 044). À terme, l'idée est de doter 7 régions d'un CHU chacune, tandis que quatre autres en comptent déjà. Les nouveaux chantiers en cours se situent notamment à Laâyoune, Guelmim, Béni Mellal et Errachidia, avec des réalisations prévues d'ici la fin 2027. Les ressources humaines, un autre défi pour la réforme globale Par ailleurs, Amine Tahraoui a abordé la réhabilitation des établissements de soins de santé primaires incluant 1 400 infrastructures à travers 76 provinces, dont 945 centres entièrement réhabilités et 405 en cours de construction. 50 projets supplémentaires sont prévus. Dans le même contexte, le ministre a reconnu que ces projets n'étaient pas encore suffisants pour combler les déficits du secteur, surtout au niveau régional et territorial. Pour autant, il a assuré que leur réalisation permettrait une couverture importante. À ce titre, il a notamment souligné la pénurie des ressources humaines, pour laquelle «il n'existe pas de solution immédiate». «Mais une vision existe, avec la création de nouveaux établissements et l'élargissement de l'offre de formation», a-t-il affirmé. Dans de nombreuses villes (Agadir, Tiznit, Meknès, Taounate, Essaouira…), les riverains ont précédemment déploré la qualité des prestations dans les établissements hospitaliers provinciaux et régionaux. À la suite d'une visite d'Amine Tahraoui à Agadir, des responsables du Centre hospitalier régional Hassan II ont été limogés. Article modifié le 02/10/2025 à 17h11