Depuis l'Espagne, les Américains surveillent la scène politico-sociale au Maghreb. Désormais, ils comptent 750 militaires déployés sur une base à Séville, prêts à intervenir dans n'importe quel pays de la région en cas de troubles identiques aux récentes révoltes arabes dans la région. L'administration Obama se prépare à des tensions politiques et sociales dans tous les pays du Maghreb. En vue de parer à une telle perspective dont les conséquences pourraient affecter les intérêts et les citoyens américains dans la région, le Pentagone compte envoyer 250 nouveaux militaires pour s'installer dans la base de l'OTAN, Moron à Séville en Espagne, indique des médias espagnols. Un contingent qui s'ajoute aux 500 soldats américains déjà présents. Les mêmes sources affirment que le gouvernement Rajoy a donné son feu vert, le 19 janvier, à la demande américaine sans passer par les fourches caudines du parlement. Un tel passage était de nature à retarder le déploiement. Visiblement, les Américains ont un peu forcé la main des Espagnols au point que ces derniers ont vite accéléré la procédure. Une décision qui intervient juste une semaine après la rencontre entre Obama et Rajoy à la Maison blanche. L'objectif initial était la Libye Avec ces nouvelles arrivées à la base de Moron -en principe de l'OTAN mais dans les faits elle est exclusivement américaine-, le nombre de militaires de l'Oncle Sam atteint les 750 soldats. Une mission créée dans le sillage de l'attaque, le 11 septembre 2012, contre le siège du consulat américain à Benghazi en Libye, au cours de laquelle l'ambassadeur Christopher Stevens et trois autres fonctionnaires américains, ont été tués. En avril 2013, les premiers éléments de l'armée US avaient pris leurs quartiers à Moron. L'objectif initial était la Libye avant d'étendre le viseur sur toute la région du Maghreb, avec notamment une attention particulière accordée à l'Algérie. Le pays fait face à une incertitude politique à laquelle s'ajoute, depuis décembre, une recrudescence des tensions tribales à Ghardaïa entre arabes et amazighs. Autant d'indicateurs à l'origine du classement, par le centre britannique de recherche et d'analyse Economist Intelligence Unit, du voisin de l'Est dans la liste des 56 Etats les plus exposés à des troubles en 2014. Le Maroc, dans une moindre mesure, pourrait connaitre des mouvements de contestations limités. En dépit du plan d'austérité concocté par le gouvernement Benkirane, l'opposition et les syndicats ne se montrent guère menaçants vis à vis de l'exécutif.