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Casablanca : Cette indigne et violente stigmatisation des pauvres
Publié dans Yabiladi le 09 - 06 - 2014

Avait-on besoin de recourir à la puissance des bulldozers, à la violence des matraques pour faire comprendre au petit peuple des Carrières Centrales que sa place est désormais ailleurs ? Ailleurs, c'est-à-dire loin de tout ce qui fait sa vie, depuis des décennies ! Sa vie, des vies, vécues entre voisins, entre amis, entre ennemis aussi. Des vies faites de partage comme de convoitise, faites de ce que la misère engendre de bassesses comme de grandeur.
Car, on a beau vivre dans la tôle, dans le froid coupant de l'hiver et la chaleur suffocante de l'été, cette vie qui est celle que l'on apprend dans ces bidonvilles, dont personne soyons honnêtes, ne se soucia avant mai 2003, cette vie est, en vérité, la vie sociale même.
Celle des origines, celle qui veut qu'on fera la collecte pour que la fille du voisin est son repas de mariage, sa fête, qu'on partagera… Car on sait bien qu'on pourra aussi compter sur elle, lorsqu'il faudra enterrer un père, un frère et demander de l'aide.
On sait toujours trop bien qu'il faudra revenir un jour frapper à la porte de ceux-là mêmes, parce qu'ils connaissaient son visage, à ce frère, et connaissent donc toujours toute votre histoire, et savent donc la faire leur, lorsque le moment le commande.
Bidonvie
On sait bien, donc, que malgré les haines, les jalousies, toutes ces pathologies du quotidien, on sait bien que ce qui nous tient, ici, sur cette immense plaine de tôles, ce sont ces milliers de gestes qui forment le corps social de la vie bidonvilloise. De la Bidonvie, en somme.
Alors, avant d'organiser cette simulation ridicule d'invasion, avec hommes casqués en prime, avant de se lancer dans cette ridicule soldatesque, la clairvoyance voulait que, dans cette affaire de recasement – l'horrible mot qui signifie remettre dans une case – on se soit demandé si l'attachement de ces Marocains qu'on sort de leur masure comme on le ferait de sans papiers, oui, si leur passions pour ce lieu était liée à des murs ou de la tôle, et pas, d'abord, et surtout, à cette vie, certes, pénible, mais faisant d'eux des êtres sociaux.
Ils sont la société !
Et si ce n'est pas à cette identité qu'ils se refusent de renoncer, en ne renonçant pas à ce lieu qui les fait être ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces vieillards, et à leur manière une société, c'est-à-dire ce tout ce que l'ingénierie ne conçoit ni ne comprend. Et que la spéculation, qui se donne le nom de Modernité, méprise !
Une société.
Physiquement et symboliquement écrasée. Et qui, il faut le croire et le craindre, se souviendra longtemps que l'écrasement, aura été son lot. Alors, oui, bien sûr, certains dirons que c'est ainsi, qu'il faut bien pour que les choses avancent, et qu'il faut donc que les bulldozers les précèdent. De même qu'on dira, aussi, que ces pauvres gens ne sont pas tous roses, - menteurs, spéculateurs, et pourquoi pas plus riches que vous et moi… Cette mythologie qui veut que le pauvre possède des immeubles… Quand dont finira cette stigmatisation des pauvres, en ce pays, cette affreuse désignation qui prend tant de noms, fraude, terrorisme, tcharmil, etc…
En attendant, alors que le ministre de l'Habitat nous apprend que le Gouvernement n'a pas les moyens d'une vraie politique de la ville, il faut se souvenir que les coups que l'on donne aux déshérités finissent un jour ou l'autre, par être rendus. Par ceux qui les ont reçus. Ou par les évènements. C'est une simple question de temps.


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