Rabat accueille depuis ce mardi 27 juillet, et ce jusqu'au jeudi 29, une réunion d'experts sur la «Migration des groupes vulnérables», rapporte la MAP. L'impact de la crise économique internationale sur la vie des migrants, la collaboration accrue entre les différents acteurs de l'immigration, étaient entre autres, au menu de la première journée des discussions. La réunion d'experts de Rabat se veut un espace de réflexion sur les grands défis de l'immigration, notamment celle des groupes vulnérables. Ce terme renvoie à des catégories telles que les victimes de la traite d'êtres humains, les mineurs non accompagnés, et les femmes migrantes, dont la situation suscite le débat. En ouverture des discussions, Youssef Amrani secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération (MAEC) a déclaré que les «Les réponses aux défis migratoires devraient être suffisamment intelligentes et loin des réflexes xénophobes et de repli identitaire» , rapporte la MAP. Youssef Amrani a ainsi attiré l'attention des participants sur le fait que les immigrés ne devraient pas être pris pour cibles par des mesures discriminatoires dans un contexte économique fragile, qui a notamment vu se développer dans plusieurs pays d'Europe des réflexes xénophobes, et la stigmatisation de l'étranger. Abondant dans ce sens, Estrella Rodriguez Pardo, directrice générale de l'intégration des immigrants au secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration et à l'Emigration, a précisé que la crise financière offre l'occasion de réfléchir sur les moyens d'assurer la protection des groupes vulnérables de migrants. Le secrétaire général du MAEC et Mme Pardo ont en outre, conjointement appelé à un renforcement de la collaboration entre les différentes parties que sont les pays d'origine, de transit, et d'accueil, pour mieux résoudre les questions liées à l'immigration. Youssef Amrani déclare d'ailleurs à cet effet, que «l'Union européenne gagnerait donc à associer ses partenaires méditerranéens et africains pour traiter, en toute transparence et responsabilité, de toute politique, mesure ou action qui aurait des incidences sur la situation juridique économique, sociale ou culturelle des populations immigrées en Europe». Dans ce sens, le secrétaire général du MAEC n'a pas hésité à appeler les pays membres de l'UE, zone privilégiée pour l'immigration, à ratifié la Convention des Nations Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille. Aucun pays européen en dehors de l'Albanie n'a pour le moment ratifié cette convention, sachant qu'elle n'a pu entrer vigueur que grâce au soutien des pays d'origine des migrants. Egalement présent à cette réunion, Eneko Landaburu, ambassadeur et chef de la délégation de l'Union Européenne au Maroc, a pris la parole, et rappelé les axes de la politique européenne en matière d'immigration, que sont la reconnaissance de droits équitables aux immigrés, la lutte contre l'immigration clandestine, et la conciliation entre migration et développement. Pour rappel, une soixantaine de délégués de 27 pays d'Afrique et d'Europe seront présents à cette réunion d'experts, organisée sous l'égide conjointe des gouvernements marocain et espagnol. Elle intervient en vue de la préparation de la troisième conférence euro-africaine sur sur la migration et le développement, prévue en 2011 à Dakar, précise la MAP. Rabat avait accueilli la première conférence du genre en 2006, selon la même source.