Des MRE manifestent à nouveau leur colère contre des projets immobiliers au Maroc. Ils se sont rassemblés samedi dernier devant le bureau de Chaabi Lil Iskane à Paris, réclamant la livraison de leurs appartements au Maroc qu'ils attendent depuis six ans pour certains. Mais selon le promoteur, tous les problèmes seraient résolus. Il est 11 heures du matin en ce samedi 25 juillet lorsque près d'une vingtaine de MRE arrivent devant le bureau parisien de Chaabi Lil Iskane. Ils ont décidé de se rassembler pour réclamer la livraison de leurs appartements au Maroc qu'ils attendent depuis 2009 pour certains, alors qu'au moment de la réservation, la filiale d'Ynna Holding promettait qu'ils recevraient leurs clés au bout de 18 mois selon les déclarations à Yabiladi du président de l'association rassemblant ces MRE mécontents, Mohammed Ed Douib. «Nous avons recensé 90 MRE victimes ici en France, mais tous ne sont pas encore affiliés à l'association. La majorité attend la livraison à Agadir, mais il y en a aussi à Marrakech et Tanger», explique-t-il. «Promesse sur promesse» Une fois sur place le groupe de MRE a trouvé le bureau fermé, avec une affiche indiquant que les projets dans ces différentes villes «sont livrables et les clients sont invités à contacter les agences commerciales». M. Ed Douib n'a pas compris la fermeture des locaux, alors que ceux-ci sont généralement ouverts le samedi. Le quadragénaire raconte que les MRE concernés ont acheté sur plan au SMAP Immo et certains avaient même versé la totalité du prix de leur appartement. D'après lui, c'est en 2013 qu'ils ont commencé à «remettre en question le sérieux des promesses faites par la compagnie». C'est après avoir essuyé «de nouvelles promesses non accomplies au SMAP Immo 2014» qu'ils ont décidé de fonder l'association de défense des victimes de Chaabi Lil Iskane en juin dernier pour faire entendre leurs voix. «Nous sommes fatigués de payer l'hôtel au Maroc chaque année alors que nous avons investi pour des appartements depuis des années», avance M. Ed Douib. «Nous ne demandons ni remboursement, ni indemnités. Ce que nous voulons, c'est la livraison de nos appartements», ajoute-t-il. Les appartements sont livrables depuis avril selon le promoteur Cependant, le discours est tout autre du côté de Chaabi Lil Iskane. «Je ne comprends pas… Tous ces projets sont livrables depuis le mois d'avril avec de très belle finitions, notamment à Marrakech», affirme à Yabiladi la directrice générale Aziza Lacham. Elle reconnait toutefois qu'il y'a eu des retards «sur un projet à Agadir, mais le problème est déjà réglé». Mais apparemment les Marocains résidant en France et clients de Chaabi Lil Iskane dans ces projets n'avaient toujours pas été informés de la fin des chantiers. «S'il arrive que le projet est livrable en milieu d'année, on attend toujours le mois d'août pour le signifier aux MRE», se justifie Mme Lacham, soulignant tout de même que dans ces cas, «certains MRE ont déjà été prévenus». D'après elle, la mobilisation de samedi ne serait en fait que l'œuvre personnelle de Mohammed Ed Douib. «Ce Monsieur est le seul à faire ça [manifester, ndlr]», avance-t-elle, ajoutant que les MRE «sont traités comme des privilégiés» dans les programmes immobiliers. En tout cas, Mohammed Ed Douib et les membres de l'Association ne se sentent pas privilégiés. D'après lui, «nous n'avons jamais été contactés. Même nos tentatives de communication avec la compagnie sont vaines». L'Association de défense des victimes de Chaabi Lil Iskane promet une «mobilisation plus forte» si la compagnie ne fait rien face à leurs revendications.
