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Etudiants subsahariens : «Il faudrait développer le sentiment d'appartenance à l'université» [Interview]
Publié dans Yabiladi le 12 - 07 - 2017

Le Maroc compte 16 125 étudiants étrangers dans l'enseignement public et privé, dont plus de la moitié est originaire du continent africain. Entre 2009-2010 et 2015-2016, leur nombre a doublé dans le privé. Souleye Mahamadou Louali, doctorant nigérien en relations internationales à l'Université Moulay-Ismail de Meknès, est l'auteur de l'étude «Migration estudiantine subsaharienne vers le Maroc : quelles spécificités», réalisée en 2015. Il dévoile à Yabiladi une organisation bien rodée de part et d'autre, même si elle reste encore en marge de la vie étudiante locale.
Comment les écoles privées marocaines parviennent-elles à attirer des étudiants étrangers ?
Les anciens étudiants sont souvent commissionnés par leurs écoles pour recruter de nouveaux étudiants. De retour dans leur pays, ils font leur promotion dans les lycées. Leur technique de recrutement est parfois très subtile : ils peuvent ainsi disposer une affiche publicitaire à côté de la liste des élèves admis à la bourse de l'AMCI (l'Agence marocaine de coopération internationale qui délivre des bourses aux étudiants étrangers, ndlr). Avec cette bourse, les étudiants ont accès aux universités publiques où l'enseignement est gratuit. Elles ont donc la faveur des étudiants, mais pour tous ceux qui ne seront pas admis ni inscrits sur cette liste, alors l'alternative est toute trouvée !
Les écoles privées marocaines développent également des facilités de paiement en mensualisant les frais de scolarité par exemple, mais une chose est sûre : aucun étudiant n'aura son diplôme sans l'avoir payé. En plus du diplôme, l'«homologation», ce document réclamé par l'école auprès du ministère de l'Enseignement pour l'étudiant, sans lequel il ne peut pas renouveler son titre de séjour, est un autre moyen de rétorsion.
Comment les étudiants sont-ils accueillis au Maroc ?
Les associations d'étudiants nigériens, camerounais ou ivoiriens au Maroc organisent en général chaque année une réunion pour les nouveaux boursiers de l'AMCI pendant l'été dans leur pays. Nous les sensibilisons avant même qu'ils arrivent au Maroc : ici, les filles qui s'habillent très légèrement s'exposent à des remarques. Le Maroc est un pays totalement musulman, il est donc interdit de manger et boire dans la rue pendant le ramadan. Nous les mettons aussi en garde contre le racisme, le risque d'escroquerie…
Un membre de l'association vient ensuite les récupérer à l'aéroport Mohammed V pour les conduire à l'AMCI, qui les renvoie vers les villes et les universités où ils vont passer l'année. Entre temps, le président de l'association a reçu la liste des nouveaux venus et choisi, parmi les anciens, ceux qui vont les héberger en attendant qu'ils trouvent ou qu'on leur trouve un appartement, souvent en colocation.
Moi-même, j'ai passé un mois chez un ancien sans presque rien payer, alors en retour, quand on m'a demandé d'héberger un nouveau je n'ai pas hésité. En Tunisie, en Algérie, l'organisation ressemble à celle du Maroc, mais en France non.
Vous racontez combien chaque nouveau venu se fait sans difficulté une place dans la petite communauté des étudiants originaires de son pays, mais comment se déroule l'intégration au sein des écoles et des universités marocaines ?
A la faculté de Fès, je me souviens que les affiches pour annoncer les examens étaient toujours en arabe, comme si nous n'existions pas, comme si nous étions invisibles. Entre les étudiants marocains et subsahariens, il y a en quelque sorte une barrière linguistique même si tous parlaient français. Je pense que les universités devraient organiser des cours d'arabe pour les étrangers. Il faudrait développer le sentiment d'appartenance à l'université auprès des étudiants étrangers car ils vivent entre eux, comme en dehors de la vie étudiante marocaine. Je n'ai jamais vu par exemple un étranger manifester avec les Marocains, alors que les syndicats étudiants sont puissants, actifs, que les manifestations sont fréquentes et les affrontements parfois violents.
En dehors de l'AMCI, les rapports avec les administrations ont-ils changé depuis le lancement de la nouvelle politique migratoire ?
Avant, pour avoir une carte de séjour, il fallait se lever à 3 heures du matin et faire la queue jusqu'à l'ouverture. Aujourd'hui, depuis le lancement de la nouvelle politique migratoire, c'est très différent. Depuis peu, une carte de séjour de 3 ans est accessible aux étudiants. Il n'est plus obligatoire d'aller la faire renouveler tous les ans.
A présent, il faudrait créer le statut d'étudiant travailleur comme il existe dans d'autres pays car les étudiants ne peuvent pas vivre seulement de la bourse de l'AMCI. Même lorsqu'ils la combinent avec une bourse d'étude de leur pays, il est difficile de faire face à tous les frais. J'ai découvert lors de mon étude que 60% d'entre eux dépendent de leur famille. Aujourd'hui, ceux qui travaillent parallèlement à leurs études le font toujours de façon clandestine et sont cantonnés aux salons de coiffure, aux garages et aux centres d'appels.


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