Le Polisario a officiellement lancé sa nouvelle campagne destinée à contrer les négociations entre le Maroc et l'Union européenne sur la pêche et le libre-échange. Bruxelles en est ainsi la première étape, marquée par l'intervention d'ONG sahraouies en provenance des camps de Tindouf et du Sahara. Les associations sahraouies pro-Polisario mènent une campagne de lobbying dans la capitale de l'Union européenne. Elles ont adressé hier un document à la Commission européenne, au Parlement et aux Vingt-huit, signé par 93 ONG, réclamant de prendre en considération l'avis du Front dans les négociations en cours portant sur le libre-échange et la pêche. «Nous demandons à l'UE et à ses Etats membres de rejeter toute proposition d'accord affectant le Sahara occidental qui n'ait pas l'approbation explicite du Front Polisario, son représentant légitime devant l'ONU», indique-t-elle dans le document comme le rapporte l'agence EFE. Dans leur démarche, les signataires du texte rappellent les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de 2016 et 2017, ayant exclu la province du champ d'application de tout accord commercial avec le royaume. «Le Sahara occidental peut conclure des accords avec l'UE sans l'intervention du Maroc, sur le même modèle que cela se fait dans le cas de la Palestine et d'Israël», souligne dans des déclarations à l'agence EFE Mahjoub Maliha, le coordinateur de l'Organisation sahraouie de la société civile. Vers une forte offensive sur le sujet «L'appel de ces associations s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle campagne lancée officiellement lundi 2 juillet, destinée à torpiller la décision de la Commission européenne d'intégrer les produits du Sahara dans tout accord commercial signé avec le Maroc», nous confie une source proche du dossier. «L'offensive s'appuie sur les arrêts de la CJUE. Elle invite ses partisans au Parlement européen à voter contre le projet de contourner les deux décisions de la Cour par une consultation de la population locale sahraouie. Elle réclame ainsi aux Vingt-huit de reconnaître que le Polisario est le seul représentant légitime du peuple sahraoui», ajoute la même source. «Dans les prochains jours, et à mesure que les négociations avanceront sur le dossier de la pêche et l'élargissement de l'accord portant sur le libre-échange, nous allons assister à d'autres formes de contestation similaires à ce qui s'est passé le 2 juillet à Bruxelles», conclut-elle.