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Maroc : Rétrospective sur l'immigration clandestine dans les deux enclaves espagnoles
Publié dans Yabiladi le 01 - 08 - 2018

La question de l'immigration «massive», en provenance du Maroc et à destination de Ceuta et de Melilla, ne date pas des temps présents. Mais si la situation actuelle est tendue, cela n'a pas toujours été le cas. Yabiladi vous propose une rétrospective sur la gestion des flux migratoires entre les frontières maroco-espagnoles.
De par leur position géographique, Ceuta et Melilla sont les seules entrées terrestres pour le continent européen, depuis l'Afrique. Cependant, la gestion et le contrôle des frontières au niveau de ces deux enclaves espagnoles a subi plusieurs changements durant les dernières décennies. Si au cours des années 1980, la situation était clairement plus détendue, c'est durant les années 1990 que de véritables situations chaotiques ont été enregistrées.
En effet, l'histoire de la frontière maroco-espagnole prend un tournant historique en 1986, lorsque l'Espagne a fait son entrée au sein de l'Union Européenne. A ce moment-là, les frontières ont subi un triple processus de reconfiguration géopolitique, fonctionnelle et symbolique, note Xavier Ferre Gallardo, professeur à l'université autonome de Barcelone.
«Schengenisation» et contrôle des frontières
L'européanisation de la frontière en 1986 a été suivie par sa «schengenisation» en 1991. Ces frontières passeront «d'euro-africaines» à celles qualifiée de «hors espace Schengen», imposant ainsi une nouvelle gestions des flux transfrontaliers, notamment via l'obligation pour les citoyens marocains d'être munis d'un visa pour se rendre à Ceuta et à Melilla.
La même année, plus précisément le 19 mai 1991, les mécanismes de contrôle à la frontière ont été renforcés, donnant lieu aux premières victimes de l'immigration clandestine jamais recensés sur ces frontières. Entre 1990 et 1994, seulement 300 migrants ont pu accéder à Melilla, et une à peine une centaine à Ceuta.
Frontière Melilla en 1996./Ph.DR
Un prochain tournant marquera l'année 1995, lorsque le processus d'imperméabilisation des périmètres des enclaves a commencé, parallèlement au processus de libéralisation commerciale de l'espace euro-méditerranéen. Ainsi, en 1998, les chiffres évoquent quelques 3 000 migrants qui ont essayé de traverser cette frontière.
Durant les années 1990, ces premiers candidats à l'immigration n'ont pas pu rallier la péninsule ibérique depuis les enclaves, sans pour autant être expulsés de Ceuta ou de Melilla. Ils ont été pris au piège dans les enclaves espagnoles, en attendant la régularisation de leur situation. Ceuta et Melilla sont ainsi devenues les premières incarnations de la forteresse Schengen.
Evolution technologique et voies plus dangereuses
Avec cette entrée de l'Espagne au sein des pays de l'Union Européenne, le contrôle des frontières terrestres de Ceuta et de Melilla ont été durcies et ces zones elles-mêmes renforcées. A cet effet, une double clôture métallique a été érigée, d'abord d'une hauteur de trois mètres, rallongée à six en 2005. Il est à noter que cette délimitation terrestre ne coïncide pas avec celle établie par les traités internationaux du XIXe siècle, en l'occurence celui de Tétouan, également appelé l'accord de Wad-Ras (1860). Car même si ces clôtures sont érigées sur le sol espagnol, il existe une «absence de coïncidence entre la délimitation des clôtures et la délimitation légale de la frontière, créant ainsi une confusion par rapport à la limite à partir de laquelle la loi sur l'immigration doit être appliquée», souligne Xavier Ferre Gallardo.
Les avancées en matière de fortification européenne se sont développées, donnant naissance en 2005 à l'implantation du SIVE (Système intégré de vigilance extérieure). En parallèle, les efforts fournis par les autorités espagnoles et marocaines pour freiner l'immigration clandestine par voie maritime a permis en 2005 une baisse de 37% du nombre des migrants ayant atteint les côtes ibériques et les Îles Canaries.
En revanche, la pénétration par voie terrestre a quant à elle connu un pic, peu avant l'annonce de l'édification d'une deuxième clôture de six mètres de hauteur. Ainsi, dans l'urgence, plusieurs personnes ont tenté de franchir la frontière. Au total, 5 566 personnes ont essayé d'accéder à Ceuta et à Melilla, selon les chiffres officiels de 2005.
Jusqu'en 2013, ces chiffres connaîtrons une baisse, notamment après l'installation de caméras thermiques, de tours de surveillance et de capteurs au niveau des postes frontaliers surveillés 24h/24 et 7j/7. De plus, durant ces années, les expulsions systématiques sont devenues monnaie courante. Les associations de défense des droits humains ont dénoncé également les violences et les agressions subies par ces migrants.
Image d'illustration./Ph.DR
Malgré les inquiétudes ayant accompagné cette évolution technologique, les candidats à la migration ont eu recours à des voies plus dangereuses, dans l'espoir d'avoir un pied en Europe. Ainsi, des candidats parmi eux se sont cachés dans les doubles-fonds de véhicules, en dessous des camions ou dans les hélices des ferries. Les chiffres en disent long, car entre 2004 et 2013, près de 28 000 migrants sont arrivés à Ceuta et à Melilla.
Une problématique dans l'ère du temps
Depuis 2013 et contrairement aux années précédentes, où la plupart des migrants ont été issus du Maroc ou d'Afrique subsaharienne, les Syriens sont majoritairement comptés parmi les candidats. Rien qu'en 2015, 11 624 ont franchi la frontière maroco-espagnole et parmi eux, 7 189 ont été d'origine syrienne.
Durant 2015 et 2017, les chiffres ont atteint des records. Il a été de plus en plus courant d'enregistrer l'arrivée de centaines de migrants par mois. Les derniers chiffres, datant de cette semaine, indiquent que près de 400 migrants ont rejoint la ville de Ceuta.
Selon plusieurs observateurs, cette vague migratoire ne fait que débuter. Se disant dépassés, les deux gouvernements des enclaves, principalement celui de Ceuta, indiquent être dans l'incapacité de gérer une situation pareille. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a appelé à une augmentation des ressources financières dans les deux enclaves. D'un autre côté, le Maroc réclame lui aussi des aides urgentes afin de pouvoir gérer ces flux.


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