Maroc - Italie : Echange entre les deux ministres de l'Intérieur autour de la sécurité et de la migration    La Slovénie soutien le plan marocain d'autonomie au Sahara    Akhannouch s'entretient avec le premier ministre jordanien, Bisher Al-Khasawneh    Le Maroc et la Slovénie soulignent leur engagement à renforcer le dialogue politique et les mécanismes de la coopération bilatérale    La Slovénie salue l'Initiative Royale pour favoriser l'accès des pays du Sahel à l'Océan Atlantique    Aïd Al-Adha : L'ONCF programme environ 240 trains par jour    Gaz naturel : Chariot fait le point sur ses activités au Maroc    L'IIA Maroc met en lumière les nouveaux défis de l'Audit Interne : Normes, Technologies & ESG    AMIC : Montant record avec plus de 3 milliards de DH de capitaux levés en 2023    Immobilier : le retour des MRE, un levier de relance du marché    Entretien. Imad Moumin : "Le digital améliore la transparence et l'accessibilité de l'information financière"    Gaza: Le Maroc réitère son soutien à toutes les initiatives et propositions pour un cessez-le-feu durable    Espagne : L'auteure de la phrase «le Maroc est une dictature», démissionne    Algérie : Sonatrach, de nouveau engluée dans le scandale de 80 millions de dollars    Maroc : 29 migrants secourus au large de Tarfaya    Football .Euro 2024 : Sept matchs cette fin de semaine    9th PJD congress : Faithful rally to support Benkirane    Spain : The politician behind «Morocco is a dictatorship» resigns    Marrakech-Safi : Une élève se suicide après avoir été prise en flagrant délit de tricherie au baccalauréat    Météorologie : nouveau record de chaleur battu en mai    Edito. Boulfaf    Aid Al-Adha : La CDG annonce le paiement anticipé des pensions à partir du 12 juin    Le temps qu'il fera ce mardi 11 juin au Maroc    Maroc renforce sa politique publique pour une souveraineté alimentaire, sanitaire et industrielle    Gabon. Révision de la liste électorale    Qualifs. CDM 26. Afrique. J4. Congo Brazzaville vs Maroc / Jour de match : Objectifs ? Horaire ? Chaînes ?    Qualifs. CDM 26. Afrique /J4: Infantino va assister au derby soudanais    Coupe du Trône de football (demi-finale) : le match RCA/MCO reporté au 25 juin    Le Real Madrid confirme sa participation à la Coupe du monde des clubs    Quelque 35.355 enfants pris en charge en 2023 par les cellules spécialisées dans les parquets    Nette augmentation des cas de dengue en Europe    Jazzablanca 2024 : Clôture en apothéose de la 17ème édition    Dubaï : Conférence internationale sur les océans dans la région MENA    9e congrès du PJD : Les fidèles tentent de baliser la voie à Benkirane    Midelt : un musée géologique tué dans l'œuf    Jazzablanca 2024 : Makaya McCraven et Zucchero racontent leur inspiration du Maroc    Eliminatoires-Mondial2026. Congo/Maroc: L'essentiel de la conférence de presse de Walid Regragui [Vidéo]    Rabat Capitale Africaine de la Culture passe le flambeau à Brazzaville et Kinshasa    Elections européennes : Une déferlante nommée « extrême droite »    M. Bourita reçoit la ministre centrafricaine des AE, porteuse d'un message écrit à Sa Majesté le Roi du Président de la République    La Coupe du monde des clubs se fera sans le Real Madrid    Festival Mawazine 2024: La diva Oum Kalthoum de retour au Théâtre Mohammed V le 25 juin    Parlement: La 1re Chambre généralise la traduction simultanée en amazigh    Fidadoc. Hicham Falah : "Les grands films sont à la fois des leçons de vie et de cinéma"    France : Réactions des personnalités publiques franco-marocaines après les élections européennes    Hajj 1445 H: Départ de la délégation officielle marocaine pour le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam    Elections européennes 2024 : analyse des résultats au Maroc    Jazzablanca : Clôture en apothéose sur la scène Nouveau Souffle, mêlant rythmes gnawi et fusion    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Maroc appelé à voter la Déclaration de l'ONU pour les droits des paysans
Publié dans Yabiladi le 17 - 08 - 2018

Dans les prochains mois, l'ONU devra se prononcer sur le vote définitif de la Déclaration pour les droits des paysans et des travailleurs ruraux. C'est l'aboutissement de dix ans de négociations initiées par le mouvement international La Via Campesina, qui appelle les gouvernements à approuver ce texte.
Le mois prochain, les Etats membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU procéderont au vote de la Déclaration des droits des paysans, des paysannes et des travailleurs ruraux. Les négociations ayant abouti cette année auront duré dix bonnes années, au cours desquelles la coordination internationale des paysans du monde, La Via Campesina, a présenté le texte et a participé aux différentes étapes de ce processus à grande échelle. En dernière étape, le texte pourrait être soumis à l'Assemblée des Nations unies.
Après une décennie de débats sous l'égide du Conseil des droits de l'Homme à Genève, syndicats et associations de paysans à travers le monde auront donc les yeux rivés sur New York, si le texte est adopté par l'instance inusienne basée en Suisse. En attendant ce vote ultime, le plaidoyer prend son chemin auprès des gouvernements des Etats membres.
Un premier instrument pour garantir la souveraineté alimentaire
«C'est un moment très crucial pour nous», confie à Yabiladi Mohamed Hakach, coordinateur de la section MENA de La Via Campesina. Egalement membre de la Fédération nationale du secteur agricole (FNSA / UMT), il nous explique que ce texte est élaboré «dans l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels».
En plus de ces principes qu'elle reprend, cette déclaration aura pour but de «renforcer la valeur de la souveraineté alimentaire et mettre fin aux diverses violations que les paysans subissent à travers le monde». En effet, Mohamed Hakach souligne que nombre de pays sont dépourvus de lois spécifiques en la matière.
Ainsi, le vote d'un tel traité est inédit à plusieurs égards. Il se différencie d'ailleurs de l'arsenal juridique international relatif à la sécurité alimentaire, dans la mesure où cette Déclaration régira davantage les activités de la production, afin de les rendre respectueuses des droits humains reconnus par l'ONU. Dans ce sens, Mohamed Hakach nous fait remarquer que «dans les textes actuels, 'l'autodétermination' des peuples à choisir la nature de leur production agricole qui convient le mieux à leur environnement n'existe pas».
Selon lui, «l'idée largement répandue est que l'agrobusiness nourrit la plus grande partie de la population mondiale, sauf que ce n'est pas vrai : cette agriculture contribue à hauteur de 30%, tandis que les petits agriculteurs nourrissent 70% des habitants de la planète».
«Certains Etats d'Amérique latine ont franchi le pas et ont même constitutionnalisé le principe de la souveraineté alimentaire, ce qui a donné lieu à des réformes agraires populaires et a limité les accaparements sur les espaces agricoles. Par exemple, les paysans du Maroc souffrent énormément de ces usages-là. Réclamer leur droit à la terre les a conduits en prison, comme c'est le cas dans la région du Gharb.»
Mohamed Hakach, coordinateur de La Via Campesina - MENA
«C'est là une première base commune afin de plaider justement pour la protection des activités des paysans dans tous les pays», précise pour sa part Faïçal Ouchen, secrétaire général Syndicat national des paysans (SNP), un des 17 syndicats agricoles affiliés à la FNSA. Selon lui, «les statistiques officielles indiquent que les petits paysans au Maroc constituent une population d'un million et demi de personnes, sans compter les petits professionnels de l'industrie liée à ces activités dans le monde rural, ainsi que les autres métiers dans les campagnes».
Notre interlocuteur explique ainsi que le texte garantit les droits de ces catégories-là, en plus de «les protéger des expropriations aléatoires, notamment celles opérées par les mafias immobilières, pour le cas du Maroc, en plus des grosses industries des graines qui produisent des semences non reproductibles, contrairement à celles des petits agriculteurs, les contraignant ainsi à dépendre de ces structures».
Une réorganisation des politiques agricoles
Dans la logique d'une protection effective, le premier article de cette Déclaration pose d'ailleurs une définition internationale au statut du paysan, en le différenciant des gros agriculteurs qui sont dans une activité d'investisseurs, mais pas de travail de la terre. C'est pour cette définition elle-même, en plus de l'esprit du texte, que les négociations pour l'élaboration de ce dernier ont pris autant de temps, comme nous l'explique Mohamed Hakach. Celui-ci évoque justement les contraintes ayant retardé la sortie du traité :
«La première est liée aux parties qui n'ont pas intérêt à ce que cette Déclaration soit adoptée, à savoir les multinationales et les grands décideurs de ce monde. Ce vote sera donc une décision politique et nous sommes en train de sensibiliser le gouvernement marocain là-dessus. Par ailleurs, une autre limite est celle de l'organisation des paysans. Dans notre pays, ce n'est qu'en juillet dernier qu'a été créé le Syndicat national des paysans. Sur le terrain, les petits travailleurs ruraux ont beaucoup de mal à défendre leurs intérêts, car cette faiblesse d'organisation nous fait défaut.»
Mohamed Hakach
Le syndicaliste rappelle par ailleurs que la politique agricole marocaine «repose principalement sur le Plan Maroc Vert (PMV), dirigé directement vers les grands exploitants». Ainsi, «en cas d'adoption du traité, avec ou sans le vote du Maroc, notre pays devra revoir cette politique pour la rediriger vers les petits paysans». Dans ce sens, ce texte permettra également d'asseoir une accessibilité à la machinerie au bénéfice des petits agriculteurs, comme nous l'explique Faïçal Ouchen.
Le secrétaire général du SNP ajoute que «le traité reconnaîtra aussi à ces travailleurs leur droit à une protection sociale, pour leur éviter de tomber dans la précarité en cas d'arrêt de travail ou de maladie de longue durée». Pour l'instant, «ce droit n'est garanti qu'à ceux parmi les agriculteurs qui bénéficient du RAMED, avec les failles que nous lui connaissons».
Faïçal Ouchen signale enfin que l'adoption de cette déclaration donnera lieu à la création d'un arsenal juridique encore plus important, à travers les différents protocoles protégeant les multiples aspects liés aux droits de ces paysan(e)s.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.