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Mères célibataires au Maroc : Une lutte quotidienne [Magazine]
Publié dans Yabiladi le 26 - 12 - 2011

Cachés, des milliers d'enfants au Maroc grandissent sans père et sont élevés par leur mère. Majoritairement issues de milieux défavorisés, ces femmes luttent contre la stigmatisation et la précarité.
Le mot «mère célibataire» peut correspondre à diverses situations. Certaines femmes veuves ou divorcées élèvent seules leurs enfants. Par contre, la quasi totalité des mamans célibataires, celles qui sont seules pour élever leur enfant dès sa naissance, sont des adolescentes ou des adultes ayant eu un enfant hors mariage. À l'échelle nationale, 61% des mères célibataires ont moins de 26 ans.
Exclues. Elles sont les grandes oubliées de la Moudawana. Les dispositions du code de la famille concernent la femme en tant qu'épouse. Les relations sexuelles hors mariage constituent un délit passible d'emprisonnement d'un mois à un an, comme stipulé dans l'article 490 du Code Pénal. Elles sont donc considérées comme hors la loi. Dans une société marocaine arabo-musulmane où la reproduction humaine est régie par les normes du mariage, les grossesses contractées en dehors de ce cadre s'accompagnent très souvent de rejet et de stigmatisation.
Lorsqu'elles apprennent leur grossesse, nombre de ces femmes sont rejetées et/ou chassées par leur famille. Hanane se souvient avec amertume de ses trois années de relation avec Mostapha. Celui-ci a nié la paternité de son enfant lorsqu'elle lui a appris sa grossesse et campe toujours sur sa position. «Personne n'est au courant de ce qui m'arrive, à l'exception de ma mère et de ma tante», confie-t-elle, honteuse. Pour Aziz Kich, enseignant chercheur en psycho-sociologie à la Faculté des Sciences de l'Education à Rabat, «le regard de la société marocaine est dépréciateur. Il est marqué par l'idée de péché, de honte et d'insécurité». «Les gens oublient souvent que pour faire un enfant, il faut être deux. L'homme n'est jamais inquiété, jamais responsabilisé», déplore Houda El Bourahi.
Précarité
Cette exclusion, conjuguée à l'analphabétisme et à la pauvreté, poussent certaines jeunes femmes à envisager le suicide, l'abandon de l'enfant et parfois même l'infanticide. D'autres, pour survivre avec leur enfant, sont amenées à mendier ou à se prostituer. Lorsqu'elles trouvent du travail, elles sont souvent reléguées dans des emplois mal payés, informels, sans aucune garantie de stabilité ni de sécurité sociale.
L'Institution Nationale de Solidarité Avec les Femmes (INSAF) en détresse appuie ces mères célibataires dans leur recherche d'un emploi stable, à Casablanca «Nous apprenons aux femmes que nous accueillons des métiers tels que la couture, le nursing, la coiffure ou encore la cuisine. Nous mettons à leur disposition, au sein même de nos locaux, une crèche ainsi que des «nounous» qui prennent soin de leurs bébés pendant qu'elles assistent aux formations», renseigne Houda El Bourahi, directrice opérationnelle.
Sofia fait partie de ces femmes qui ont été accueillies et ont reçu un soutien psychologique à l'INSAF. «J'ai obtenu des renseignements selon lesquels il existait des associations à Casablanca qui venaient en aide aux femmes en détresse. J'ai atterri à l'INSAF où le personnel m'a soutenue et assistée.
J'ai bénéficié d'une prise en charge complète et à présent je me sens en sécurité mais je suis un peu désorientée, ici, à Casablanca. Je souhaiterais retourner à Khouribga avec ma fille mais c'est impossible pour l'instant. Je veux garder mon enfant avec moi coûte que coûte. Avec l'appui de l'INSAF, je compte élever convenablement ma fille.»
Des centres de formation et de bienfaisance, des associations et des personnes de bonne volonté réussissent à prendre en charge un certain nombre de ces «mères». Au regard de l'ampleur du phénomène, les associations sont toutefois dans l'incapacité de répondre à la majorité des besoins. «Les mères célibataires doivent pouvoir dépasser le traumatisme psychologique qu'elles vivent et qui risque de les maintenir bloquées à jamais dans un sentiment de culpabilité», estime le professeur Kich. Selon lui, la compassion et la compréhension de tous - institutions, décideurs, famille - est nécessaire, de même qu'une campagne active d'éducation et de sensibilisation.
Cet article a été précedemment publié dans le n°13 de Zmag
Housna ou la dignité dans l'adversité
C'est dans le quartier Hay Fath, à Rabat, que cette native de Settat a décidé de s'installer avec son jeune garçon. A 25 ans, Housna se définit comme une célibattante. Maman d'un petit Amine âgé de 3 ans, la jeune femme se consacre à deux choses dans sa vie : l'éducation de son fils et la vente quotidienne de mellouis, rghiffa et autres galettes.
« Lorsque j'ai appris ma grossesse, je ne voulais qu'une chose : mourir. La honte, le désespoir et la déception m'ont, tour à tour, submergée. Puis avec le temps, je me suis fait une raison. Il me fallait rebondir et continuer à vivre. Je me suis forgée un caractère ferme. J'ai décidé de m'en sortir. J'ai pu compter sur le soutien de mes cousines résidant à Rabat. Elles m'ont prêté une somme d'argent avec laquelle j'ai pu lancer mon commerce. A présent, je remercie le Tout-Puissant car je parviens à m'en sortir ; bien entendu, avec l'appui de mes cousines. Je compte tout mettre en œuvre pour que mon fils aille à l'école et devienne un éminent médecin. Inch'allah. »


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