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Hirak : Nasser Zefzafi réagit à la profanation du drapeau national en accusant des «traîtres»
Publié dans Yabiladi le 01 - 11 - 2019

Dans un enregistrement audio partagé sur les réseaux sociaux, Nasser Zefzafi est revenu sur le sujet du drapeau national brûlé à Paris, le Hirak ainsi que que sa torture et son viol présumés. Un enregistrement suite auquel la DGAPR a ouvert une enquête administrative et saisi le parquet.
Les réactions continuent de fuser, quelques jours après la profanation du drapeau national lors d'une manifestation organisée samedi dernier à Paris. La dernière en date est celle de Nasser Zefzafi, figure de proue du Hirak, condamné à 20 ans de prison ferme.
Dans un enregistrement audio partagé sur les réseaux sociaux, Nasser Zefzafi a affirmé qu'il réagit suite à ce «crime odieux» de profanation du drapeau national. «C'est un acte sordide face auquel nous ne devons pas nous taire, car nous n'accepterons pas que les sentiments des Marocains soient touchés, que ce soit en brûlant le drapeau national ou des images. Cet acte émane de l'ignorance et la haine de ceux qui veulent devenir légitimes pour parler au nom du Hirak», dénonce-t-il.
Pour Zefzafi, des «agents» et des «traîtres» derrière la profanation du drapeau
«J'ai mis en garde contre ces personnes, car nous ne sommes pas sortis pour brûler le drapeau national mais pour combattre l'injustice», rappelle-t-il, pointant du doigt un «acte prémédité en accord avec les services et sous la bénédiction du Makhzen». Il fustige, plus loin, les «traîtres» et les «agents des Amicales» qui tentent de miner le Hirak en Europe». Pourtant l'une des personnes reconnue derrière la profanation du drapeau fustige à longueur de posts Facebook le Maroc et l'Islam et milite pour l'indépendance du Rif.
Nasser Zefzafi rappelle que les détenus du Hirak dans la prison Ras El Ma à Fès avaient appelé à une marche le 26 octobre à Paris pour célébrer le triste anniversaire du décès de Mohcine Fikri. «Nous avions été surpris d'apprendre qu'une marche parallèle de ces agents était organisée», insiste-t-il. La figure de proue du Hirak accuse, à cet égard, la France de «complicité». «Ils [les autorités françaises, ndlr] ont refusé d'accorder des visas aux familles du Hirak (…) car leur présence allait démasquer les autres et leur enlever toute crédibilité (…) Ils (les autorités de la prison Ras El Ma, ndlr) nous ont aussi empêché de téléphoner à nos proches les jeudi et vendredi précédant la marche», enchaîne-t-il.
«Ce sont les Amicales des consulats et des ambassades en Europe. Les mêmes qui tentaient de mettre les gens en garde, dans les mosquées, contre le Hirak. Aujourd'hui, ils emploient des agents et des traîtres pour compléter un acte honteux et odieux qui révèlent leur ignorance, leur rancune, leur haine et leur terrorisme (…) Je vais les démasquer avec des noms.»
Nasser Zefzafi
Zefzafi dénonce sa torture et son viol présumés, ainsi que les conditions de détention
Dans son audio de plus d'une heure, le détenu à la prison Ras El Ma à Fès aborde aussi plusieurs questions. Il peste contre le Makhzen, ceux qui pillent le Maroc et répriment dans le Rif, tout comme les «oulémas» ayant critiqué le Hirak, les chaînes publiques et la militarisation du Rif. Il remercie, par ailleurs, le Comité de défense des détenus, et aborde le dossier du journaliste marocain Taoufik Bouachrine à qui «on a fabriqué des accusations». Son ton change toutefois lorsqu'il aborde la «torture» et le «viol» dont il dit être victime.
«Ils (les policiers) m'avaient roué de coup, craché dessus, mis à terre et enlevé mes vêtements. Ils avaient sorti leurs organes génitaux (…) pour m'uriner dessus. Ils avaient frotté leurs organes sexuels contre mon visage (…) Alors que j'étais menotté, ils avaient mis un bâton [dans l'anus, ndlr]», a-t-il détaillé. «Il y a d'autres choses que je ne vais pas raconter, car si je commence, je ne m'arrêterai pas.»
Nasser Zefzafi
Il a également abordé les conditions de sa détention, rappelant avoir été «mis dans une cellule individuelle de 5 mètres sur 2 pendant un an et 3 mois», qu'il décrit comme étant une «tombe». «J'étais tellement isolé que j'avais dessiné un point noir avec le stylo et j'avais commencé à m'y adresser en m'imaginant le faire avec des personnes», a-t-il décrit.
Nasser Zefzafi raconte aussi n'avoir eu droit qu'à «dix minutes» de promenade pendant lesquelles une «dizaine de gardiens» qui le surveillaient lui «interdisaient de regarder le ciel». «Je prenais aussi des douches avec de l'eau rouillée», a-t-il ajouté.
La DGAPR dépêche une commission et ouvre une enquête
Des déclarations auxquelles la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a réagi ce vendredi. Dans un communiqué relayé par la MAP, l'établissement a indiqué avoir dépêché hier «une commission centrale à la prison locale Ras El Ma à Fès pour ouvrir une enquête administrative» sur cet enregistrement attribué au détenu.
«L'objectif de cette enquête est de déterminer les responsabilités pour l'administration de l'établissement pénitentiaire et ses fonctionnaires et prendre les mesures nécessaires à l'encontre de toute personne ayant manqué à son devoir professionnel, tel que stipulé par la loi, ainsi qu'à l'encontre du détenu concerné», menace la DGAPR.
Le communiqué évoque aussi «les premiers éléments de l'enquête» qui auraient «montré que le prisonnier en question a prétendu vouloir entrer en communication avec ses proches pour réaliser un enregistrement ayant d'autres objectifs que la préservation des liens familiaux».
«Le prisonnier concerné et d'autres appartenant à la même catégorie incarcérés dans le même établissement pénitentiaire ont refusé de se conformer aux ordres des fonctionnaires de rejoindre leurs cellules, de même qu'ils ont violenté quelques-uns d'entre eux», indique la DGAPR, précisant que «les fonctionnaires en question ont subi des examens médicaux au CHU Hassan II de Fès et ont porté plainte auprès du parquet compétent».
«L'administration de l'établissement pénitentiaire a informé par écrit le parquet compétent de ces faits en vue de prendre les dispositions nécessaires. En vue de maintenir l'ordre et la discipline au sein de cet établissement pénitentiaire, la DGAPR prendra toutes les mesures nécessaires à l'encontre de ces prisonniers», conclut la même source.
Ce vendredi, la DGAPR a annoncé que trois fonctionnaires de la prison locale de Ras El Ma à Fès ont été suspendus et déférés devant le conseil disciplinaire, alors son directeur de l'établissement a été limogé, en lien avec la fuite de cet enregistrement audio de l'intérieur de la prison.
Article modifié le 2019/11/01 à 20h00


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