Après Halieutis, c'est au tour du Plan Maroc Vert d'être examiné par les experts du Haut-Commissariat au Plan. Les conclusions de l'étude tombent au mauvais moment pour Aziz Akhannouch, plus que jamais sur la défensive. L'année se termine sur une note négative pour Aziz Akhannouch. Sa «principale réalisation», qu'est le Pan Maroc Vert, a fait l'objet d'une étude critique publiée, le 26 décembre, par le Haut-Commissariat au Plan, une autre institution constitutionnelle au même titre que la Cour des comptes. Intitulée «Quelles perspectives pour la dépendance alimentaire du Maroc à l'horizon de 2025 ?», l'étude commence par admettre la contribution du PVM dans «la progression du rythme des activités agricoles au cours des dix dernières années» au même titre que «les conditions climatiques particulièrement favorables». Ses rédacteurs notent que «la valeur ajoutée du secteur agricole s'est élevée à 124,4 milliards de dirhams en 2018, contribuant pour 11,5% au PIB global. En volume, le taux de croissance du secteur agricole s'est amélioré entre 2009 et 2018, atteignant +6,3%, en moyenne par an, au lieu de +2,4% entre 1998 et 2007». Et de reconnaitre que «les recettes des exportations des produits agricoles ont affiché une croissance annuelle moyenne de 8,6% au cours des dix dernières années, passant de 11,4 milliards de dirhams en 2008 à 27,1 milliards en 2018». Après les éloges, place aux critiques L'étude constate que «la performance du secteur agricole est restée, toutefois, modérée, en comparaison avec l'objectif fixé par le PMV (un additionnel de 100 milliards de dirhams de richesse créé par le secteur à l'horizon 2020), affichant un manque à gagner de 31,7 milliards de dirhams entre 2013 et 2018». Elle souligne aussi que la poursuite de la volatilité du taux de croissance de l'agriculture et la légère baisse de sa part dans le PIB «n'ont pas permis d'entretenir son apport à la croissance économique». «La part du secteur dans l'emploi total a également connu une baisse tendancielle, entre 2008 et 2018, passant de 40,9% à 34,1%, alors que la dynamique engendrée par le PMV devait s'accompagner d'une création brute de 125 000 emplois, en moyenne, par an», ajoute-t-elle. En avril 2019, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Aziz Akhannouch avait affirmé que depuis son lancement en 2008, le Plan Maroc Vert a permis la création d'entre 250 000 et 300 000 postes d'emploi. Maroc : Comment le rapport de la Cour des comptes a freiné l'offensive d'Aziz Akhannouch L'étude pointe, par ailleurs, les faibles réalisations des filières sucrière, oléicole et laitière par rapport aux prévisions annoncées dix ans auparavant. Pour rattraper ce retard, «des efforts considérables sont ainsi nécessaires pour faire converger les performances de ces filières vers leurs sentiers d'évolution prévus par le PMV», recommande le HCP. Sans doute, ces nouvelles critiques devraient donner davantage de grains à moudre aux opposants d'Aziz Akhannouch. Le scénario ayant suivi les observations du rapport de la Cour des comptes sur le Plan Halieutis risquent ainsi de se reproduire dans les semaines à venir.