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Maroc : Nouveau pays d'immigrations
Publié dans Yabiladi le 11 - 02 - 2012

Le Maroc n'est plus seulement un pays d'émigration, ni de transit : il accueille de plus en plus d'immigrés depuis plus d'une dizaine d'année. Son développement intérieur, le tourisme, sa position charnière entre l'Europe et l'Afrique en font un pays attractif où se rendent Français, Espagnols, Sénégalais ou Chinois.
10% de la population de nationalité marocaine vit en dehors des frontières du royaume. Certes. Le Maroc est une terre d'émigration, personne ne l'ignore, zone de transit aussi, elle devient progressivement un pays d'immigration. «Depuis le début des années 2000, le Maroc arrive à un stade de son processus de développement où se déroule une transition : de pays d'émigration, il devient pays d'immigration», explique Thomas Lacroix, chargé de recherche au CNRS pour le laboratoire Migrinter, spécialiste en migrations internationales. C'est un phénomène qu'ont connu d'autres pays, comme ceux du sud de l'Europe dans les années 70 et 80.» Dans la dualité Nord/Sud utilisée pour schématiser la répartition des richesses et situer les mouvements de population, le Maroc est à la frontière des deux ensembles. De pays du Sud, devient-il progressivement pays du Nord ?
«Le nombre d'étrangers, au Maroc, a connu un pic, sous le protectorat, en 1952 avec 539 000 étrangers, indique Mohamed Khachani, président de l'Association Marocaine de Recherche sur les Migrations, avant de décroître et plus encore avec l'indépendance». En 1973, le phénomène s'est encore accru avec «la loi sur la marocanisation, explique Khachani. Selon elle, 51% au moins du capital de toute entreprise devait être de propriété marocaine. Beaucoup d'étrangers qui vivaient encore au Maroc ont vendu leurs entreprises et ont quitté le pays.» Depuis une dizaine d'années, le nombre d'étrangers augmente à nouveau. De 50 000 en 1994, le nombre d'étrangers passe à 51 435 en 2004, selon les recensements nationaux. «Depuis le Plan de Ajustement Structurel [lancé en 1983], le Maroc est redevenu attractif pour les Investissements étrangers», explique M. Khachani.
En 2004, les Européens étaient, de loin, les plus représentés dans cette catégorie, Français en tête. En 2010, «41 000 Français étaient enregistrés par l'ambassade de France au Maroc et on évalue à 30 000 les ressortissants non-inscrits», indique Karim Ben Cheikh, chef du service presse de l'ambassade.
Répartition des résidents étrangers en fonction des groupes de nationalité
HCP/2004
«Il y a de plus en plus d'Européens qui en raison de [la] crise quittent leurs pays pour aller refaire leur vie ailleurs. De nombreux Espagnols sont en train de s'installer au Maroc suite à leur licenciement en Espagne», souligne Mohamed Berriane, chercheur spécialiste de l'immigration vers Fès, au Centre d'études et de recherches géographiques, à l'université Mohammed V, de Rabat. Le secteur touristique, particulièrement dans les villes impériales, a attiré les Français. «Certains s'installent dans la durée et parfois - et nos enquêtes l'ont démontré- ils sont là pour monter des affaires avec des petits investissements : maisons d'hôtes dans les campagnes, riad dans les médinas, cafés restaurants, galeries d'art...», détaille Mohamed Berriane.
Autoroutes construites par les Turcs et les Chinois
Le développement du Maroc attire les entreprises étrangères et avec elles leurs employés. Une immigration d'affaires plutôt que de travail, est liée notamment aux grands chantiers d'infrastructures. «Des entreprises chinoises participent à la construction des autoroutes entre Fès et Oujda, Marrakech et Agadir ainsi qu'à la LGV», explique M. Sun Wei, premier secrétaire et chef du service politique de l'ambassade de Chine à Rabat. La Chine compte au Maroc près de 1500 ressortissants. Le marché marocain a également attiré l'attention des deux géants chinois des télécoms ZTE et Huawei.
Depuis 2006, les Turcs sont exemptés de visa pour le Maroc. «Depuis le début des années 2000, le nombre de Turcs, quasi nul jusqu'alors, a augmenté pour atteindre près de 1200 personnes au total, aujourd'hui», indique M. Ahmet Aydin Dogan, premier conseiller de l'ambassade de Turquie à Rabat. 700 d'entre elles sont venues, de la même façon que les Chinois, travailler temporairement pour des entreprises turques implantées dans le royaume pour participer aux chantiers des autoroutes. «Je sais que certaines sociétés européennes aiment envoyer des Turcs gérer leurs filiales au Maroc parce que nous sommes musulmans comme les Marocains», note M. Dogan, dans un sourire.
L'axe Casablanca-Rabat reçoit la majeure partie des flux. «Les entreprises étrangères, je pense en particulier à une entreprise tunisienne, peuvent s'installer à Casablanca pour centraliser leurs affaires dans toute l'Afrique», explique Elodie Fouquet, employée pour la société d'intérimaires Cryt à Casablanca, au Maroc.
Maroc-Afrique
La politique africaine du Maroc entretient cette position privilégiée. «Le sud de la Méditerranée compte sur le nord et le nord sur le sud, mais où est la zone de croissance ? demandait le président de l'OCP, le 1er février au forum de Paris délocalisé à Casablanca, c'est l'Afrique.» Les participants au forum de Rabat, tenu le 25 janvier, ne disait pas autre chose. «Nous sommes à un tournant. Alors que les économies européennes perdent leur AAA, la Banque Africaine de Développement (BAD), elle, garde le sien, a notamment souligné Mohammed H'midouche. Il y a des opportunités énormes qu'il faut saisir.»
«La politique africaine du Maroc qui développe une très forte coopération avec des pays africains - en partie pour compenser son absence de l'Union Africaine - et qui offre des bourses pour des étudiants africains. […] De véritables filières sont en train de se stabiliser pour amener vers le Maroc une population estudiantine considérable», explique Mohamed Berriane. Le royaume compte aujourd'hui près de 7000 étudiants subsahariens. Nigériens et Togolais bénéficient de bourses de leur pays et/ou de l'Association Marocaine de Coopération Internationale pour réaliser leurs études au Maroc. Souvent, le Maroc ne constitue que la première marche dans une ascension qui doit les mener jusqu'en Europe, mais, comme pour les migrants clandestins, sa fermeture les maintient au Maroc. «[Le royaume] devient un véritable hub à cheval entre le système migratoire africain et le système migratoire euro-méditerranéen», souligne Mohamed Berriane.


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