Des associatifs ont affirmé ce dimanche à Yabiladi être prêts à déposer plainte ou se constituer partie civile contre le Français ayant foncé sur un troupeau de mouton près d'El Mansouria. Ils appellent aussi à revoir les lois protégeant les animaux, obsolètes et qui ne s'intéressent qu'aux animaux disposant d'un propriétaire. Les images d'un Français fonçant sur un troupeau de moutons, à Plage David, près d'El Mansouria, ont scandalisé l'opinion publique. A l'indignation des internautes qui ont dénoncé sur les réseaux sociaux un crime odieux, s'ajoute la condamnation par les associations de défenses des animaux au Maroc. Ainsi, plusieurs associatifs ont regretté les faits datant du samedi soir, en appelant à une mobilisation pour que cet acte ne reste pas impuni. «Ce monsieur a un kiosque à Pizza, près du club Essanaoubar. Les deux sont actuellement fermés à cause de l'urgence sanitaire. Nous ne comprenons pas pourquoi ce monsieur voulait d'abord chasser ce troupeau», réagit auprès de Yabiladi Hind Moustaghfir. Présidente de l'association Comme chiens et chats Maroc (CCCM). «Il se croit au-dessus des lois en massacrant des animaux avec sang-froid, et en proférant des menaces de mort contre un enfant sous le choc. C'est indescriptible ce que nous avons vu dans ladite vidéo», dénonce-t-elle. «Je suis devant la gendarmerie d'El Mansouria et l'association va se porter partie civile en tant qu'ONG défendant les animaux», ajoute Hind Moustaghfir au moment où nous l'avons contactée. Un Français écrase un troupeau de moutons gardé par un enfant près de Bouznika Les défenseurs des animaux vent debout Pour sa part, Ahmed Tazi, président de l'association de défense des animaux et de la nature, membre du Réseau associatif de protection animal et de développement durable au Maroc (RAPAD), dit être «traumatisé» par l'acte. «Nous sommes partisans du bien-être animal et humain. Ce qu'on a vu dans cette vidéo est scandaleux et s'il y a un procès, la société civile et nous-mêmes y seront», ajoute-t-il. Julia Nastase, de l'association «La Tribu des Quat'pattes» annonce également que son ONG est prête à déposer une plainte. «J'ai contacté un ami sur place qui m'a dit que ce monsieur a fait la même chose avec des chiots, il y a un an ou deux. Malheureusement, la loi ne s'applique que pour des animaux de fermes», regrette-t-elle. «Ce genre d'actes ne doit pas rester impuni. Ce que nous avons remarqué s'agissant de la maltraitance animale, c'est que c'est le buzz et les réseaux sociaux qui font réagir les autorités.» Julia Nastase L'urgence d'une «vraie loi protégeant les animaux» au Maroc Les trois associations dénoncent, par ailleurs, des textes de lois en déphasage avec la réalité. «Ils peuvent être appliqués mais les sanctions ne collent pas. Une fois, nous avons gagné un procès contre quelqu'un qui maltraitait des animaux. Il a été condamné à payer 150 dirhams. C'est dérisoire», estime Ahmed Tazi. Pour l'associatif, «le Maroc a besoin d'autres lois qui protègent le citoyen et l'animal». «Pour le moment, les lois sont timides et n'osent protéger que les animaux disposant d'un propriétaire. Cela doit changer car tous les animaux sont des êtres vivants et doivent être protégés», tranche-t-il. Sur la même ligne, Hind Moustaghfir estime «ces textes obsolètes et ne s'appliquent pas» tout le temps. «Heureusement que cette fois ce ne sont plus des chiens de la rue mais plutôt des animaux domestiques disposant d'un propriétaire», considère-t-elle. «Cela permet ainsi d'avoir des sanctions, des amendes et des peines privatives de liberté. De plus, les juges peuvent faire appel à la Charte universelle des droits des animaux que le Maroc a ratifiée, profitant ainsi de la primauté du droit universel sur le droit national.» Hind Moustaghfir Mais pour Julia Nastase, ce Français maltraitant des animaux «n'est pas un cas isolé». «Il y a des individus qui maltraitent des animaux en toute impunité, car personne ne veut rien faire. Même s'ils sont interpelés, ils seront relâchés tôt ou tard», regrette-t-elle. Avec un abandon en hausse, l'alarmante situation des animaux errants dans un Maroc confiné Appelant à une «vraie loi de protection animale», la membre de «La Tribu des Quat'pattes» considère que «si ce monsieur a foncé sur des moutons puis a menacé un gamin de lui faire pareil, peut-être qu'il ne tardera pas à passer à l'acte». «Pour nous, les gens qui se permettent et ont le cœur de faire du mal à un animal peuvent à tout moment basculer et faire du mal à des humains», met-elle en garde.