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Hyménoplastie : La chirurgie de la honte ?
Publié dans Yabiladi le 12 - 04 - 2012

Ce geste chirurgical permettant de retrouver une virginité perdue est de plus en plus pratiquée au Maroc et chez les voisins maghrébins. Véritable secret de polichinelle, l'hyménoplastie suscite les passions, en atteste les témoignages recueillis à ce propos ainsi que les silences gênés et les tons secs des praticiens que nous avons joints. Néanmoins, deux gynécologues marocains ont accepté de nous parler de cette «arnaque» jugée «hypocrite» et «malsaine» pour la plupart des personnes interrogées.
Pour des sommes variant parfois de 5000 à 8000 dhs, certains gynécologues réparent en catimini l'hymen déchiré lors d'un rapport sexuel. «L'hyménoplastie est pratiquée de façon clandestine au Maroc», confirme le Dr Mohamed Aboutiqa, gynécologue basé à Casablanca.
Ainsi, quelques jours avant leur mariage, certaines femmes ou jeunes filles la plupart du temps, jugent nécessaire et même vital de se recoudre l'hymen dans le but d'impressionner leur mari par leur «semblant de virginité». «Il s'agit de la réparation ou la reconstitution des vestiges non vascularisés d'une membrane», explique un praticien demeurant à Rabat et qui a requis l'anonymat.
Opération tout risques
Ce geste «soi-disant simple» n'est pas exempt de conséquences dramatiques «s'il est effectué sous des conditions précaires», explique le Dr Aboutiqa. Ainsi, il arrive que des patientes sous anesthésie locale ou générale développent des allergies aux produits anesthésiques ou alors succombent à des hémorragies.
Quelques fois, il arrive que «les spécialistes qui opèrent l'hyménoplastie encourent des sanctions en cas de complications ou problèmes». La justice peut également intervenir mais cela s'opère surtout dans le cadre des interruptions volontaires de grossesse. La plupart du temps, l'hyménoplastie n'est pas dénoncée dans le milieu médical. «Entre nous médecins, nous savons qui pratique l'IVG ou l'hyménoplastie, mais le secret reste entier». Aucune information ne filtre donc.
Au niveau juridique, la pratique n'est pas réglementée. «Il n'existe pas de textes juridiques en ma connaissance concernant l'hyménoplastie», nous explique le gynécologue R'bati. «Je ne pense pas que ce sera légalisé au Maroc. De nombreuses associations de la société civile mènent déjà le débat sur l'interruption volontaire de grossesse. A mon avis, ce sera pareil avec l'hyménoplastie dans la mesure où ça n'aboutira pas à une légalisation en bonne et due forme», juge le Dr Aboutiqa.
Pressions sociales
«Les femmes qui ont perdu leur virginité, avec ou sans leur consentement, ont recours à la ruse afin de se soustraire aux regards de la société», estime Layla, Algéro-congolaise âgée de 22 ans. «Elles ne veulent pas prendre le risque de s'exposer aux sanctions et à la hogra puisqu'il s'agit de sauver son honneur», renchérit son amie Zineb. «Je suis contre, je trouve que c'est une perte de temps et d'argent. Et pourquoi souffrir deux fois?! Il faudrait que les gens comprennent que ne plus être vierge n'est pas synonyme de mauvaise fille», juge Gisèle, Russe d'origine marocaine. Selon Zohra, «la société a la fâcheuse tendance de juger et de condamner sévèrement les jeunes filles et pas du tout les hommes. Pourquoi? Ces jeunes filles n'ont pas perdu leurs hymens seules». Cependant, il arrive également que certaines y aient recours pour effacer la douloureuse expérience d'un viol.
En attendant, «les positions et les avis diffèrent selon les perceptions de tout un chacun», estime notre gynécologue basé à Rabat. Les questions relatives à l'hymen diffèrent d'un homme à un autre, d'une femme à une autre, d'un couple à un autre, d'une société à une autre et d'une culture à une autre selon l'avis de ce praticien. La construction sociale au Maroc et dans le Maghreb en général donne de l'importance à la virginité. «Pour la majorité écrasante de la société, celle qui a perdu son hymen au cours d'un rapport sexuel est une dépravée. Quelques personnes se moquent de la virginité au Maroc mais ils constituent une minorité», continue t-il.
Ils sont nombreux, hommes comme femmes à déplorer cette opération chirurgicale consistant à réparer l'hymen. Farida n'y vas pas de main morte pour dénoncer la pratique qu'elle juge «hypocrite». «Je suis contre cela car à mon avis il faut assumer ses choix et actes. Même pour celles qui ont perdu leur hymen lors d'un accident, d'un viol ou de tout autre cause involontaire, je pense que la vérité est plus honorable que cette arnaque».
«C'est dommage d'en arriver là», s'insurge Malek, de nationalité tunisienne et informaticien de formation. «Cela existe dans nos pays et ça devient de plus en plus fréquent même. Beaucoup de jeunes filles s'en donnent à cœur joie puis au moment de se marier déboursent des sommes folles pour une hyménoplastie. Je trouve cela regrettable franchement !». A votre avis, les ladies, faut-il juger celles qui y recourent pour sauver leur honneur ?


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