Moins de deux cinquièmes des candidats au bac ont réussi les épreuves de la première session au Maroc. La deuxième session pour ceux qui ont obtenu une moyenne comprise entre 8 et 10 commencera le 1er juillet. Quelque 83 000 élèves (38,11 pour cent), dont plus de la moitié de filles, ont passé avec succès les examens de la première session du bac au Maroc, a fait savoir le Ministère de l'Education, mardi 17 juin. Le taux de réussite varie en fonction des filières. Comme à l'accoutumée, les candidats dans les filières littéraires ont enregistré de moins bons scores, avec seulement 24,34 pour cent, que ceux des filières scientifiques, dont le taux de réussite a été de 49,52 pour cent. Ce sont les candidats libres qui ont enregistré les plus mauvais scores, avec seulement 2 156 des 18 109 candidats admis (12 pour cent). La moyenne la plus élevée enregistrée lors de cette première session a été de 18,71/20. Le Ministère de l'Education a déclaré qu'il escomptait que le taux de réussite au plan national augmente après que les 183 106 candidats ayant obtenu une moyenne comprise entre 8 et 10 lors de la première session auront passé la deuxième session, du 1er au 3 juillet. Ces dernières années, le taux de réussite au plan national est resté à peu près inchangé, a indiqué le professeur Abdelkebir Moudenni à Magharebia. "L'année dernière, à titre d'exemple, ce chiffre a été de 39,1 pour cent. Un taux très faible, qui reflète le niveau de nos candidats au baccalauréat. Beaucoup de personnes se trouvent ainsi exclues des études supérieures à cause d'un système d'enseignement défaillant", a-t-il expliqué. "[Les candidats] arrivent à réussir pendant des années même s'ils n'ont pas le niveau requis et se trouvent piégés au baccalauréat", renchérit le professeur Samira Brikech. Pour leur part, les élèves se sont plaints que certains des examens étaient trop difficiles pour le temps imparti. "J'ai révisé pendant toute l'année et j'ai pu décrocher une moyenne de 15 sur 20 en classe, mais j'ai eu un grand problème lors de l'examen car les épreuves reposaient surtout sur la culture générale et l'analyse, notamment en philosophie et en anglais ; chose que les enseignants n'essaient pas d'inculquer à leurs élèves", a expliqué Meriem Baki à Magharebia. "J'ai réussi, mais sans la mention qui me permet de rentrer dans une bonne école ou un institut supérieur", ajoute-t-elle, les yeux pleins de larmes. L'amie de Meriem, Salima, a également réussi, mais sans devoir travailler trop dur. "Je ne suis pas une bonne élève comme Meriem, qui passe tout son temps à travailler. En dépit de cela, j'ai pu réussir, car les épreuves testaient la capacité du candidat à l'analyse", explique-t-elle. Le professeur Mourad Fellah a expliqué que le système de l'examen, en particulier dans les filières littéraires, est passé de l'apprentissage par coeur à un système où l'accent est mis sur l'analyse. "Pendant des années, on a fait l'erreur de soumettre les élèves à des examens basés uniquement sur les cours qu'ils écrivaient en classe. Cela encourageait la triche et ne permettait pas aux candidats au baccalauréat d'avoir un esprit critique qu'ils peuvent exploiter dans ses études supérieures ou dans leur futur travail", a-t-il expliqué à Magharebia. "Mais maintenant, les choses ont changé, quoique cela ne plaise pas aux élèves." Les résultats définitifs seront connus après les délibérations de la session de rattrapage, les 12 et 13 juillet.