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La chronique économique de Abdeslam Seddiki*
Publié dans Albayane le 27 - 11 - 2012


La compétitivité
Jamais auparavant un concept n'a été aussi galvaudé que ce mot magique, voire mystérieux, de compétitivité. Que signifie-t-il au juste ? Quelle(s) acception (s) revêt-il ? Comment est-il mis en évidence dans la réalité concrète par les concernés à savoir les différents agents économiques et en particulier les entreprises ?
En langage courant, être compétitif signifie être en position favorable d'affronter la concurrence externe, c'est-à-dire avoir un avantage concurrentiel permettant de se positionner favorablement pour gagner de parts de marché à l'international ou tout au moins préserver celles qui sont acquises. Comme on est dans une situation d'économie ouverte, cet avantage concurrentiel peut également porter sur le marché domestique qui est la cible des concurrents étrangers. Autrement dit, la concurrence interne et la compétitivité externe forment un couple indissociable. Une entreprise performante sur le marché local a de fortes chances de le devenir sur le marché international.
Dans un environnement où la concurrence se fait de plus en plus vive, de plus en plus acharnée, il faut se lever tôt pour avoir une place au soleil ! Les paresseux, les partisans du moindre effort, cherchent à y parvenir par la voie facile en optant pour une conception étriquée de la compétitivité, celle qui consiste à comprimer les salaires et à exploiter les travailleurs d'une manière atroce qui rappelle par certains aspects la phase de l'accumulation primitive du capital et le modèle de croissance extensive qui s'ensuivit. Cette «compétitivité-coût» a atteint aujourd'hui ses limites et elle est battue partout en brèche. Seuls quelques nostalgiques ou «fondamentalistes», en retard de plusieurs guerres, y tiennent encore !
Le même sort est réservé à la «compétitivité-prix», acquise par une baisse drastique des prix ou le recours à la «dévaluation compétitive». La baisse des prix peut être obtenue par une baisse du niveau de l'imposition (le cas des entreprises qui plaident en permanence pour «moins d'impôt») ou par les «économies d'échelle» en produisant à grande échelle. La dévaluation, à son tour, n'est pas toujours efficace et ce pour deux raisons essentielles : d'une part, elle peut entrainer la hausse des prix des intrants dans la mesure où les produits exportés ont un coefficient d'importation élevé ; d'autre part, elle n'a aucun effet dans une situation où les compétiteurs recourent au même procédé.
Ce qui nous amène à plaider pour la mise en œuvre de la «compétitivité globale» qui ne se limite pas à des actions ponctuelles et à quelques gains dans le court terme. La compétitivité globale se construit sur le moyen et long termes en se dotant d'une stratégie et d'un modèle de croissance bien définis. Selon l'économiste Porter, qui passe pour un maître dans ce domaine, l'avantage concurrentiel national s'appuie sur quatre déterminants : les facteurs (main-d'œuvre qualifiée et qualité de l'infrastructure) ; la demande (domestique); les industries amont ; la stratégie, la structure et la rivalité des entreprises. Ces quatre déterminants sont en interaction entre eux.
Pour dire les choses autrement, la compétitivité globale peut être obtenue en disposant d'une main-d'œuvre bien qualifiée, d'une infrastructure adéquate, d'une administration facilitatrice et moins tatillonne, d'une justice véritablement indépendante et efficace, d'un environnement culturel favorable à l'innovation et au goût du risque, d'une recherche-développement performante...
L'on mesure de la sorte le chemin qui reste à parcourir par le Maroc pour devenir compétitif et jouer dans la cour des grands. Avec 66 % des travailleurs, sans diplôme et sans aucune qualification, il ne peut pas aller très loin ! Avec des investissements insignifiants dans l'innovation et la recherche-développement, il est structurellement handicapé ! Avec une administration «casse-tête» grâce au labyrinthe des procédures et une justice noyée dans la corruption et le déficit de professionnalisme, l'avenir ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices.
La «voie de l'émergence» se situe à ce niveau là et pas ailleurs. Le moment est venu pour mettre fin aux discours pompeux et improductifs. Mieux vaut de parler moins et de travailler plus...
*Professeur à la FSJES, Université Mohamed V Agdal Rabat


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