Donné comme favori de la CAN 2012, le Maroc a chuté en ouverture face à la Tunisie dans un derby maghrébin, le premier derby chaud de la compétition. Ce choc s'est joué sur deux volets, technique pour le Maroc et tactique pour la Tunisie qui a mené dès la 36e minute de la rencontre. Score final (2-1) au profit des Tunisiens. La Tunisie s'est imposée grâce à des buts de Khaled Korbi suite à une balle arrêtée à 10 minutes de la fin de la première mi-temps et Youssef Msakni à un quart d'heure de la fin du match. Ce dernier, rentré en deuxième période, a pris en défaut toute la défense marocaine dont l'axe central Mehdi Benatia qui a dévié la balle prenant à contre-pied le gardien Nadir Lamyaghri, qui a également sa part de responsabilité dans les deux buts encaissés. L'équipe nationale n'a pu que limiter les dégâts en fin de partie suite à un but de Hocine Kharja, but que certains spécialistes ont qualifié d'hors-jeu. On peut dire que ce n'est pas le plus fort qui a gagné. Car les deux équipes ont joué, chacune selon sa manière et selon le style adopté par son entraîneur. Mais la Tunisie, plus forte tactiquement, a déjoué les atouts techniques du Maroc et a stoppé sa rage de vaincre, malgré une nette domination. C'est Gerets qui l'a avoué en endossant la responsabilité de l'échec sur ses joueurs. «On a dominé mais on n'a pas gagné. La faute incombe aux joueurs qui, vers la fin du match, ont perdu la concentration et sont sortis de l'organisation tactique tracée, ce qui a permis aux Tunisiens de doubler la mise », a regretté le coach belge qui a raté la première sortie et qui a perdu le match qu'il ne fallait pas perdre. Sami Trabelsi qui était plus intelligent l'a également bien confirmé : « Nous avons affronté une équipe marocaine bonne sur le plan technique. Mais, nous étions meilleurs sur le plan tactique et nos joueurs étaient bien organisés et bien placés sur le champ du jeu, ce qui nous a permis de réaliser l'essentiel », a rétorqué le coach tunisien qui a remporté le match qu'il fallait bien gagner. Que peut-on donc dire maintenant que l'équipe nationale a tout simplement déçu ? Que dire de cette défaite stupide avec des joueurs alignés par Gerets même s'ils ne sont pas aptes physiquement ? Des joueurs qui ne sont pas encore remis de leur blessure comme Oussama Saïdi et d'autres qui ont Zéro match dans leurs jambes, des joueurs en manque de compétitions et qui ne jouent pas avec leurs clubs respectifs comme Chammakh, Boussoufa, Kantari au moment où d'autres comme El Kaoutari qui a assuré sa présence dans les matches décisifs des phases éliminatoires contre l'Algérie, la Centrafrique et la Tanzanie s'est vu contraint de suivre le premier match des phases finales du banc de touche. Peut-on dire aussi que Dame Chance n'a pas été du côté du Maroc qui a raté plusieurs véritables occasions de buts par Chammakh, Boussoufa, Hajji, Kharja… ? La Tunisie, elle aussi, n'a pas eu de chance. Elle a raté plusieurs occasions réelles de scorer dont une renvoyée par le poteau du gardien Lamyaghri qui a été obligé de sortir le grand jeu pour sauver sa cage à maintes reprises. Il a même brillé par ses sorties fracassantes quand il a assuré le double poste de gardien-défenseur central pour éloigner le danger des contres rapides des Tunisiens et supplier ses coéquipiers qui ont dégarni la défense et passé en attaque jouant le tout pour le tout mais en vain. En somme, ce qui est à relever dans ce duel basé sur des détails qui ont fait la différence c'est que la Tunisie a subi le jeu mais assommé le Maroc. C'est le plus important dans ce derby maghrébin qui a tenu ses promesses mais seulement pour les Aigles de Carthage qui se sont imposés encore une fois après la finale de la CAN 2004 remportée sur leur sol et la qualification au Mondial 2006. La CAN 2012 est-elle encore jouable pour les Lions de l'Atlas condamnés à s'imposer dans le prochain match contre le Gabon avant de penser au troisième contre le Niger… ? Un nul devant le Gabon ne suffit pas car la Tunisie qui aura un match facile face au Niger lors de la seconde journée rencontrera le Gabon dans le dernier match du groupe. Il se peut qu'ils n'auront besoin que du point du match nul pour passer, tous deux, au second tour au moment où la victoire du Maroc au détriment du Niger n'aura aucun sens, ni effet. Le Maroc, pour rester en lice, n'a plus de choix que de gagner contre la Gabon. C'est le casse-tête des calculs des derniers moments que le Maroc aurait pu éviter sans la défaite « naïve » face à la Tunisie. Ne soyons pas négatifs, restons positifs. Le Maroc garde ses chances intactes, son destin est entre ses mains. Il suffit d'oublier le match contre la Tunisie et se concentrer sur le Gabon. Les Lions de l'Atlas doivent s'inspirer des Espagnols qui avaient perdu le premier match du Mondial 2010 mais avaient fini par remporter le trophée de la planète-foot. Il faudra y croire, dur comme fer.