L'enseignement universitaire est condamné à se renouveler, à redéfinir ses paradigmes pour répondre aux pressions venues principalement des nouveaux environnements de travail, de l'apparition de nouvelles caractéristiques de clientèles, et de l'explosion des connaissances et des communications. Donc, en dehors de l'enseignement de matières au niveau le plus élevé de la connaissance, de la recherche et de la production du savoir, l'université doit assurer aujourd'hui un troisième rôle économique et social ayant pour objectif la production de valeur ajoutée et débouchant sur la recherche finalisée. Dans le souci de la recherche d'un nouveau contrat social entre l'Université et le reste de la société comme il est déclaré dans le premier article de la Charte Nationale d'Education et de la Formation (C.N.E.F Octobre 1999) : « Le système éducatif du Royaume du Maroc se fonde sur les principes et les valeurs de la foi islamique. Il vise à former un citoyen vertueux, modèle de certitude, de modération et de tolérance, ouvert à la science et à la connaissance et doté de l'esprit d'initiative, de créativité et d'entreprise » les Universités Marocaines , à l'instar des universités européennes ont reconnu la mise en place le système LMD (Licence-Master-Doctorat) instituée par la loi 01/00. Ainsi, les nouvelles finalités de l'Université sont reformulées comme la C.N.E.F les déclare : « (...) L'université doit suivre la même voie et devenir un établissement ouvert et une locomotive de développement, dans chaque région du pays et à l'échelle de la patrie toute entière : a. L'université, en tant qu'établissement ouvert, constitue un observatoire des avancées universelles scientifiques et techniques, un lieu de convergence des chercheurs compétents venus de toute part, un laboratoire pour la découverte et la création, un atelier d'apprentissage des métiers auxquels tout citoyen à l'opportunité d'accéder ou de retourner, chaque fois qu'il satisfait aux conditions requises et détient les compétences nécessaires ; b.L'université, en tant que locomotive de développement, mène des recherches fondamentales et appliquées utiles, dans tous les domaines. Elle pourvoit l'ensemble des secteurs en cadres compétents, à même non seulement de s'y intégrer professionnellement, mais aussi d'y améliorer les niveaux de productivité, de compétitivité et de qualité, afin de pouvoir rivaliser avec ceux des pays développés. » (Première Partie : Principes fondamentaux / 2ème principe : Grandes finalités du système d'éducation et de formation) Par conséquent, cette nouvelle réforme a entraîné des changements radicaux quant à l'organisation et la gestion des enseignements: - Une autonomie totale dans la gestion des espaces universitaires, du flux d'étudiants et des ressources humaines. - Une nouvelle gestion des enseignements qui ont été découpés en modules et les modules sont regroupés en semestres. - Les méthodologies de l'évaluation du rendement de l'étudiant, se feront par : Les contrôles continus sous forme d'interrogations, devoirs, exposés ou rapports de stages et un examen de fin de module. - Une capitalisation des acquis. Quand un étudiant réussit un module - on dira qu'il le ''valide'' - il restera à sa propriété quelque soient ses résultats dans les autres modules. On ne lui demandera plus de le refaire et il pourra l'utiliser pour d'autres inscription - ... Si l'évaluation interne accompagne la mise en place de réformes pédagogiques pour établir les liens entre les comportements observables des étudiants et les objectifs d'apprentissage, je postule alors dans un premier temps , il s'agirait de présenter des éléments de réponse à la question suivante : La réforme LMD , a - t- elle permis une amélioration du rapport offre de formations universitaires et demande émanant des bacheliers ? En termes de contraintes de prestation de services de formations, cette question peut être opérationnalisée ainsi : - Le choix d'une filière dépend- il de l'âge d'entrée aux études universitaires ? - Le genre de l'étudiant influe –t-il le choix de filière ? - Le cursus scolaire (primaire, collège, lycée) des étudiants influe le choix d'une filière scientifique ? - Quelles sont les filières de masse dans une université scientifique ? - Quelle est la répartition par filières scientifiques des étudiants dans une université scientifique? Cette recherche étant de nature exploratoire , j'ai limité son échantillon d'étude à l'ensemble des étudiants inscrits en 2003/2004 au titre de cette nouvelle reforme à la faculté des Sciences Ben M'sik Université HASSAN II MOHAMMEDIA. Une première cohorte de la réforme LMD. a) Filières de masse pour la cohorte 2003/2004 : La cohorte est constituée de 1925 étudiants inscrits en 2003/2004 à la faculté des Sciences Ben M'SIK Université HASSAN II MOHAMMEDIA. C'est une cohorte réelle car elle s'intéresse à la totalité des inscrits au titre de l'année universitaire 2003/2004. Ils se répartissent en six filières : 1. SMA : Sciences Mathématiques et applications 2. SMI : Sciences Mathématiques et informatique 3. SMC : Sciences de la matière, option : Chimie 4. SMP : Sciences de la matière, option : Physique 5. STU : Sciences de la terre et de l'univers 6. SVT : Sciences de la vie et de la terre. Le tableau suivant résume les différents effectifs des six filières Les filières SMP et SVT regroupent 72,7% de l'effectif de la cohorte on peut les considérer déjà comme des filières de masse . Quant aux filière SMA, SMI et STU elles regroupent ensemble 13,65% de la cohorte. Ce pourcentage est égal au poids de la filière SMC prise seule Donc, les filières Biologie et Géologie représentent les filière de masse dans les facultés des sciences. b) impact du genre dans la choix de la filière : La cohorte 2003/2004 comporte presque les mêmes effectifs d'hommes (50,55%) et de femmes (49,55%). Plus de 60% des étudiants sont inscrits dans la filière SMP et 44,12% des étudiantes sont inscrites en SVT. Le pourcentage de féminisation dans les filières SMA et SMI et SMP est très faible, car l'effectif des femmes ne représentent que 0 ,3 des hommes dans ces trois filières . Par contre il est le triple des hommes dans les filière SVT et STU., En SMP l'effectif des femmes représente la moitié de l'effectif des hommes. Donc, Les filières dont le degré de théorie est élevé, sont très dominées par le genre masculin comme l'indique le graphe suivant : Répartition des étudiants de la cohorte 2003/2004 par genre et par filière c) Impact de l'âge des étudiants dans le choix des filières : Les comparaisons faites sur la répartition des étudiants de la cohorte 2003/2004 de la Faculté des Sciences Ben M'sik selon l'âge , d'une part, et d'autre part selon la filière et l'âge , d'autre part, permettent de postuler d'une manière générale que : - la moyenne d'âge (19,87 ans) de l'ensemble des étudiants s'inscrivant à la faculté des Sciences Ben M'SIK est normale au regard de l'âge d'entrée à l'école ( 7ans) ; - Les étudiants inscrits en SMI, SMA et STU accèdent à l'enseignement supérieur relativement plus jeunes que ceux de SMP, SMC et SVT. Donc, Les étudiants les plus jeunes semblent se destiner aux filières SMI, SMA et STU. Répartition des étudiants par filière et par âge réel d) Impact la durée théorique des études conduisant à l'enseignement supérieur dans le choix de la filière : La variable âge permet d'analyser les données relatives à l'âge réel des étudiants en fonction de la durée théorique des études. Les étudiants de la cohorte peuvent être répartis en trois sous-groupes : - Etudiants "A TEMPS" : Pour tous ceux dont l'âge est inférieur ou égal à 19 ans. Ce groupe comprend tous les étudiants ‘à temps' entrant à l'université sans retard, par rapport à la durée des études et aux âges théoriques d'entrée et de sortie par niveau d'enseignement. - Etudiants ayant un " RETARDS = 2" : Pour ceux qui ont 20 ou 21 ans. Ce groupe comprend tous les étudiants entrant à l'université avec un retard probable de 1 ou 2 ans, par rapport à la durée des études et aux âges théoriques d'entrée et de sortie par niveau d'enseignement. - Etudiants ayant un "RETARDS 2" : Pour tous ceux qui ont 22 ans ou plus. Ce groupe comprend tous les étudiants qui arrivent avec un retard probable supérieur ou égal à 3 ans, par rapport à la durée des études et aux âges théoriques d'entrée et de sortie par niveau d'enseignement. Globalement, plus que la moitié (52%) des étudiants inscrits dans les six filières de la formation, répartis en groupe d'âge, semble être accusée d'un retard scolaire supérieur à 2 ans par rapport à la durée normale des études qui conduisent à l'enseignement supérieur (A temps âge = 19 ans). Conclusion: Nous pouvons conclure donc que même si les deux genres de la cohorte 2003/2004 inscrits à la faculté des Sciences Ben M'sik se partagent presque le même effectif, Les étudiantes sont plus attirées par les disciplines des Sciences de la vie (biologie, géologie) relevant la connaissance de la nature (biologie, la chimie, la physique) alors que les disciplines plus abstraites (mathématiques et informatique théorique) sont dominées par les étudiants. Quant à l'âge et le retard dans le cursus scolaire des étudiants sont deux paramètres qui influent le choix de la filière. En effet, plus les étudiants sont jeunes et entrent à l'université à l'âge normale plus ils optent pour les filières à caractères théoriques telles SMA,SMI et STU.