Pour parler du phénomène de la mondialisation et de ses impacts sur les entreprises au Maroc, tentons d'abord de formuler quelques définitions du terme “mondialisation”, de dénombrer ses effets positifs et/ou négatifs sur les pays (lesquels en fait ?) et sur les entreprises (et sur quelles entreprises en fait). La mondialisation (en abrégé=mond-on) est le terme qui désigne le stade actuel de développement du système capitaliste, à l'ère de la 3-ème révolution industrielle ( la révolution technologique actuelle représentée par les progrès de l'informatique et des télécommunications) et qui se répand dans le monde depuis les années 90. Ce stade a rendu le monde plus intégré à l'image d'un petit village, a facilité et accéléré le mouvement des capitaux, des marchandises, des services et des individus à l'échelle planétaire. La mond-on représente une interpénétration forte des rapports économiques, sociaux, politiques et culturels entre les différents pays. Et c'est difficile ou même impossible de contrôler ses impacts par des mesures traditionnelles comme la fermeture des frontières ou la rupture des relations diplomatiques Le terme de mond-on désigne l'interdépendance croissante des différentes partes du monde, tendant à faire de la planète un seul marché sous l'effet de l'accélération des échanges, de l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication, des moyens de transport (source:Geronim.free.fr). La mond-on veut dire, selon wikipedia, l'expansion et l'harmonisation des liens d'interdépendance entre les nations, les activités humaines et les systèmes politiques à l'échelle du monde. Problématique Pour pouvoir parler des impacts du phénomène de la mondialisation sur les entreprises, l'on devrait en premier lieu parler de ses effets sur les différents pays, en premier les pays en voie de développement(PVD) auxquels appartient notre pays. Pour cela quels seraient les facteurs qui ont fait émerger cet état de choses? 1- L'apparition des firmes multinationales aux années 70 du 20-ème siècle. Ce sont des sociétés gigantesques à capital colossal, à localisations transcontinentales sous forme de filiales de sous-traitance. Exemple : la compagnie Renault de construction automobile d'origine Française mais qui est implantée dans plusieurs pays (Portugal, Roumanie, Maroc ou Egypte). On désigne 5 sociétés sur le niveau mondial qui s'accaparent 50 % du marché mondial de 7 principales industries: les produits alimentaires, la construction automobile, le pétrole, les industries électroniques et électriques et l'acier. On peut nommer Exon Mobile, Shell ou British Petrolium pour le pétrole; Général Motors, Ford ou Toyota pour les voitures etc. 2- La révolution informatique et le progrès des télécommunications à la 2ème moitié du 20ème siècle. Cela a accéléré les flux d'information et d'investigation économique ; ce qui a facilité à ces mêmes firmes multinationales de s'approprier les marchés les plus rentables et de divulguer leur mode de consommation pour une plus grande pénétration de leurs marchandises et services aux quatre coins du monde. 3- La création de l'OMC-organisation mondiale de commerce en 1995. Cet évènement a eu comme conséquence un changement radical dans le commerce international par le biais d'une libéralisation des échanges commerciaux et de l'activité économique en supprimant à fur et à mesure les barrières quantitatives et les droits de douane pour un flux plus important des services et marchandises entre les pays. 4ème facteur, indirect si l'on peut dire , de niveau géopolitique : ce fut l'effondrement de l'ex-URSS et du bloc de l'Est ( à La dernière décennie du 20ème siècle) qui a donné lieu à l'émergence d'un monde unipolaire , avec dominance du modèle néolibéral occidental sous l'égide des Etats-Unis. Bien que des mouvements altermondialistes se sont formés surtout à l'occasion du congrès de l'OMC à Seattle en 1999 ou en Amérique Latine (Brésil 2002) , sous forme de forum social mondial; tous ces mouvement de contrepoids à la mondialisation néolibérale ( encore appelée mondialisation sauvage !!) ne peuvent pas représenter une vraie alternative au modèle de plus en plus contesté par les peuples des PVD ou les ONG des pays plus avancés. Développement : Notre analyse des facteurs ayant facilité l'émergence du phénomène de mondialisation nous mène à aborder le sujet sur les conséquences ou influences /impacts possibles qui pourraient avoir effet sur les pays , et surtout les entreprises. Puisque ces dernières sont des structures privées ou étatiques qui se trouvent directement influencées par tout ce qui affecte leurs pays d'origine dans les échanges commerciaux ou économiques avec le monde extérieur Rappelons nous la crise du secteur du textile marocain face à l'expansion Chinoise en période de l'avant crise mondiale actuelle. Le gouvernement marocain était obligé de subventionner les sociétés de textile par des programmes d'aides sociales afin de conserver leur part de marché et leurs ressources humaines. En plus des pourparlers marathoniens pour des quottas avec les Chinois. Ici l'on voit bien que c'est une conséquence des lacunes qui existent encore dans les mécanismes de régulation que l'OMC aurait du prévoir dans de telles circonstances quand les capacités commerciales des sociétés marocaines face aux firmes chinoises ne peuvent être co-mesurables. Le prix de revient “textile” en Chine est énormément plus faible qu'au Maroc, d'où la capacité à l'export ou à stopper l'intrusion des marchandises chinoises à “ faible coût “ s'en trouve lésée pour les entreprises marocaines. Si l'on ajoute à ces faits la taille “trop petite” de nos firmes et/ou leur “ faiblesse” technologique et financière, en plus du climat de dure concurrence par les entreprises étrangères… On peu parler par conséquent de deux sortes d'impacts ou d'influences que peuvent encourir les entreprises, surtout celles des pays comme le notre: Des impactes positifs et des impactes négatifs. Les impactes positifs ou perspectives de développement - La libéralisation du commerce, l'ouverture des marchés et la suppression des barrières douanières peuvent être positifs pour la stratégie de l'entreprise dans le sens ou elles l'aident à planifier sa production à long terme et à visée internationale, pour conquérir toujours plus de clients et des parts de marché. Mais cela suppose un accompagnement des organismes de régulation des échanges commerciaux sur le niveau national et international, et suppose aussi une concurrence loyale et un échange équitable Nord-Sud et Sud -Nord. Ceci est vrai par exemple pour le coton africain face au coton américain. Les pays africains auront théoriquement leurs productions en coton s'accroitre si l'on supprime les barrières qui leur sont imposées unilatéralement par l'Europe et l'Amérique L'accroissement de la concurrence entre les sociétés, les institutions et les projets économiques sur le niveau mondial et régional aiguisera la recherche, l'enseignement et l'emploi. Mais là aussi, sans échange équitable l'on ne peut parler de stratégie pour l'entreprise qui peut se retrouver sans marché si elle est soumise à une concurrence déloyale ! L'expansion du savoir et la facilité des flux d'information sans barrières à travers le monde expliquent aujourd'hui les soubresauts actuels dans les pays arabes. Les impactes négatifs ou risques Il faudra souligner en premier lieu la perte des PVD de la maitrise de leurs économies et leur dépendance économique vis-à-vis des pays capitalistes avancés. Par conséquent, il s'ensuit une détérioration des économies nationales de par leur faible capacité de concurrence face aux capacités gigantesques techniques et financières des firmes multinationales. D'où la situation affaiblie de l'entreprise nationale à tirer son épingle du jeu sans les subventions de l'Etat. La stratégie de l'entreprise devient alors un pilotage à courte vue, pourvu qu'elle subvienne à ses besoins en fonds de roulement. Cet état des choses devient plus problématique pour les entreprises comme les nôtres, qui ont des débouchés rigides, traditionnels (L'UE) qui leur dictent leurs conditions ou quottas qualitatifs ou des normes hygiéniques, sanitaires ou à portée écologique , toujours pour une défense de leurs propres producteurs.. C- Dérèglement du système de valeurs endogènes à chaque pays -nation, par la pénétration de modes de consommation étrangers occidentaux qui implantent tout un nouveau système de valeurs, avec comme corollaire l'apparition de nouvelles firmes et la disparition des locales. Exemple du système de Fast-Food / Macdonald par exemple, qui a éradiqué les petits cafés du coin, qui utilisaient des denrées alimentaires produites par des petites entreprises nationales, au profit de denrées des grandes surfaces de commerce ou des supermarchés/ qui eux aussi s'approvisionnent des multinationales implantés au pays. En plus de la propagation du mode illusoire de “façons de vivre “ sur mesure ou supra mesure, à l'occidentale ! Solidarité et équité En guise de conclusion, l'on peut dégager à partir de tout ce qui a été élaboré en haut que la stratégie de l'entreprise se trouve de nos jours en permanente situation de “ré actualisation”. Les progrès technologiques en cette première décennie du 21ème siècle laisse prévoir des changements profonds dans l'organisation des entreprises, dans leurs modes de fonctionnement et dans leur capacité être à jour. Les bons stratèges de l'entreprise seront ceux qui seront capables de se plier aux exigences du marché avec une aptitude à en prévoir les besoins futurs, à construire une politique de marketing audacieux en utilisant les nouvelles technologies de l'information (internet en particulier) pour conquérir les marchés aux quartes coins du monde et de ne plus se consacrer seulement aux clients du voisinage méditerranéen ou d'Europe. Et de la sorte l'entreprise saura assimiler ces impactes positifs de la mondialisation et en tirer profit ; et d'autre part, elle pourra limiter les dégâts possibles ou les risques qui sont liés à ce phénomène. Elle pourrait de même soutenir tous les efforts des Etats, des ONG ou des groupes de pressing pour l'aboutissement à un ordre socio-économique mondial plus équitable et solidaire.
