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Mohammed Nabil Benabdellah : «Il y a une sorte de démission et de défection de nos élites»
Publié dans Albayane le 27 - 03 - 2012

Mohammed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) s'est livré au jeu des questions réponses de notre « Divan » avec beaucoup de générosité et nous livre dans cet entretien son regard sur l'ambiance du ramadan, sa lecture de la programmation cathodique durant ce mois de carême, du paysage médiatique et de la société marocaine.
Al Bayane : Que représente pour vous l'ambiance spirituelle et sociologique que procure le mois sacré du Ramadan ?
Mohammed Nabil Benabdallah : C'est une ambiance particulière empreinte d'une grande spiritualité. Dans le Maroc d'aujourd'hui et de manière plus marquée que durant les décennies précédentes, il y a une sorte de retour très fort du sentiment religieux qui s'exprime de manière plus ostentatoire en particulier lors du mois de Ramadan. Cela donne donc à ce mois un aspect de sacralité chez les différentes couches de la société.
Dans le même temps, force est de constater malheureusement qu'il y a une sorte de relâchement au niveau des capacités de travail, de la disponibilité des Marocaines et Marocains à garder le même rythme que celui régnant durant les autres mois de l'année. Avec le mois d'août et la chaleur qui le caractérise, cet aspect va probablement se renforcer. Mais pour rester optimiste, Ramadan est également un mois de rencontres pendant lequel les gens se retrouvent et les familles se rapprochent et pendant lequel les amis ont l'occasion de partager ensemble les longues veillées très prisées. En dernier ressort et malgré les difficultés que l'on peut ressentir dans la journée, ça demeure un mois particulier et festif, en tout cas dans sa partie nocturne, pour l'ensemble des citoyens.
Comment vous organisez vos journées durant ce mois ? Les soirées ramadanesques sont propices aux rencontres de tous genres. Avez-vous le souvenir de quelque chose qui vous a marquée durant l'une d'entre elles ?
Mes journées sont organisées pratiquement de la même manière que les jours normaux, sauf que nous sommes par la force des choses, dans un horaire continu. D'abord, le travail durant la journée qui débute par une large revue de la presse et la consultation de ma boite mail, puis les activités programmées et enfin, prés de deux heures avant le ftour, une sorte de retour vers soi. Je fais partie de ces Marocains qui pratiquent le sport pendant le mois de Ramadan. Donc, avant le four, je pratique soit un peu de jogging, de cyclisme ou de natation. Et cela me permet de liquider une partie des calories engrangées pendant la soirée lors de laquelle j'ai une préférence pour le ftour en famille à la maison car, comme vous le savez, chacun à ses petites habitudes culinaires. Ces dernières années en particulier, j'essaie, dans la mesure du possible, de rester le plus léger possible au niveau des repas, même s'il est difficile de ne pas succomber aux délices de la table marocaine. Généralement, après quelques moments de zapping devant la télévision ou de surfing sur le net, c'est un programme politique qui ponctue les soirées puisque de nombreuses rencontres sont programmées à travers le pays et que je dois personnellement contribuer à les encadrer, avec la participation d'autres membres de la direction du parti. Sinon, ce sont des veillées, soit en famille, soit avec des amis, avec un penchant comme beaucoup pour quelques parties de cartes (le traditionnel touti marocain). Pour ce qui est des souvenirs, c'est forcément l'enfance et l'observation des rites inculquées par feu mon père et ma mère, en particulier le réveil pour un shour consistant qui aujourd'hui, en tout cas pour moi, se perd puisque je m'en passe volontiers.
Etes-vous de ceux qui laissent apparaître des sauts d'humeur durant la période du jeûne ? Pourquoi ?
Non, pas du tout. De ce côté-là, je ne souffre pas beaucoup du fait de ne pas manger et de ne pas boire. La canicule de ces derniers jours a rendu les choses un peu plus délicates mais cela reste supportable.
Je considère qu'il n'y a pas à se prévaloir de ces conditions et de l'abstinence en termes d'alimentation, pour rentrer dans tous ses états. Je crois que c'est vraiment donner le mauvais exemple en particulier par rapport au statut qui est le mien, que de perdre le contrôle de soi sous le simple prétexte du jeûne.
Sinon, il est évident que comme tout le monde, je sens quelques diminutions de mes capacités physiques mais je ne rentre pas généralement dans des états colériques.
Quelle appréciation portez-vous sur la programmation TV sur les chaînes nationales ? Etes-vous d'accord avec ceux qui estiment que le niveau esthétique et professionnel des sitcoms pêche par son indigence pour ne pas dire sa médiocrité ? A qui incombe la responsabilité de cette situation ?
Je crois qu'il faut savoir faire la part des choses lorsque l'on discute de ces questions qui, effectivement, préoccupent énormément les Marocains et Marocaines, les milieux médiatiques en particulier, dans le sens où tout le monde se met à parler de télévision et de programmation pendant le mois de Ramadan avec une très forte tonalité critique.
Lorsque j'étais ministre de la Communication, j'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que la production nationale avait besoin d'être aidée et soutenue, que nous avions besoin de créer une véritable industrie cinématographique et audiovisuelle nationale et que cela passait par une production en quantité extrêmement importante, notamment à travers la multiplication de chaînes de télévision et la libéralisation de notre espace audiovisuel.
Donc, cette première étape était une nécessité. Elle est partiellement accompli dans le sens où l'arrivée de chaînes privées de télévision donnera une impulsion énorme à notre production nationale. Dans une deuxième étape, il s'agit sur la base de cette production quantitative d'œuvrer pour améliorer la qualité de notre production nationale.
Aujourd'hui, je constate avec plaisir que nous avons une production nationale en quantité importante non seulement pendant le mois de Ramadan, mais aussi pendant le reste des mois de l'année.
Je constate également que, globalement, il y a une certaine amélioration du niveau de la production nationale, notamment la production dramaturgique.
Cependant, force est de constater qu'il y a encore des efforts à faire et que, tout en allant aujourd'hui vers une professionnalisation accrue, il y a nécessité de s'occuper plus de la qualité des scénarii, de l'écriture tant cinématographique qu'audiovisuelle. Cela finira par donner une production nationale de haut niveau par rapport aux attentes des citoyens.
Pendant le mois de Ramadan, il y a une tendance à ce que cette production nationale soit essentiellement tournée vers le comique et le burlesque. J'ai eu l'occasion de dire que ce n'était pas l'orientation qui devait prévaloir, qu'une dose de ce genre pouvait se concevoir, mais qu'il y avait également la possibilité de développer d'autres genres dans la production nationale. C'est le cas aujourd'hui, sauf pour ce qui concerne précisément le moment qui vient juste après le ftour. Il y a une persistance à considérer qu'à ce moment-là précisément, il ne peut y avoir que ce genre de production, soit comique, soit burlesque.
Honnêtement, je dois dire qu'il y a encore un effort à faire. Les choses se sont améliorées, mais il est possible d'aller vers des niveaux plus importants. Et puis, il y a lieu de signaler que cela dépend des productions dont certaines sont, parfois, bonnes, parfois moins bonnes. Mais il faut comparer notre production d'aujourd'hui par rapport à ce qu'il y avait quelques années auparavant quand notre télévision était envahie de productions étrangères et qu'il n'y avait que très peu de production nationale
Je dois souligner que le pôle audiovisuel public joue aujourd'hui le rôle de locomotive et de soutien important à la production nationale et nous devons continuer sur cette voie, en espérant que la qualité suivra. Plus encore, je suis partisan d'un soutien important étatique à la production nationale dans le cadre d'un contrat programme définissant clairement les obligations et les objectifs à atteindre.
Je remarque avec beaucoup de bonheur qu'il y a de plus en plus de nouveaux talents et de plus en plus de nouveaux visages dans cette production nationale, outre l'apport de nos Marocains de l'étranger. Je suis certain que ces talents nouveaux contribueront à relever encore plus le niveau de notre production nationale et à aller encore plus vers les attentes des Marocains et Marocaines de manière générale.
Quelles sont vos lectures préférées durant ce mois sacré ?
Pendant le mois de Ramadan, je lis beaucoup notamment le matin et le soir. D'abord, je lis la presse qui, comme vous le savez, est éditée et imprimée très tôt à l'occasion du Ramadan et diffusée immédiatement après le ftour.
C'est également l'occasion de lire d'autres choses. En ce moment, je me penche vers d'autres auteurs que j'ai découverts ces derniers temps et que je trouve agréable à lire. Il s'agit notamment de Yassmina Khadra dont je lis en particulier le dernier livre.
J'ai aussi entre les mains un livre sur l'histoire du Maroc écrit par Jacques Abitbol qui présente des aspects intéressants puisqu'il retrace l'histoire du Maroc depuis pratiquement la naissance de notre pays jusqu'aux temps contemporains, même si j'ai constaté de nombreuses imprécisions dans ce livre. J'aurais probablement l'occasion de faire certaines emplettes supplémentaires dans ce domaine pour meubler ce mois de Ramadan et découvrir d'autres livres. Je suis ouvert à différentes lectures et cela dépend des moments.
( A suivre)


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