Détournements de fonds au consulat marocain à Dubaï : le principal suspect arrêté    Procédure civile : le texte recadré par la Cour arrive au Parlement    Sahara : de Laâyoune à Fès, la société civile trace un nouvel axe de plaidoyer    Bilan 2025. Mohamed El Jaouadi: « Dans le secteur maritime, le Maroc confirme son statut de hub continental »    HCP : hausse de la demande intérieure au 3ème trimestre 2025    Maroc : la facture énergétique recule à fin novembre    CMGP Group retenu pour la réalisation du réseau de distribution hydraulique du projet hydroagricole de Saïss    La Bourse de Casablanca termine dans le vert    La DGI publie l'édition 2026 du Code général des impôts    Présidentielle en Guinée : Mamadi Doumbouya élu président avec 86,72% des voix    CAN 2025 au Maroc : les Lions de l'Atlas fixés sur la Tanzanie pour les huitièmes    Fethi Jamal dément toute réunion avec Regragui avant le match face à la Zambie    Spéculation sur les billets de la CAN : la police interpelle une centaine de suspects    Rafales de vent localement fortes vendredi dans plusieurs provinces    Groupements sanitaires territoriaux : Une phase pilote concluante, cap sur la généralisation    Premier League : la J19 à cheval sur 2025 et 2026    Prix sportifs : la FIFA met fin aux trophées The Best    Message de vœux de l'ambassadrice de Chine Yu Jinsong aux Marocains à l'occasion de l'année 2026    Yémen : les Émirats mettent fin aux missions de leurs dernières unités antiterroristes    Rétro-verso : Quand les Lions de l'Atlas partaient à la conquête du monde    Rapport : recul de la mortalité infantile et hausse de la scolarisation précoce en Chine    Avec Nedjim Bouizoul, tout va Labess!    CAN 2025 : les Lions de l'Atlas entrent en mode conquête    Mondial 2026 : 250 millions de dollars pour sécuriser l'espace aérien américain    Chambres professionnelles : le dépôt des candidatures clôturé le 31 décembre    Revue de presse de ce mercredi 31 décembre 2025    Gaza : la France appelle, avec une coalition internationale, à lever les entraves à l'aide humanitaire    Aide sociale directe : 49 MMDH mobilisés depuis le lancement du dispositif    Main-d'œuvre : les Baléares recrutent des chauffeurs au Maroc    Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie : le Maroc élu à la tête du Conseil d'administration    CAN 2025 : le programme des matchs du mercredi 31 décembre    Ali Achour : « Les revendications kabyles reflètent un malaise ancien »    Présidentielle en Guinée : Mamadi Doumbouya largement en tête des premiers résultats    Le Maroc et la Jordanie renforcent leur coordination diplomatique face aux tensions au Moyen-Orient    Pluies, neige et oubli : Chronique d'un pays à deux vitesses    Douze ans après, des robots plongent dans l'océan indien pour retrouver le vol MH370    Marrakech : l'exposition « Mohammed Ben Allal, récits du quotidien » au musée Jamaâ el-Fna    Le Niger adopte la carte d'identité biométrique de l'AES    CAN 2025 : Marrakech vue de l'Ouganda    Heirs of Greatness Day célèbre l'artisanat d'excellence africain    Les Émirats refusent d'être impliqués dans les événements en cours au Yémen    DGSN : 15 morts dans 1.941 accidents en une semaine en périmètre urbain    Chambre des représentants : Examen en commission du projet de loi relative à la procédure civile    Manœuvres militaires : Simulation chinoise d'un blocus des ports de Taïwan    Malgré les stéréotypes, le darija gagne en popularité parmi les apprenants étrangers de l'arabe    Ouverture des candidatures pour la 12e édition du Prix national de la lecture    Rachat de Warner Bros. Discovery : Le conseil d'administration s'orienterait vers un rejet de la dernière offensive de Paramount    Vernissage de l'exposition nationale «60 ans de peinture au Maroc» le 6 janvier 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rien ne semble l'arrêter!
Publié dans Albayane le 10 - 04 - 2017

Début avril, le Groupe Outsourciaest choisi par le London Stock Exchange Group pour intégrer le projet «Companies to inspire Africa». L'été dernier, son fondateur, Youssef Chraïbi, met la main sur le Groupe SCEMI SA à Madagascar, après s'être implanté au Niger en 2015, et avoir séduit le fonds d'investissement début 2016 pour rejoindre son tour de table. Retour sur les facteurs clés de succès de ce nouveau fleuron de l'outsourcing marocain.
Outsourcia, opérateur spécialisé dans les métiers de l'outsourcing et principalement dans les centres d'appels ne s'est pas fait remarqué par le London Stock Exchange Group pour rien. Depuis sa création en 2003, Outsourcia a soigneusement mis sur pied sa croissance presque sans faire de bruits avant de prendre tout le monde de court en 2010 avec l'acquisition du français As-Com. Cette acquisition a constitué un tournant dans la stratégie d'internationalisation du Groupe et a permis devalider la pertinence d'un modèle mixte «Offshore/Onshore», qui est en quelque sorte sa marque de fabrique, permettant un partage de la valeur ajoutée en fonction des atouts de chaque pays. Outsourcia avait été aussi le premier acteur marocain à s'implanter en France dans ce secteur, initiant ainsi cette logique de délocalisation inversée et offrant de réelles opportunités avec un modèle économique innovant.
Une stratégie visionnaire
«Cette installation en France nous a permis d'abord d'accéder à de nouveaux marchés jusque-là exclusivement réservés aux acteurs locaux français. C'est notamment le cas des marchés publics français. Ensuite, de proposer à nos clients des solutions «best cost», avec d'une part un traitement offshore pour les appels les plus standardisés et d'autre part une solution onshore pour les traitements les plus sensibles nécessitant par exemple la maîtrise d'un environnement juridique ou culturel local. Enfin, de mettre en place différents niveaux d'expertise avec un processus d'escalade entre le Maroc et la France en temps réel grâce aux solutions techniques que nous avons déployées entre les deux pays», détaille Youssef Chraïbi, PDG d'Outsourcia. Une opération qui a été bancable pour Outsourcia, mais aussi intéressante pour ses clients français en leur permettant de réduire leurs coûts via une migration partielle vers l'offshore. La conjoncture difficile en Europe offre ainsi des opportunités uniques en termes d'investissements, à partir du moment où cette approche de colocalisation compétitive peut constituer une véritable stratégie de sortie de crise. L'Allemagne l'a compris il y a bien longtemps en investissant dans les pays de l'Est, devenus aujourd'hui une composante majeure de la compétitivité allemande. « Nous pourrions reproduire le même modèle entre l'Europe du Sud et le Maghreb, et le Maroc en particulier », poursuit Chraïbi. Avant d'ajouter : «Nous avons apporté des engagements fermes en termes de création d'emplois. Le Groupe Outsourcia a déjà fait ses preuves en France en ayant créé plus de 150 emplois nets depuis son implantation, démontrant clairement que notre projet s'inscrit dans une véritable stratégie industrielle et non dans une stratégie financière».
En effet, de plus en plus de donneurs sont à la recherche de solutions mixtes, combinant offshore pour des prestations à forte volumétrie et onshore pour des prestations plus sensibles nécessitant une proximité. Cette implantation en France a permis notamment de répondre à de nouveaux clients comme GDF Suez, qui privilégient un traitement en France. Ainsi, bien que les coûts de production soient nettement supérieurs en France, il ne se s'agit pas de l'unique critère de sélection d'un prestataire. La maîtrise d'un environnement local fait aussi quelquefois la différence. Aussi pour parvenir à réussir dans un premier temps son implantation en France et dans un second temps l'acquisition d'AS Com, Youssef Chraïbi a également mis en place une organisation et un management porteur. Ainsi, l'ensemble des fonctions supports sont centralisés au siège à Casablanca et, chaque directeur de site conserve une autonomie dans la gestion de ses ressources ce qui nous a permis de conserver une gestion à taille humaine et une forte proximité avec nos ressources. Au niveau technique également, un centre unique à Casablanca pilote les sites distants, y compris en France, au Niger et à Madagascar. Car l'Afrique a été l'autre carte maîtresse jouée par Outsourcia.
L'Afrique pour une offre de service complète
Après une installation à Madagascar en juillet 2015, Outsourcia renforce sa présence en Afrique subsaharienne et s'installe au Niger : un centre d'appels à Niamey nec plus ultra suite à la signature d'un nouveau contrat avec Orange Niger et qui après 1 mois d'activité emploie plus de 50 collaborateurs. En août dernier, le Groupe passe à la vitesse supérieure. Youssef Chraïbi annonce sa prise de participation majoritaire dans le capital du Groupe SCEMI SA : une société française à Madagascar spécialisée dans l'externalisation de services en offshore disposant d'une forte expertise dans les métiers de back office (BPO et qui emploie 650 personnes. Il s'agit ainsi de la troisième opération de croissance externe réalisée par le Groupe Outsourcia en cinq ans, qui lui permettra désormais d'être présent dans 4 Pays (Maroc, France, Niger et Madagascar), d'employer 1500 collaborateurs sur 9 sites de production et de réaliser un chiffre d'affaires consolidé de 16,3 millions d'Euros.« Le principal challenge est de maintenir un fort niveau de croissance en poursuivant notre logique de diversification géographique et sectorielle.
Nous avons démarré avec les centres d'appels et nous avons aujourd'hui trois autres métiers : les services digitaux et social media avec notre filiale Alias Community, les métiers de back office (Outsourcia BPO) et la formation avec Offshore Academy. Donc, l'outsourcing est déjà assez large en termes de métiers pour continuer à se diversifier. Naturellement, l'Afriquesubsaharienne était l'étape suivante afin de proposer des solutions à moindres coûts à destination de certains types de clients », argumente Chraïbi.
En clair, Youssef Chraïbi voit en l'Afrique un complément d'une solution nearshore au Maroc et onshore en France. Autrement dit, l'Afrique comble un besoin d'une solution offshore encore plus compétitive en termes de prix pour certains types de besoins. Selon lui, il y a des clients qui peuvent avoir des besoins très complexes qu'ils veulent faire traiteren France; des besoins un peu plus standardisés qu'ils veulent faire traiter au Maroc et d'autres besoins qui vont répondre uniquement à une logique de coût, d'où l'intérêt d'une implantation en Afrique. Toutefois, ce n'est pas l'unique et seule raison. En réalité il y a le coût, mais également l'existence d'un bassin de l'emploi francophone. D'ailleurs Outsourcia emploie environ 10% de ressources issues d'Afrique Subsaharienne. En cause, un marché de l'emploi tendu avec des besoins qui sont supérieurs à ce que peut offrir le marché de l'emploi aujourd'hui et un turnover assez important allant de 20% par an à 30% pour certaines activités ; ce qui impacte les niveaux de salaire, mais également le niveau de turnover intra-sectoriel. « Malheureusement, au lieu de créer des emplois nets, il y a encore beaucoup de prestataires qui vont chercher leurs ressources chez des confrères », regrette le PDG d'Outsourcia.
La croissance à l'internationale d'Outsourcia est venue parer cette carence du marché et elle n'est pas prête de s'arrêter là. Car désormais le Groupe a aussi les reins solides financièrement. Il y a un an AfricInvest, leader panafricain dans le privateequity et Outsourcia ont annoncé leur partenariat capitalistique. A travers son fonds Maghreb Private Equity III, AfricInvest veut accompagner le Groupe Outsourcia dans son modèle innovant de développement «Acquire & Migrate». Sans donner de détails sur le montant de la transaction, le PDG d'Outsourcia a confirmé sa volonté d'aller plus loin dans sa conquête à travers de partenariat. «Après 13 années de forte croissance organique autofinancée, Outsourcia a choisi d'intensifier sa stratégie de croissance externe en vue d'étendre sa présence géographique et de développer son expertise en Europe et en Afrique...», a-t-il affirmé. En d'autres termes, que le spectacle commence!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.