Elections : Laftit veut couper court aux « accusations gratuites » en ligne    Inflation : hausse de l'IPC de 0,1% en octobre    L'Académie Mohammed VI, fer de lance d'un football marocain en plein essor    Mondial U17: Le Maroc retrouve le Brésil pour un choc au sommet en quarts de finale    Revue de presse de ce vendredi 21 novembre 2025    Climat : ces initiatives du Maroc à la COP30    Banques : Le déficit de liquidité se creuse à 137,7 MMDH    La CNSS lance son opération annuelle de contrôle de scolarité    Olive : le Maroc adopte la Déclaration de Cordoue    Protection des données : Barid Al-Maghrib mise jusqu'à 18,4 MDH pour bétonner sa cryptographie    France : Un chef du renseignement nie tout lien entre LFI et islamistes mais pointe l'ultradroite    Le Parti populaire espagnol à Gran Canaria soutient le Polisario    Le Maroc inclus dans un nouveau contrat américain de soutien aux F-16 de 304 millions de dollars    Morocco shines with three medals at Islamic Solidarity Games in Riyadh    Edito. Une sacrée soirée    JSI Riyad 25 / Jeudi : trois nouvelles médailles mais une place perdue au tableau du classement    CDM (f) Futsal / ''Maroc-Argentine'' : le score passe à 6-0 après la reprise pour l'Albicéleste    LDC féminine / ''AS FAR -ASEC'' : une finale à enjeux multiples ce vendredi    Saint-Gilles : Vers un départ de Sofiane Boufal cet hiver    A Ceuta, Pedro Sánchez appelle à renforcer la coopération avec le Maroc    Marruecos: La SGTM presenta su oferta pública en la bolsa de Casablanca    Grippe aviaire : premier foyer dans un élevage de poulets dans l'Ouest français    Températures prévues pour samedi 22 novembre 2025    Morocco–EU deal : Labeling of Sahara products fails to convince MEPs    Morocco pursues diplomatic outreach to Tanzania, despite its recognition of the «SADR»    ONU Maroc lance un concours de rap et de slam pour sensibiliser les jeunes sur les violences numériques    Expo : «Les origines de la vie» ou le Big Bang du vivant    Aquaculture marine : 300 fermes autorisées (M.Baita    Cours des devises du vendredi 21 novembre 2025    Australie: Meta va bloquer l'accès des moins de 16 ans à Facebook et Instagram le 4 décembre    Trump va rencontrer vendredi le maire élu de New York, le socialiste Zohran Mamdani    Sahara : La Sierra Leone réaffirme son soutien au Maroc et salue la résolution 2797    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    Le Bloc-Notes de Hassan Alaoui    Près d'une femme sur trois a subi des violences conjugales ou sexuelles dans sa vie, selon l'OMS    L'armée pakistanaise annonce avoir tué 23 insurgés à la frontière afghane    Trump signe la loi pour rendre le dossier Epstein public    Chambre des conseillers : Le développement territorial au menu de la séance mensuelle    Bourita appelle à l'élaboration d'un instrument juridique pour lutter contre les « enfants soldats »    Bourita reçoit le président de l'Assemblée nationale de Tanzanie    Guelmim : Un total de 117 ans de prison après les émeutes suivant les manifestations de GenZ    Indice mondial du savoir 2025 : le Maroc face au défi du capital intellectuel    Rabat accueille la 12e édition du Festival Visa for Music    « Santa Claus, le lutin et le bonhomme de neige » : un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle Nord    Patrimoine : le caftan marocain en route vers l'UNESCO    Attaques jihadistes. Alerte maximale au Nigeria    Be Magazine : Rabat se fait une place méritée dans les grandes tendances du voyage    Festival International du Film de Marrakech: la composition du jury de la 22e édition dévoilée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Hitchcock et l'adaptation
Publié dans Albayane le 26 - 05 - 2017

Le festival universitaire international du cinéma et de la littérature (FUICLA) organisé par la faculté des lettres de l'université Ibn Zohr d'Agadir a remis au devant de la scène la question récurrente de l'adaptation. Récurrente du point de vue de l'histoire du cinéma mais aussi eu égard à sa pertinence dans le débat sur le cinéma marocain.
En effet, beaucoup de malentendus, sinon de clichés, ont «pollué» un éventuel échange entre les acteurs de deux champs d'expression. On a même avancé que les cinéastes boudent le roman marocain, notamment dans sa version arabe. Au-delà de cette polémique, revisitons quelques repères historiques. Je propose en premier lieu le mot que j'avais publié dans le catalogue de la première édition du FUICLA, mot que j'avais intitulé, en me référant implicitement à Pasolini, «des graphèmes aux cinèmes»; tout en étant conscient qu'il n' ya pas d'art pur (dixit Bazin ?), car il y a beaucoup de graphèmes dans les cinèmes et des cinèmes dans les graphèmes; c'est pour cela peut-être que j'ai ajouté comme en sous-titrage «la transhumance des signes», motivé peut-être par mes retrouvailles avec mon sud natal, pays de transhumance et d'émigration, ou par ma conviction que le nomadisme est désormais le paradigme incontournable des tempes modernes ; un retour aux sources de l'humanité qui est née nomade, n'est-ce pas?
Les signes sont des éternels nomades ! Ils voyagent entre les formes et les linges; entre les couleurs et les sons; entre les supports et les medium...quand ils ne sont pas eux-mêmes le signifié de leur signifiant. Agadir et sa faculté des lettres proposent de les croiser comme un carrefour des signes; aller à la recherche du scriptural dans l'iconique et l'iconique dans le scriptural.
La question de la transposition, concept que je préfère celui de l'adaptation a rencontré très tôt le cinéma. Puiser dans le patrimoine dramatique universel (théâtre et roman) a constitué d'emblée la voie royale pour passer du cinématographe au cinéma, du spectacle forain destiné à la plèbe au septième art. Plus tard quand sa légitimité artistique et culturelle fut assurée, le cinéma pouvait non plus «adapter» mais «dialoguer» sur des bases autonomes avec les chefs-d'œuvre de la littérature et de théâtre. Sans garantie de résultat. La renommée d'n roman n'est pas une assurance pour un succès. Tout dépend de l'apport du cinéaste lui-même. Albert Camus a refusé de son vivant l'adaptation de son roman L'étranger. Quand Visconti réalisa sa version du roman de camus, ce ne fut pas son meilleur film.
Aujourd'hui, les étudiants nous invitent à revisiter ce débat passionnant grâce à l'initiative de l'université Ibn Zohr. Ils ont eu l'intelligence de le faire sous la tutelle de figures historiques du cinéma et de l'enseignement du cinéma (Lagtaâ, Bénani, Chapouillé). C'est un geste hautement symbolique qui renvoie à la noble tradition académique, celle du partage et de la transmission dans le respect et la reconnaissance à l'égard des maîtres et des aînés. Cela est de bon augure pour ce jeune festival prometteur.
Ceci dit (et écrit) et toujours dans le cadre de ce volet théorique, il m'a semblé utile de rappeler la position exceptionnelle de Hitchcock que j'ai lancée comme une boutade sur ma page facebook et qui a suscité l'intérêt et le débat de beaucoup de mes amis ; le maître du suspense a dit en effet qu'en matière d'adaptation, il vaut mieux choisir un mauvais roman ! Dans son célèbre entretien avec François Truffaut, il explicité davantage sa position en la résumant dans cette affirmation : «je n'adapterais jamais un roman de Dostoïevski ». Contrairement à ce que l'on pourrait hâtivement penser, ce n'est pas pour des raisons techniques, sur la capacité intrinsèque du cinéma, par exemple, à se mesure à des chefs-d'œuvre: c'est plutôt pour des raisons éthiques. Dans l'œuvre de Hitchcock il y a beaucoup de films adaptés de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre.
Mais comme le rappelle Truffaut, ce sont souvent des textes qui relèvent de la littérature récréative, populaire. «Ce que je ne comprends pas, c'est que l'on s'empare réellement d'une œuvre d'un bon roman que l'auteur a mis trois ou quatre ans à écrire et qui est toute sa vie...on tripote cela et on se retrouve candidat aux oscars ». C'est donc par respect au chef d'œuvre qui a trouvé sa forme finale, parfaite dans son mode d'expression originel. Quelle est alors sa démarche ? «Je lis une histoire seulement une fois, quand l'idée de base me convient, je l'adopte, j'oublie complètement le live et je fabrique du cinéma». Résumons : Adopter et non pas adapter et puis surtout fabriquer du cinéma. Salu Maître!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.