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«Le Maroc a réagi face à la pandémie avec célérité, vigilance et anticipation»
Publié dans Albayane le 16 - 04 - 2020

Entretien avec Patrick Youssef, Directeur régional pour l'Afrique au CICR
Depuis l'apparition des premiers cas dans le pays, le Maroc a réagi avec célérité, vigilance et anticipation, mettant en avant des mesures de grande envergure pour faire face à la propagation du COVID-19, a affirmé, mercredi, le Directeur régional pour l'Afrique au Comité international de la Croix rouge (CICR), Patrick Youssef.
Quelles observations faites-vous sur la stratégie adoptée par le Maroc pour endiguer la propagation du Covid-19 ?
On ne peut que féliciter le Maroc pour la stratégie qu'il a adoptée sous l'égide de SM le Roi Mohammed VI pour lutter contre cette pandémie du COVID 19. Depuis l'apparition des premiers cas de la pandémie dans le pays, le Maroc a réagi rapidement avec vigilance et anticipation mettant en avant des mesures de grande envergure pour faire face à la propagation de cette maladie.
Le Maroc a mis en place des solutions encourageantes qui font de cette approche un exemple que nous suivons avec beaucoup d'intérêt. Nous remercions aussi le Maroc de son ouverture qui nous permet de contribuer aux efforts déployés. Cette ouverture est louable sachant que c'est le moment de se montrer solidaire.
Nous suivons également avec intérêt et considération l'initiative de SM le Roi Mohammed VI pour conjuguer les efforts et établir un cadre opérationnel afin d'accompagner les pays africains dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie du COVID-19.
Comment évaluez-vous la situation de la pandémie du Covid-19 en Afrique?
Malgré des efforts considérables, la situation reste préoccupante, notamment dans les pays qui manquent d'infrastructures sanitaires de base, comme de nombreux pays où nous travaillons en Afrique et qui sont affectés par les conflits armés et la violence. Le continent compte des dizaines de milliers de personnes vivant dans des sites de déplacés surpeuplés, ne bénéficiant que d'un accès très limité aux soins de santé, à l'eau potable et à l'hygiène – ces populations sont particulièrement vulnérables face au Covid-19. Elles ne peuvent se protéger en pratiquant la distanciation physique recommandée. Dans les zones de conflit, la situation est encore plus complexe.
Nous avons observé que chaque épidémie – Ebola, SRAS, MERS – met les communautés vivant dans l'insécurité alimentaire davantage en danger de souffrir de différentes formes de malnutrition. Nous sommes inquiets des conséquences que ce virus pourrait avoir sur les personnes souffrant de malnutrition. Sur les 1.2 milliards de personnes peuplant le continent Africain, quelques 20% souffrent de malnutrition (240 millions). Or, nous savons que la malnutrition chronique détruit le système immunitaire des personnes et les rend plus vulnérables face aux maladies, telles que le Covid-19.
De plus, dans de nombreux pays où nous travaillons, les communautés souffrent non seulement des conséquences des conflits armés mais aussi de la pauvreté chronique, et ne disposent pas de filet de sécurité sociale. Nous voyons que dans les pays en développement, de nombreuses familles consacrent déjà plus de la moitié de leurs revenus à l'alimentation. Les pays qui dépendent fortement des importations pour répondre à la demande font face à un risque démesuré de perturbation de la chaîne d'approvisionnement. C'est particulièrement inquiétant pour l'accès à la nourriture. Au cours de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, par exemple, les prix de certains aliments de base ont augmenté de plus de 100 %. Les personnes épargnées par le virus pourraient elles aussi subir cet aspect de la crise.
Comment voyez-vous la situation évoluer dans les semaines à venir?
Selon les contextes, la situation dépendra du degré de préparation des systèmes de santé et du personnel médical. Chaque pays peut encore changer le cours de cette pandémie en renforçant sa réponse d'urgence et ses mécanismes de prévention.
Sans actions urgentes, les conséquences pourraient être dévastatrices pour les communautés et les systèmes de santé, notamment dans les zones déjà affaiblies par les guerres et la violence. Nous sommes dans une véritable course contre la montre pour freiner la propagation du virus en Afrique, et empêcher qu'il ne s'installe dans les communautés les plus vulnérables.
Nous devons absolument faire en sorte que le personnel et les structures de santé soient équipés et préparés, qu'ils puissent mettre en place des mesures de prévention, isoler et traiter les cas, et informer les communautés sur la façon dont se propage le virus.
Dans la région du Sahel, au Burkina Faso par exemple, l'épidémie se propage dans les zones rurales comme urbaines. Nous craignons qu'elle poursuive sa course plus loin, au nord, dans les régions touchées par le conflit. Dans la ville de Djibo qui a vu sa population doubler en raison de déplacements internes au cours des derniers mois, il serait impossible d'imposer aux habitants de vivre à distance les uns des autres alors même que l'accès à l'eau et au savon est limité.
Au nord du Mali, un grand nombre des structures de santé ont été complètement détruites par le conflit. Par manque d'investissements, les cliniques locales peinent déjà à prendre en charge des pathologies communes comme le paludisme ou la rougeole. Elles n'auront pas la capacité de tester et de traiter les patients atteints du COVID-19.
Nous avons besoin du soutien de la communauté internationale, c'est pourquoi nous avons lancé un appel aux dons pour répondre aux besoins dans les pays affectés par les conflits armés et la violence, en collaboration avec les sociétés nationales du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Avec davantage de ressources, il est encore possible de freiner la propagation du virus et d'épargner des vies, en améliorant l'accès à ces ressources critiques – notamment pour les communautés déjà vulnérables, affectées par des crises humanitaires.
Que pensez-vous des mesures prises dans les différents pays du continent?
De nombreux pays africains ont agi rapidement en fermant leurs frontières, en imposant des mesures de confinement et des couvre-feux aux populations. Ce sont des étapes cruciales pour freiner la propagation du COVID-19 sur le continent. A ce propos, il ne faut surtout pas oublier les plus vulnérables (entre autres les personnes malades, les vieux, les prisonniers et les déplacés internes), les personnes nécessitant d'un soutien médical ou social pendant le confinement.
Quelle est la stratégie du CICR pour l'Afrique, et pour les zones de conflit en particulier?
Plus que jamais, les personnes que nous assistons au quotidien ont besoin de toute l'aide possible – maintenant et après la fin de la pandémie. Les combats n'ont pas cessé sur beaucoup de fronts en Afrique et les besoins humanitaires ne cessent d'augmenter au Sahel, en Libye ou en Somalie. Les contextes dans lesquels nous travaillons étaient déjà très imprévisibles et instables et les restrictions de voyage que de nombreux gouvernements appliquent mettent à l'épreuve la mobilité du personnel humanitaire et notre capacité à acheminer du matériel dans la région.
Nos équipes font en ce moment preuve d'agilité et de flexibilité : elles ont modifié leurs plans pour faire face aux défis à venir. Nos équipes ainsi que les volontaires de la Croix Rouge et du Croissant Rouge sont sur la ligne de front de cette pandémie et augmentent considérablement leurs actions humanitaires. Nous continuons à porter les nouvelles familiales jusqu'aux lignes de front, à assurer, par le dialogue et notre présence, la protection du personnel médical, à soutenir les centres de santé dans les zones les plus reculées, à distribuer des vivres et des kits d'hygiène aux plus vulnérables et à renforcer les mesures de contrôle de l'infection dans les centres de détention et les camps de déplacés.
Pour faire face à la crise dans les zones de conflits, il est plus que jamais impératif de préserver un espace humanitaire neutre et impartial, un espace de dialogue, et surtout un espace de prévention pour que cette épidémie n'atteigne pas les zones où l'accès aux soins de base est déjà une lutte au quotidien.


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