L'OMPIC tient la 40ème session de son Conseil d'administration    Mbappé égale le record de Cristiano Ronaldo au Real en 2013    Lutte contre la corruption : le Maroc renforce ses alliances internationales    Inondations au Maroc : la gouvernance locale au cœur du débat    Zaghnoun : la politique actionnariale de l'État au service des services publics    Aziz Akhannouch clôture la « Voie des réalisations » et dresse le bilan de quatre années d'action gouvernementale    CAN 2025 : Mise en place de postes judiciaires dans les stades    CAN 2025: les aéroports du Maroc pulvérisent tous les records d'arrivées    Tentative de fraude par usurpation de l'identité d'Afriquia    CAN 2025 : l'ONCF déploie un dispositif exceptionnel    Résilience climatique: la Banque mondiale accorde 4 millions de dollars au Maroc    Le modèle financier de la MDJS mis en avant devant le Parlement    Entrepreneuriat. BOA et Mastercard misent sur la digitalisation des TPE marocaines    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire prévu lundi 22 décembre    Le Pentagone annonce des frappes en Syrie contre l'Etat islamique    Erasmus : le Royaume-Uni opère un retour stratégique vers l'Europe    Akhannouch : « Les Directives Royales sont notre feuille de route »    CAN 25 : Inauguration de la Fan Zone ''Université Internationale de Rabat''    Regragui: « Nous allons donner le maximum pour remporter la CAN »    L'aéroport Mohammed V aux couleurs de la CAN 2025    CAF : Trois réformes majeures annoncées par le président Patrice Motsepe    CAN 2025 : enfin l'heure des Lions ?    CAN 2025. Un dispositif météo digital pour accompagner le déroulement des matchs    Les FAR déploient trois hôpitaux militaires de campagne à Azilal, Al Haouz et Midelt    Opération «Grand froid» : 28 provinces en profitent    L'Humeur : Debbouze, CDM, CAN, MDR, OUF    «Moultaqa Al Walaâ» : Casablanca célèbre la passion andalouse    Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO : le Maroc renforce sa position    Province d'Al Haouz : une femme transférée en urgence par hélicoptère de la Gendarmerie Royale    Reconnaissance mondiale de la médecine traditionnelle : Le Maroc entre valorisation et vigilance    Foot : la CAN se tiendra tous les quatre ans à partir de 2028 (Patrice Motsepe)    SM le Roi félicite l'Emir de l'Etat du Koweït à l'occasion du deuxième anniversaire de son accession au pouvoir    Prévisions météorologiques pour samedi 20 décembre 2025    « Rabat Patrimoine » : La nouvelle application qui réinvente la découverte du patrimoine de la capitale    La Fondation BMCI met la lumière sur la poterie de Safi    RNI : Aziz Akhannouch préside une réunion du bureau politique    ITW Aujjar – Bonus 1 : « Le génie de Sa Majesté permet au Royaume de rayonner »    Neige, fortes pluies et temps froid, de samedi à lundi, dans plusieurs provinces    Musique, ferveur et cohésion : Timitar clôture son édition anniversaire    AFCON 2025 : Stadium gates to open at 2 p.m. for Morocco–Comoros opener    AFCON 2025 : Les portes du stade ouvriront à 14h pour le match d'ouverture Maroc-Comores    Maroc - Qatar : Abdelouafi Laftit rencontre son homologue à Doha    Maroc : Rabat Patrimoine, l'application de visite audioguidée dans la capitale    CAN 2025 : French Montana et Davido en concert d'ouverture à la fan zone de Rabat    Le pianiste de renommée internationale Mahmoud El Moussaoui en récital exceptionnel à Rabat    Russie : Sergueï Lavrov défend un partenariat durable et respectueux avec l'Afrique    Nucléaire. L'Ethiopie et la Russie signent un accord    Etats-Unis : Trump annonce une prime de 1 776 dollars pour les militaires à l'occasion des 250 ans de l'indépendance    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lire Evelyne ou le djihad?
Publié dans Albayane le 22 - 05 - 2020

Evelyne ou le djihad ? Nous incite à réfléchir sur une réalité dont la complexité mérite de poser des questions sur le devenir d'une jeunesse qui, faute d'un système politique générateur de frustration, sombre dans le désespoir.
De quel avenir parle-t-on ? Que peut-on attendre d'un pouvoir qui bafoue le droit d'aimer et vivre son humanité librement sans porter atteinte à autrui ? Et puis la violence ne peut produire et reproduire que la violence. D'où la question métaphysique : qui est responsable ?
Evelyne ou le djihad ? Ne se présente pas comme étude censée dévoiler les dessous d'une anomalie sociologique et présenter les alternatives au dysfonctionnement des institutions susceptibles de rationaliser le rapport avec les individus pour délimiter les droits et les devoirs de chaque composante de la société.
Mohamed Nedali problématise une situation à l'aide d'un récit qui, en plus de la finesse avec laquelle il tisse sa trame, dit une réalité, laquelle exige une vérité. Autrement, Evelyne ou le djihad ? Dont le champ de la fiction est très proche du concret nous enseigne sur l'engagement de l'écrivain, d'autant plus qu'il nous balise le chemin vers, non seulement une prise de position qui pourrait être inutile, compte tenu de l'énormité du déficit en termes de gouvernance, mais aussi vers la traduction en praxis de cette prise de position. En attendant, contentons-nous du rêve.
Iydar refuse d'être réduit à la définition vulgaire du mot jeunesse car son devenir ne s'est pas construit à l'image de ce qu'on nous appris à l'école. Il est plutôt l'incarnation du flou qui gère notre rapport à la religion que la marginalisation accentue. Iydar n'est pas seulement un prénom, mais il est une injustice géographique prédisposée à dévier dans l'irrationnel. La pauvreté a failli être apostasie du moment où le pouvoir et la justice ne s'arrangent pas du côté du pauvre. Je pense à Nietzsche et sa conception de la justice et du pouvoir.
L'incarcération du jeune Iydar n'est-elle pas une réfutation de la représentation de l'espoir ? Mais quel espoir ? Il est impossible d'espérer dans un milieu où le pouvoir brise les rêves et transgresse la dignité humaine. Si non, comment comprendre qu'une altérité soit bafouée au nom de je ne sais quelle pudeur ? C'est dans ce désespoir que l'intégrisme trouve son champ fertile pour cultiver la violence. Abou Hamza est l'illustration d'une idéologie qui se nourrit de l'imaginaire social que l'école a échoué de transformer en critique.
Evelyne ou le djihad ? Raconte le déchirement d'une jeunesse prise entre le marteau du besoin et l'enclume du salut éternel, entre le rêve et le devenir, entre le pied -à terre et le Très-Haut, entre faire sa vie et la refaire. Qui vous a dit que la prison est une école ? Le sort d'Iydar rejette cette assimilation. Il se trouve qu'il n'a rien appris de la prison hormis les prédictions qui mènent vers la violence et embrouillent l'idée selon laquelle l'Homme est responsable de son devenir.
C'est ce sens de responsabilité que l'école devrait lui enseigner et le forger pour faire face à l'imprévisible. Hélas, le pouvoir ne se rend pas compte, en portant atteinte à la liberté de ce jeune, qu'il contribue au djihad. Du coup, la prison fait vivre le désespoir avec l'imprévisible. Evelyne et Iydar n'ont rien en commun hormis l'idée de refaire sa vie. Evelyne voudrait refaire sa vie en étant toujours fidèle à la carte postale, tandis qu'Iydar, la peau tannée dès son jeune âge, n'a qu'à faire avec le contraste de la carte postale.
On ne peut pas se passer de la figure de la mère en lisant ce fluide récit. Comme toutes les mères qui ont forgé leur personnalité par la dureté de l'espace et la tendresse immense envers leurs enfants, la mère d'Iydar est synonyme d'une double souffrance : celle d'une inégalité qui perdure et l'oignement d'un cher qui finit par embrasser le mirage, loin du mépris de l'adverbe.
Evelyne ou le djihad ? Est un écrit dont la résonance est toujours d'actualité. L'art de nous raconter est un don réservé aux écrivains comme Mohamed Nedali.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.