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Repenser l'altérité à l'ère du racisme
Publié dans Albayane le 09 - 06 - 2020

Et si les violences sociales auxquelles nous assistons aujourd'hui ne traduisent au fond qu'une crise du vivre-ensemble, et une impuissance à penser l'autre?
Notre époque est une époque de violences et de crises par excellence. Crise écologique, crise sanitaire imposée par le Covid 19, et puis des violences religieuses, sociales, culturelles…qui marquent quasiment notre quotidien.
La mort récente de George Floyd sous les genoux d'un policier blanc a secoué l'opinion mondiale. Un crime à caractère raciste que tout le monde a condamné fermement dans des termes parfois violents et virulents . De tels crimes abominables à l'égard des noirs ne sont pas nouveaux pour le pays le plus puissant au monde. On en voit pratiquement tous les jours, sauf que cette fois l'événement a pris plus d'ampleur et d'importance, non seulement parce que le crime a été filmé, mais surtout que le peuple afro-américain en a marre de ce racisme sinistre qui menace de plus en plus leur vie et leur sécurité.
Le racisme est un phénomène vieux comme le monde. Il a toujours marqué l'histoire humaine et a existé sous des formes diverses. Du racisme linguistique, culturel, religieux….jusqu'à en venir au plus nocif :
Le racisme ethnique. En effet, juger quelqu'un du fait de sa couleur ou de sa race, c'est mettre directement en question son existence et son droit à la vie. C'est ,quelque part, contester sinon douter de son humanité pour la bonne et simple raison qu'il porte une couleur différente de la mienne. C'est ainsi que les noirs ont longtemps été (et continuent encore à être) victimes de leur peau foncée. Ils ont subi l'esclavagisme et les pires des traitements. On viola leur femmes, on massacra leurs enfants…bref, on a foulé aux pieds leur dignité et humanité!
Non seulement que ce qui vient de se passer en Amérique doit nous faire rougir du honte, mais il doit surtout nous pousser à nous interroger si nous ne nous en sommes pas encore, dans notre évolution, au stade naturel où les plus forts écrasent les faibles. Il est tout à fait légitime de craindre, dans ce contexte qui est le nôtre, le fait que l'Histoire se répète et tourne en rond . Car, à voir l'atmosphère tragique qui règne aujourd'hui dans le monde, on ne peut que se demander si l'on a vraiment appris quelque chose de notre passé.
Ainsi, la mort de l'afro-américain George Floyd ne se présente pas uniquement comme un simple fait divers, mais elle traduit une vraie crise socio-culturelle, celle de l'identité. En effet, au lieu que la mondialisation favorise et renforce les liens sociaux entre les hommes de toute la planète, elle a paradoxalement généré le repli et l'enfermement sur soi. L'autre devient plus que jamais une menace, un ennemi, et un envahisseur qu'il faut éradiquer.
En effet, cette crise du vivre-ensemble et de cohabitation ne révèle pas un simple clash des cultures et des civilisations, mais elle traduit aussi une sérieuse crise politique. Les dirigeants de grands Etats dits développés se sont avérés aujourd'hui incapables de lancer des projets politiques, sociaux..susceptibles d'unir les citoyens et de souder des liens sociaux entre eux. c'est bien et surtout d'une crise de la démocratie qu'il s'agit aussi.
La Nation, une invention des modernes, passe pour être garantissant de la démocratie. Elle permet le vivre ensemble entre des individus appartenant à des univers culturels bien différents. Elle est le résultat d'une volonté politique exprimée par des personnes, essentiellement différentes et hétérogène, décidant unanimement de vivre ensemble sous des valeurs et des principes humanistes et universels. Or, on ne voit aujourd'hui que la montée, de plus en plus forte, du nationalisme qui fait du concept même de la Nation un outil pour combattre la diversité, la pluralité….l'altérité.
Ainsi, les nationalistes radicaux définissent la notion de la Nation sur des critères discriminatoires liés à la race, l'ethnie, la langue, la religion…
Il serait bien déplorable de constater que c'est bien cette conception raciste et fasciste de la Nation qui prend de plus en plus de place dans le champ politique. Les représentants des extrêmes droites ont intérêt à radicaliser et « ethniser » le concept de Nation dans le simple but de conquérir le pouvoir. C'est sur ces discours nationalistes et racistes que se construisent tous ces actes et ces crimes xénophobes auxquels nous assistons aujourd'hui et dont celui de George Floyd ne fait pas exception.
Le combat contre le racisme et toute forme de barbarie ne peut qu'être qu'un combat collectif. Tout le monde est victime et responsable de tous ces crimes humains auxquels nous assistons. Le silence et l'indifférence ne peuvent que précipiter la catastrophe qui se déclenche déjà. Les changements radicaux que l'on souhaiterait apporter à nos sociétés pour favoriser l'amour et la cohabitation, ne seront pas envisageables sans commencer par nos institutions sociales, l'école en premier lieu. Et comme dit l'autre, on ne naît pas raciste mais on le devient. Il y a donc une possibilité d'éradiquer le racisme, c'est de ne pas l'enseigner à nos enfants, à la place, apprenez les la tolérance, le vivre ensemble, et l'amour de la vie!
Nadia Ouagrar


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