Le ministre de l'intérieur Abdelouafi Laftit a entamé des consultations avec les partis politiques en vue des élections législatives prévues en 2026, destinées à élire les membres de la Chambre des représentants, première instance du Parlement marocain. Pour la première fois depuis l'adoption de la Constitution de 2011, le roi Mohammed VI a confié la supervision de ce processus non pas au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, mais directement au ministre de l'intérieur. Désaveu au bilan quinquennal du premier ? les hypothèses n'excluent rien depuis cette annonce. Un changement de pratique institutionnelle Jusqu'alors, le souverain chargeait le chef du gouvernement de veiller à la préparation des scrutins. Cette fois, l'attribution de cette tâche au ministère de l'intérieur a été interprétée par certains comme une garantie de neutralité, le chef du gouvernement dirigeant lui-même une formation candidate. «Le retrait du chef du gouvernement de cette responsabilité est destinée à écarter tout soupçon d'utilisation partisane du processus électoral», a estimé une source proche du dossier. Ces derniers mois, en effet, Aziz Akhannouch a entamé une tournée politique sévèrement critiquée pour ses allures préélectorales. Révision annoncée du cadre électoral Selon des sources présentes aux réunions, le ministère de l'intérieur proposera d'élever la représentation féminine à un tiers des sièges, ce qui porterait le nombre de députées à plus de 130, contre 96 actuellement. Le sort d'une nouvelle formule pour représenter les jeunes reste en discussion, après la suppression de leur liste nationale. Le ministère souhaite par ailleurs alourdir les sanctions liées aux infractions électorales, notamment l'usage de fonds illicites. «La crédibilité du scrutin dépendra d'un encadrement strict et d'une transparence incontestable», a souligné un responsable présent aux consultations. Le calcul du quotient électoral, qui avait nourri de vives polémiques en 2021, devrait également revenir au centre des débats entre le ministre et les formations politiques.