Les côtes espagnoles connaissent une vague sans précédent de bateaux de migrants clandestins en provenance d'Algérie, une scène qui révèle une fois de plus le véritable visage du régime militaire algérien, lequel tente d'exploiter la souffrance humaine pour en faire un instrument de pression politique sur l'Union européenne. Ces derniers jours, des dizaines d'embarcations ont été repérées aux Baléares, chargées de migrants, parmi lesquels des Algériens fuyant des conditions de vie étouffantes dans leur pays, mais aussi des Somaliens partis des côtes algériennes, transformées en un couloir ouvert vers l'Europe. Les chiffres en provenance du terrain sont alarmants : le nombre d'arrivées aux Baléares a bondi de plus de 170 % cette année par rapport à la même période de l'année précédente. Par ailleurs, des rapports d'organisations de défense des droits humains évoquent des centaines de morts chaque année sur cette route maritime meurtrière, désormais classée comme le deuxième passage le plus dangereux de la Méditerranée. Ces faits traduisent non seulement une tragédie humaine, mais démontrent aussi que l'Algérie ne traite pas ce phénomène comme un défi sécuritaire et humanitaire, mais comme une arme politique contre l'Europe. Le régime algérien, confronté à un échec interne persistant dans la fourniture des besoins les plus élémentaires – alimentation, eau, emploi – a trouvé dans la migration clandestine un moyen de masquer ses crises intérieures et de détourner l'attention de son impasse politique. Plutôt que d'affronter les causes profondes de l'exode, il laisse prospérer certaines filières de trafic et ferme les yeux sur les « barques de la mort » qui partent de ses côtes orientales, moins surveillées, pour adresser des messages de pression implicites à Bruxelles et Madrid. La contradiction est flagrante : contrairement à d'autres pays de la région, l'Algérie refuse de signer tout accord officiel avec l'Union européenne concernant le rapatriement des migrants ou l'organisation d'une coopération en la matière. Une posture qui lui offre un terrain propice pour exercer son chantage politique, en utilisant la carte humanitaire comme une arme de négociation. En l'absence de coordination, l'Europe paie le prix fort en accueillant des milliers de migrants, tandis que ces derniers sacrifient leur vie, victimes des politiques d'un régime militaire qui n'hésite pas à marchander les drames de ses propres citoyens et ceux d'autres pays africains. Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que l'Algérie ne se contente pas de réprimer son peuple à l'intérieur de ses frontières : elle exporte aussi ses crises vers l'extérieur et met en péril la vie de milliers d'êtres humains, en se servant de la migration clandestine comme outil de pression et de marchandage. C'est une politique de fuite en avant, reflet de l'échec d'un régime enlisé dans ses contradictions, qui tente de masquer sa fragilité interne en exportant le chaos sur l'autre rive de la Méditerranée.