Plusieurs élus ont été déchus de leur mandat électif dans les conseils élus des communes urbaines et rurales et des conseils d'arrondissement par le ministère de l'Intérieur. Ces élus ont ainsi été écartés de la gestion de la chose locale par les autorités compétentes pour avoir contrevenu à la loi sur la déclaration obligatoire de leur patrimoine, selon le dernier bulletin officiel (BO). Ces élus ont violé la loi 54-06, relative à la déclaration du patrimoine, notamment son article 158 qui dispose que «Toute personne, élue ou désignée, assumant une charge publique doit faire, conformément aux modalités fixées par la loi, une déclaration écrite des biens et actifs détenus par elle, directement ou indirectement, dès la prise de fonctions, en cours d'activité et à la cessation de celle-ci». Cette déclaration doit porter sur tous les biens ainsi que les biens de des enfants mineurs, ou ceux dont le responsable gère les biens. Par cette décision, les autorités compétentes ont rappelé à ces élus, et à travers ces décisions prises contre eux, à l'ensemble des responsables élus ou nommés que le principe de reddition des comptes se concrétise. Car cette obligation de la déclaration de patrimoine, souligne le législateur, reflète «la volonté du Royaume du Maroc de renforcer la transparence et la moralisation de la gestion de la chose publique en ancrant davantage les valeurs de droiture, d'intégrité et d'exemplarité, et ce à l'instar des pays démocratiques avancés». Dans le même sillage, d'autres présidents et vice-présidents de communes seraient sur la sellette pour avoir failli à leur mission dans la gestion de la chose locale. En effet, selon des informations concordantes, les rapports de la cour des comptes et de l'inspection générale de l'administration territoriale du ministère de l'Intérieur épinglent plusieurs autres élus. Ces rapports, déjà transférés devant la justice administrative, pointent du doigt moult dysfonctionnements dans la gestion de plusieurs communes. Ce qui porte à croire que les présidents des communes concernées seraient suspendus de leurs fonctions incessamment. B. Amenzou