Maroc–Italie : La diplomatie culturelle et sportive au cœur d'un partenariat stratégique    Terrorisme : L'Espagne salue la coopération sécuritaire exemplaire avec le Maroc    Les retenues d'eau à 1.770 millions m3 depuis septembre    ONEE: Mise sous tension de la ligne 400 kV Sidi Bennour – Laâwamer    Maroc : le prix du gasoil chute sous les 10 dirhams à la pompe, une première depuis 2021    Lutte anti-terroriste: Le Conseil de sécurité prolonge de trois ans le mandat de la DECT    Ali Achour : « Les revendications kabyles reflètent un malaise ancien »    Pluies, neige et oubli : Chronique d'un pays à deux vitesses    Le Maroc élu à la présidence du CA de l'Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie    Températures prévues pour mercredi 31 décembre 2025    Marrakech : l'exposition « Mohammed Ben Allal, récits du quotidien » au musée Jamaâ el-Fna    Le Niger adopte la carte d'identité biométrique de l'AES    Ramata Almamy Mbaye : « Le Maroc transforme la CAN en projet social africain»    CAN 2025 : Marrakech vue de l'Ouganda    Heirs of Greatness Day célèbre l'artisanat d'excellence africain    Le président coréen en visite d'État en Chine pour un sommet avec Xi Jinping    Réforme de la santé : Vers une généralisation progressive des GST en 2026    CAN 2025 : le programme des matchs du mardi 30 décembre    CAN 2025 : le Sénégal termine en tête de son groupe après un succès contre le Bénin    CAN 2025 : les médias espagnols font l'éloge de Brahim Diaz    La Bourse de Casablanca débute en hausse    Message de vœux de l'ambassadrice de Chine Yu Jinsong aux Marocains à l'occasion de l'année 2026    La MINURSO réduit ses effectifs    DGSN : 15 morts dans 1.941 accidents en une semaine en périmètre urbain    Soutien social direct : Nadia Fettah reconnaît les limites du système de ciblage    Les Émirats refusent d'être impliqués dans les événements en cours au Yémen    Rejet du Somaliland, soutien au polisario : l'Union africaine face à ses incohérences    Maroc : L'indice des prix à la production augmente de 0,3% en un mois (HCP)    CAN 2025/Maroc-Zambie : L'expérience de supporter dans le stade    CAN 2025 : Le Maroc affrontera la Tanzanie en huitième de finale à Rabat    CAN 2025 : «Tous les matchs seront des finales» (Walid Regragui)    CAN 2025 : les 16 nations qualifiées pour les huitièmes désormais connues    Casablanca : Fin des travaux et mise en service du nœud autoroutier de Ain Harrouda    Maroc : Des changements sur les droits à l'importation en 2026    Manœuvres militaires : Simulation chinoise d'un blocus des ports de Taïwan    Ukraine : Trump tout près d'un accord, sans annoncer de percée    Marruecos: Cambios en los derechos de importación en 2026    Fireworks and small fires in Molenbeek after Morocco beats Zambia    Le streamer Ilyas El Malki condamné à dix mois de prison ferme    La prison locale d'Ain Sebaa 1 dément les allégations de torture contre Saida El Alami    Chambre des représentants : Examen en commission du projet de loi relative à la procédure civile    Parlement : Ouahbi botte en touche sur le projet de loi relatif à la profession d'avocat    Pêche au poulpe: Lancement de la campagne hivernale    Malgré les stéréotypes, le darija gagne en popularité parmi les apprenants étrangers de l'arabe    Ouverture des candidatures pour la 12e édition du Prix national de la lecture    Rachat de Warner Bros. Discovery : Le conseil d'administration s'orienterait vers un rejet de la dernière offensive de Paramount    Fondation Chouaib Sdaiki, vigie culturelle sur la côte de Mazagan    Vernissage de l'exposition nationale «60 ans de peinture au Maroc» le 6 janvier 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Maroc perd l'une de ses plus belles plumes
Publié dans Albayane le 22 - 04 - 2021


Karim Ben Amar
Le journalisme et le monde de l'Art au Maroc sont en deuil. Jamal Boushaba nous a quitté ce mardi 20 avril des suites d'un cancer. Journaliste culture (le plus grand), critique d'art et curateur, Jamal était doté d'une culture générale hors du commun. A l'opposé de l'éclectisme (dont il m'a souvent accusé), il maitrisait les courants littéraires français, du Moyen-Âge (les Mystères), en passant par l'Humanisme, Les Lumières mais aussi l'Absurde et le Surréalisme.
Jamal était un homme raffiné, amateur de tout ce qui est beau, esthétique et plaisant. je me souviens d'une soirée (2006) où il préparait en compagnie de mon père l'émission culturelle (comme en fait plus malheureusement) Arts et Lettres. Sur fond de Salim El Hallali, il m'incitait à écouter la mélodie où mieux encore, les paroles. Le sens du chef-d'œuvre. C'est aussi ça Jamal, une grande sensibilité.
D'après lui «les goûts et les couleurs se discutent» à condition d'avoir du bagou sans pour autant noyer le poisson (c'est pour vous dire la difficulté de l'exercice). Alors adolescent, il plaçait toujours la barre très haute lors de nos échanges, non pas pour m'intimider, mais plutôt pour m'obliger à me surpasser, à dépasser mon niveau de lycéen. Il avait l'art de la transmission, le sens du partage de son savoir, de sa culture. D'ailleurs, lors de vernissages, il me consacrait toujours un petit quart-d'heure pour me briefer sur le travail de l'artiste, son école, etc.
Après mon Bac, j'ai quitté mon pays pour la France. Lors de mes fréquents voyage au Maroc durant cette période, on se voyait assez souvent. On parlait Histoire et histoire de l'Art, que j'étudiais. Lorsque nous n'étions pas d'accord sur l'origine du mouvement du Der Blaue Reiter (avant-garde expressionniste)par exemple, il me traitait de tête à claque. Idem si j'osais médire sur Marcel Proust, son auteur favori. Pour le provoquer, mon frère Hicham et moi lui reprochions d'être certes proustien mais contrairement à Maitre Marcel, amateur de phrases longues. Son style était plutôt «télégramme». Nos boutades le faisaient rire.
Près de 13 ans après, l'on s'est retrouvé dans une même rédaction. La main sur le cœur, il ne rechignait jamais à filer à une consœur ou confrère un sujet intéressant où un bon créneau. Toujours de bons conseils, il prenait sur son temps pour orienter un camarde. Bien que cette expérience n'ait duré que quelques mois, je savais d'ores et déjà que je tenais-là un souvenir pour la postérité : j'ai partagé la rédaction avec Jamal Boushaba, rien que ça.
Proust disait : «Mort à jamais ? Qui peut le dire ?»
Une chose est sûre, tu resteras à jamais dans mon cœur!
Adieu Tonton! Adieu illustre confrère.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.