Tout le monde en parle actuellement. Aussi bien les mordus de la balle ronde que les néophytes dans le domaine. Après les débâcles répétitives des lions de l'Atlas, ces temps-ci, l'on ne cesse de broyer du pain noir devant le spectre de l'élimination des phases finales des deux compétitions africaine et mondiale. Depuis, on salivait à flots et gribouillait à souhait pour jeter tous les blasphèmes sur les coachs par qui arrive le malheur et qui accumulent déroute après déroute. En fait, devrait-on leur endosser toutes les déconvenues essuyées depuis déjà un bon bout de temps ? Nul doute que la crise qui frappe notre sport n'est point conjoncturelle ni ponctuelle. Elle est, à coup sûr, le résultat fatal d'un long tâtonnement et une déficience chronique qui continue à ronger le paysage sportif national, en dépit des exploits individuels émergents dans telle ou telle confrontation. Au lieu de démocratiser et optimiser le potentiel humain dont le Maroc dispose, on cherchait plutôt, pour des calculs sécuritaires, à militariser et makhzéniser la pratique sportive nationale, à tel point que cette approche nous a coûté, entre autres, l'échec cuisant d'abriter la coupe planétaire de football. Aujourd'hui encore, on fait comme si rien n'était en se précipitant à engager un entraîneur, encore sous contrat, à coups de millions, avant de procéder à une évaluation sereine, pondérée et décisive. Les vrais fouteurs des malheurs, quant à eux, évoluent toujours dans l'impunité. Aura-t-on l'audace enfin de jouer gros pour s'adjuger les services de techniciens de calibre mondial, sachant que ce choix reviendrait cher, tout en tentant de couper court aux véritables maux du drame qui nous hantent sans répit ? On se rappellera que lorsqu'on avait enrôlé des coachs nationaux à une trentaine de millions par mois, Naybet, en tant que joueur professionnel, en touchait plus d'une centaine. Alors, de grâce, ne lésinons plus sur les moyens pour préparer l'avenir sur des bases saines, mais avec une gestion saine et des hommes sains. A propos, les moyens, on en a mais, on en fait mauvais usage, souvent à des desseins douteux. En attendant, qu'on en finisse avec cette absurdité du coach saoudien qui joue “du chat et de la souris”, avec toute une nation.