Le secteur de la collecte des ordures ménagères à Casablanca est géré dans l'opacité totale. C'est ce qu'a vivement soulevé la commission des secteurs publics du Conseil de la ville de Casablanca lors de sa dernière réunion. Le maire de la ville exerce un embargo sur les documents relatifs à la gestion de ce secteur. En guise de protestation, les élus ont boycotté la session ordinaire du mois d'avril. Seuls 18 sur les 147 membres de la Commune urbaine étaient présents. Une première. Le courant ne passe plus entre le maire de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid est la quasi-majorité des élus. Ces derniers lui reprochent sa mauvaise gestion des affaires locales de la ville et surtout le manque de transparence dans le secteur de la gestion déléguée. La dernière réunion de la commission des secteurs publics en charge de la gestion déléguée s'est déroulée dans une atmosphère véritablement tendue. Les élus, qui ignorent tout sur la gestion de la collecte des ordures ménagères, ont exigé des documents et des comptes rendus transparents sur l'administration de ce secteur qui engloutit pas moins de 360 millions de dirhams par an. Et le maire compte, selon des sources de la Commune urbaine, revoir ce montant à la hausse, en le ramenant à 400 millions de dirhams. Les entreprises gérant le secteur, selon les mêmes sources, recourent à l'expertise étrangère en marginalisant les cadres marocains pourtant compétents. Une enveloppe de pas moins de 50 millions de dirhams par an part comme salaires des «experts» étrangers en plus d'autres indemnités. La requête des élus est tombée dans les sourdes oreilles de la responsable du secteur et du maire. La séance fut alors levée dans le brouhaha. La réaction des élus ne s'est pas faite attendre. Au cours de la semaine dernière, ils ont boycotté la session ordinaire du mois d'avril. Seuls 18 sur les 147 élus composant le Conseil de la ville étaient présents. Ce qui a contraint le maire à reporter ladite session au 27 mai. Depuis lors, il tient des réunions marathoniennes avec des élus influents dans la ville en vue d'assurer le quorum pour la prochaine session. Le secteur de la collecte des ordures ménagères est géré, depuis le mois de mars 2004, par trois sociétés privées dans le cadre de la gestion déléguée. Celle-ci consiste, selon les cahiers des charges, en la mise en place et l'exécution d'un plan de propreté intégré. Et selon les conventions liant les deux parties, le contrôle de ces gestions déléguées devrait être effectué par le biais d'un service de vérification et de régulation au sein de la Commune urbaine de Casablanca. Ce contrôle devrait être appuyé sur des antennes installées au niveau de chaque arrondissement. Cependant, juste après la concession du secteur, le contrôle et le suivi ont cédé la place à l'opacité. La majorité des élus proteste aujourd'hui énergiquement contre cette situation. Mais pourrait-elle influencer le cours des choses ?