Début des travaux de la 36e session ordinaire du Conseil supérieur des Ouléma    Le Maroc, un exemple à suivre en matière de transformation des systèmes alimentaires (Haut responsable de l'UA)    Pourrions-nous faire front contre la corruption ?    Stocks halieutiques sous pression : Un signal fort pour l'avenir de la pêche nationale    ZLECAF : Le Royaume du Maroc au cœur de l'essor économique continental    Les influenceurs, nouvelle vitrine du Maroc    Après l'Algérie, le Polisario consulte l'Afrique du sud sur la prochaine phase des négociations    Coupe arabe (Qatar-2025): Le Maroc affronte les Emirats arabes unis aux demi-finales    Mondial 2026 : 5 millions de billets demandés en 24 heures, Brésil–Maroc est le 2ème match le plus prisé, selon la FIFA    Prévisions météorologiques pour samedi 13 décembre 2025    Maroc : Alerte orange, neige et pluies de samedi à dimanche    Le Parc national de Dakhla : Un sanctuaire écologique et un levier de développement durable    Métaux lourds : Le poison discret des sociétés modernes    Après l'inscription du caftan, nouveau succès du Maroc à l'UNESCO    Le Royaume consolide sa diplomatie culturelle à l'international    Colloque international à Rabat – Lire le sacré : Enjeux géopolitiques de l'exégèse    Rabat. SAR la Princesse Lalla Asmaa préside la cérémonie d'ouverture du 1er Congrès africain sur l'implantation cochléaire de l'enfant    CAN 2025 : Regragui annonce les 28 Lions sélectionnés pour défendre les couleurs du Maroc    Pedro Seabra: "Impossible d'imaginer l'avenir atlantique sans la contribution du Maroc"    Art's Factory lance sa 2e édition pour soutenir les jeunes talents dans les industries créatives    Maroc - France : Les forces navales concluent l'exercice conjoint «Chebec 25»    Talbi Alami exhorte l'Afrique à rompre avec les logiques de fragmentation    Maroc - France : 15 projets pour 26,4 MDH renforcent la coopération territoriale    Lancement de la 1re édition du Forum économique et culturel « Le Sénégal sur la baie de Dakhla »    BNP Paribas en négociations exclusives avec Holmarcom pour la vente de BMCI au Maroc    Mondial 2026 : des associations de supporters réclament l'arrêt de la vente des billets jugés « excessivement chers »    Regragui : « Je me suis basé sur des critères objectifs dans le choix des joueurs »    Futsal/Classement FIFA: le Maroc gagne 7 places chez les dames, toujours 6e chez les hommes    Les aéroports du Maroc prêts à accueillir les fans de la CAN 2025    Maroc : 270 M€ de la BAD pour moderniser les infrastructures aéroportuaires    Maroc : La BERD alloue 150 M€ à la phase finale du projet hydraulique de Saïss    Collectivités : Laftit ordonne l'installation de 92 receveurs pour accélérer le recouvrement    Message de solidarité libyen avec la déclaration d'indépendance de la Kabylie    Maroc : à quoi s'attendre avec la circulation du nouveau variant de la "super-grippe" dans le monde?    Trump annonce un cessez-le-feu entre la Thaïlande et le Cambodge    Armement : Après le fiasco des Caesar, les FAR lorgnent la technologie française    SM le Roi félicite le Président de la République du Kenya à l'occasion de la fête d'indépendance de son pays    Caftan : quand la diplomatie algérienne transforme une défaite en "victoire"    De la danse martiale à l'argan et au caftan : Les trésors du Maroc inscrits à l'UNESCO    Maroc : Les 31e Semaines du film européen s'invitent dans trois villes    « Les Invisibles » : Le film-plaidoyer de l'ADFM qui expose les violences juridiques faites aux femmes    Morocco: Orange Alert, Snow and Thunderstorms from Friday to Sunday    Maroc : Fusillade et course-poursuite sur 250 km contre des trafiquants de drogue    Biodiversité: Bientôt la création du parc national de Dakhla-Oued Ed-Dahab    Production céréalière record en Chine renforçant la sécurité alimentaire et la reprise agricole    Elu Service Client de l'Année au Maroc: la liste complète des lauréats 2026    El Jadida/Sidi Bennour : la stratégie culturelle présentée aux médias régionaux    La ZLECAF, un projet ambitieux, dont la mise en œuvre exige du temps    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lotfi Akalay : Un électron libre
Publié dans Albayane le 21 - 09 - 2010

Auteur à succès traduit en plusieurs langues, Lotfi Akalay a prêté sa plume à moult thèmes. Pour assurer sa croûte quotidienne, il fait dans le tourisme. Profil d'un écrivain touche à tout. Un électron libre. C'est ainsi que se définit l'auteur des Nuits d'Azed, d'Ibn Batouta, prince des voyageurs et des Nouvelles de Tanger. A 66 ans, Lotfi Akalay n'a pas d'autre patron que lui-même puisqu'il a toujours eu une aversion envers toute forme d'autorité ou de hiérarchie. Il n'apprécie pas l'ambiance qui règne dans tel ou tel hebdomadaire; il claque la porte. On lui censure tel passage d'un article, jugé irrévérencieux, il démissionne en faisant savoir haut et fort son mécontentement. Sa taille et sa corpulence modestes ne l'empêchent pas d'user de sa langue acérée contre l'injustice et de sa plume vengeresse contre l'ingratitude des hommes.
Parcours
Il suffit de partager un moment avec ce Tangérois au brillant parcours et de l'écouter pour deviner que sa plume n'a d'égal que son verbe haut. Entre Al Bayane du temps de feu Nadir Yata et Jeune Afrique de Béchir Ben Yahmed, en passant par la Vie Economique, Femmes du Maroc et Charlie Hebdo, Lotfi Akalay a prêté sa plume à tous les sujets. Selon lui, il n'y a pas plus de sots sujets dans le journalisme que de sots métiers et il relate avec fierté des articles traitant de l'assainissement urbain ou l'éclairage public que d'autres auteurs de son calibre n'auraient jamais condescendu à aborder au nom de l'ego.
A propos de son passage au sein de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui a récupéré de façon fort controversée l'incident des caricatures, l'auteur s'explique en apportant une nuance entre la vieille garde dont il a fait partie, et dont plusieurs ne sont plus de ce monde, et le changement brutal de la ligne éditoriale sous Philippe Val, «devenu un porte-parole du sionisme» pour reprendre sa formule. Dans un autre ordre, on lui a fait savoir que sa carrière, ne serait-ce qu'au niveau de la sécurité financière, aurait pu prendre une autre dimension s'il avait jugé utile de s'établir à Rabat ou à Casablanca plutôt que de demeurer à Tanger. Réponse au style direct: «Peut-être est-ce parce que je manque d'ambition, en bon tangérois». Toutefois, il faut chercher ailleurs la motivation puisque, d'après lui, il existe deux catégories d'écrivains: ceux qui s'adressent à un public et ceux qui s'adressent à des clients, histoire de bien indiquer que son public demeure son principal capital. Mais il précise qu'il s'attache beaucoup plus aux Tangérois qu'à la ville en tant que telle. Avec les premiers, il parle de relation d'amour, et avec ceux qui viennent d'ailleurs et qui ont peuplé la capitale du Détroit, il évoque un «respect». Dans cette même ligne, il soutient que la question de savoir si les chantiers en cours que connaît la région et qui se traduisent par un exode massif ne risquent pas d'affecter l'âme de la médina, ne revêt pas un caractère prioritaire et qu'il ne conviendrait d'aborder le sujet qu'une fois que les Tangérois auront le ventre plein. La loi de l'estomac a préséance sur celle de l'urbanisme et des plans d'aménagement, reconnaissant toutefois que plusieurs changements ont été apportés dans le bon sens.
Episode
Lotfi Akalay s'attarde également sur la principale figure historique de la ville: Ibn Batouta, à qui il a consacré un livre en hommage à tout ce qu'il représente pour Tanger et pour le Maroc. Un épisode sur lequel il s'attarde en rappelant le peu d'empressement manifesté par les autorités pour l'organisation des festivités marquant dignement le 700ème anniversaire de la naissance du grand voyageur, en 1304. Il affirme avoir été l'inspirateur des célébrations après qu'il ait usé de ses relations personnelles auprès d'un conseiller du Roi Mohammed VI. C'est ainsi, d'après lui, que des consignes ont été données pour que tout soit organisé dans les règles de l'art.
Comment se fait-il que cet auteur à succès dont les œuvres ont été traduites dans plusieurs langues se soit recyclé en tant qu'agent de voyages? Réponse toute simple apportée par l'intéressé: «Mon agence date d'avant l'écriture; et, de toute façon, il faut bien vivre», une façon comme une autre de rappeler que les lettres ne nourrissent pas leur homme à moins de sombrer dans une littérature commerciale, perspective qui n'enchante pas vraiment ce sexagénaire alerte.
Bon sens
C'est sa fille, diplômée de tourisme, qui s'occupe de l'agence au moment où le fils, spécialisé en médecine du travail, donne également un coup de main au niveau de la gestion. Dernière publication de l'auteur. Un recueil de livres de poche en 3 tomes, confié à une maison d'édition marocaine plutôt que française, a-t-il tenu à préciser. La raison de ce choix? «Tout simplement parce que je me fais mieux connaître par les Marocains que par les Français», ajoutant qu'il ne s'agit pas là de patriotisme étriqué, mais de bon sens, insistant sur la «complicité» qui le lie au lecteur marocain. Une relation qui n'a jamais pris une ride, nonobstant l'emprise du temps. Elémentaire, du moment que ce rapport est basé sur la spontanéité et la confiance, sachant pertinemment qu'on ne trompe pas impunément un lecteur avisé.
(Portrait paru en 2009 dans
le magazine Maroc Hebdo)
Biographie
Le 7 novembre 1943, à Tanger, Lotfi Akalay a poussé son premier cri. Bien d'autres cris suivront.
Lotfi Akalay est un écrivain et journaliste marocain né en 1943 dans une famille tangéroise de père en fils, sa parole libre en fait une figure de Tanger dont il sait aussi se moquer.
Akalay a poursuivi ses études universitaires à Paris et a obtenu une licence en économie politique, puis une maîtrise en sciences politiques.
Depuis 1990, Akalay rédigeait des chroniques humoristiques pour le quotidien ‘Al Bayane', puis à ‘ La Vie Economique'. En 1997, il écrivit des chroniques au mensuel ‘Femmes du Maroc', ainsi qu'à Charlie Hebdo et Jeune Afrique. Son premier livre édité fut ‘Les Nuits d'Azed' aux éditions du Seuil et qui sera traduit en plusieurs langues.
En 1998, Lotfi Akalay publia ‘Ibn Battouta, Prince des voyageurs'. Son nouveau recueil de chroniques ‘Les nouvelles de Tanger' a été publié en 2006.
Akalay est le fondateur de l'association ‘Maghreb sans frontières', qui vise à travers le tissu associatif d'instaurer une meilleure communication des peuples du Maghreb.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.