Marrakech peut désormais compter sur son grand complexe sportif. Un complexe parmi d'autres que le Maroc présentait sur sa maquette, quand il était candidat à l'organisation de la Coupe du Monde 2010 attribuée à l'Afrique du Sud. S'il devait être opérationnel lors du premier mondial africain de l'histoire, le nouveau stade de Marrakech n'a pu voir le jour qu'à l'aube de l'année 2011. Les deux matches amicaux programmés à cette occasion ont tenu leurs promesses. Des matches de gala et de prestige entre quatre grands clubs maroco-français. Dans une très belle soirée de football, le Kawkab Marrakech a fait jeu égal avec l'Olympique Lyonnais (0-0) et le Wydad Casablanca a également fait match nul avec le Paris Saint-Germain (1-1). Le WAC a été le premier à ouvrir le score grâce à Mohcine Iajour, l'ex rajaoui, qui a aussi marqué le premier but de l'histoire du nouveau stade de Marrakech. Hormis le résultat et la manière ayant sanctionné ces matches, le spectacle était également de mise, surtout sur les gradins animés par des supporters aussi bien marrakchis que casablancais qui n'ont pas regretté le déplacement. Combien la fête était grandiose sur ces gradins bien qu'ils n'aient pas été totalement remplis. Les 45000 places numérotées n'ont malheureusement pas fait le plein, lors de ce rendez-vous censé être plein à craquer. La partie à droite était pratiquement à moitié vide au moment où quelques places dans les autres parties du stade l'étaient également. Chose qui reste anormale pour ce rendez-vous pas comme les autres, un rendez-vous joué à guichets fermés. Les billets d'accès au stade ont été expirés 48 heures avant le jour des matches. Le marché noir jouait gros dans tous les points de vente des billets, à savoir les deux Marjane de la ville et les kiosques de Toto-foot. Les billets de 50 DH ont été revendus à 80 DH et de 100 à 150 DH. Le marché noir passe pour une monnaie courante dans les stades du monde y compris au Maroc. Mais cela ne veut pas dire qu'une bonne partie du public s'éclipse laissant des chaises vacantes alors que tant des inconditionnels des équipes, marrakchie et casablancaise, n'ont trouvé d'autre moyen que de suivre les débats sur la télévision. Voilà en quelque sorte la fausse note qui a marqué ce grand rendez-vous du football à Marrakech. Un rendez-vous monumental de la ville des sept Saints. Un rendez-vous historique avec le nouveau stade de Marrakech qui constitue vraiment un bijou, non seulement pour les Bahjaouis, mais pour tous les Marocains. Le Kawkab, seul club de la ville en division d'élite, sera tellement gâté. Il jouera désormais tous ses matches dans ce nouveau stade, après avait fait ses adieux au fameux stade El Harti sur une belle note. Une victoire de 3-0 au détriment du FUS de Rabat lors de la récente journée du championnat national. Le KACM qui n'a rien réussi depuis une quinzaine d'années, date de son premier et dernier sacre en coupe de la Confédération Africaine au détriment des Tunisiens de l'Etoile du Sahel en 1995, n'a plus aucune excuse de jouer les seconds rôles, ni en championnat national ni en compétitions africaines. Le club marrakchi a donc son beau stade pour retrouver son passé glorieux et renouer avec le beau titre qui lui manque depuis belle lurette. Pour ce, il lui faudra de passer aux choses sérieuses et de penser à ses beaux classiques face aux grandes équipes du Maroc comme le Raja, le Wydad, les FAR, le MAS, l'OCK… qui viendront animer le nouveau stade de Marrakech, chaque équipe entourée de ses grandes masses. Les inconditionnels bahjaouis auront ainsi l'occasion d'étaler leurs compétences et leurs créations pour mener leur équipe favorite vers de lendemains meilleurs. Ils l'ont confirmé dès le premier match face à l'Olympique Lyonnais et ils feront encore et toujours, bien que leur nouveau stade se trouve à la sortie de Marrakech en direction de Casablanca. Le trajet d'environ 11 km séparant le stade du centre de la ville exige un parcours d'au moins 40 minutes sur une route où il est difficile de se débarrasser de l'embouteillage… Le transport public reste donc parmi les grands soucis du public bahjaoui. Une mission à réussir, le plus tôt possible, par les autorités locales de la ville ocre. Le nouveau stade est là, le public aussi... Reste le réseau routier à soigner… Destiné à abriter des matches nationaux et internationaux de football en premier lieu, ainsi qu'en athlétisme en attendant la construction des salles couvertes pour l'omnisports… Ce nouveau complexe de Marrakech d'une infrastructure de dernière génération répondant aux normes mondiales les plus exigeantes est venu à un moment des plus opportuns pour le Maroc. Il vient enrichir les grands stades marocains acquis à Rabat, Fès et Casablanca, en attendant l'inauguration du complexe de Tanger le 9 février prochain et celui d'Agadir en fin de l'année 2011. Le Maroc, candidat à la Coupe d'Afrique des Nations 2015 ou 2017, est fin prêt. Le verdict est annoncé pour le 28 janvier courant à Lubumbashi à l'occasion de la Super Coupe d'Afrique entre le TP Mazembe, vainqueur de la Ligue des Champions et le FUS Rabat vainqueur de la Coupe de la CAF. Une autre grande fête pour le football marocain capable d'accueillir le grand rendez-vous continental.