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Ramadan et Santé : Médicaments et jeûne
Publié dans Albayane le 05 - 08 - 2011

Concilier jeûne et prise des médicaments pendant le Ramadan n'est pas toujours chose évidente tant pour le médecin qui prescrit le traitement, que pour le malade qui doit suivre scrupuleusement les consignes de son médecin traitant.
Consignes concernant la posologie, les horaires de prises des médicaments, la durée du traitement. Si en temps normal beaucoup de malades arrivent plus ou moins à bien respecter ces consignes et à prendre leur traitement a heures régulières, il n'en est pas de même au cours du jeûne de ramadan.
Nous présentons ci-dessous à nos lecteurs et à tous ceux que le sujet intéresse les recommandations et conseils des Oulémas du Monde Islamique :
(La Fondation Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale sur le Ramadan (FRMSR) sur l'utilisation des médicaments pendant le jeun ; sont-ils autorisés ou non ?
Un malade dont l'état de santé nécessite
une prise régulière de médicament peut-il observer le jeûne ?
C'est la question principale objet de cet article, une question qui taraude l'esprit de bien des citoyens, des malades comme des biens portants. Avant de rentrer dans le vif du sujet et d'apporter quelques éléments de réponses a cette question. Des réponses que nous avons recueilli auprès d'un panel de médecins (généralistes–spécialistes et des pharmaciens d'officine) Il convient tout de suite de rappeler qu'un malade dont l'état de santé nécessite une prise régulière de médicament ne doit pas jeûner sans l'avis de son médecin traitant. D'une manière générale, il est déconseillé de changer quoi que ce soit (horaire, posologie, nombre de prises) dans un traitement médicamenteux sans l'avis de son médecin traitant. Il faut mentionner que les changements dans le rythme alimentaire et dans le rythme de vie d'une manière générale provoquent des changements d'ordre thérapeutique pendant le Ramadan. En effet, certains médicaments doivent être pris la nuit alors qu'ils l'étaient jusqu'alors au cours de la journée. Ces conditions peuvent changer d'efficacité ou la tolérance du médicament et de par leur effet, peuvent entraîner des effets gênants pour le jeûneur.
Enfin, d'autres médicaments, qui doivent être pris à jeun ou qui nécessitent plusieurs prises deviennent difficilement maniables dans les conditions du Ramadan.
Plusieurs alternatives restent néanmoins possible :
Changer un médicament par un autre qui peut être administré en une seule prise par jour ; changer la forme de la prise, pour donner une prise autorisée à la place d'une prise non autorisée sachant que la religion autorise un certain nombre de voies d'administration du médicament pendant le jeun sans pour autant le rompre.
Si le médecin traitant juge que son malade peut pratiquer le jeûne sans risque pour sa santé à condition bien entendu que celui-ci puisse observer scrupuleusement les conseils concernant la prescription médicamenteuse, il est clair que cette approche souhaitée, mais il faut tout de même savoir que ce n'est pas une règle générale. Tous les malades qui suivent un traitement médical et qui désirent malgré tout jeûner, ne sont pas tous autorisés par leur médecins traitants. Chacun est un cas à part. Le médecin prend en considération la nature de la maladie , son stade d'évolution, l'état général du patient, l'âge du malade, le sexe du malade, les capacités psychologiques du malades ainsi que les aspects religieux et scientifiques concernant la compatibilité du jeûne avec les différentes voies d'administration des médicaments.
A / Les aspects religieux
Le premier est en rapport avec les aspects religieux. En effet, les médecins, les Oulémas et encore moins les malades ne peuvent s'accorder sur la compatibilité du jeûne avec les différentes voies d'administration. Le deuxième facteur, quant à lui, est relatif aux aspects médicaux et scientifiques. Dans ce sens, la question qui se pose est de savoir si la prise des médicaments le soir, après la rupture du jeûne, va générer des effets thérapeutiques et une tolérance équivalant à la prise du jour. Le présent article traitera de ce problème en se basant sur des données relatives à ces deux aspects importants de la prescription pendant le Ramadan.
Quelle est la voie d'administration
tolérée par la religion ?
Vouloir répondre tout de suite a une telle question dont l'importance n'échappe à personne n'est pas chose aisée. Cela est a été démontré par plusieurs études épidémiologiques au Maroc qui ont abouti à des résultats divergents sur ce sujet. L'une d'entre elles, effectuée chez 89 médecins en 1989, a donné des résultats très représentatifs. En effet, le pourcentage du jugement de la compatibilité qui était différent selon la voie d'administration, était supérieur ou égal à 60 % pour les voies cutanées, les injections intramusculaires, les ovules gynécologiques, les gouttes auriculaires et les collyres. En revanche, il était inférieur ou égal à 40 % pour les injections intraveineuses, les pulvérisations nasales et les inhalations d'aérosol. Ce manque de convergence total révélé par ces chiffres s'explique par l'absence de référence et de consensus à l'époque de l'enquête (1989).
Consensus sur la compatibilité des voies d'administration
Pour combler ce vide, la Fondation Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale sur le Ramadan (FRMSR) avait organisé en juin 1998, en collaboration avec les principales institutions islamiques, islamo culturelles et islamo médicales du monde musulman une conférence de consensus sur la compatibilité des voies d'administration avec la pratique du jeûne de Ramadan. Ce consensus était sorti avec la recommandation indiquant que seule la voie d'administration orale est incompatible, alors que toutes les autres voies mentionnées ci-dessous sont compatibles avec la pratique du jeûne :
Les voies locales : pommade, spray, bandes.
Les voies oculaires et nasales.
Les voies rectales et vaginales.
Les voies sous-cutanées et intramusculaires.
Les voies d'administration par aérosol.
Le problème de la voie intraveineuse ne se pose pas car elle est indiquée en cas de pathologies graves qui nécessitent une intervention urgente, c'est à dire des cas où la rupture du jeûne est permise et même nécessaire.
B / Les aspects scientifiques
Pour les médicaments à administration orale qui doivent être pris après la rupture du jeûne, la prise en compte des cinq paramètres suivants est indispensable
1 / L'adaptation posologique :
On ne peut pas toujours changer facilement les prises du jour vers la nuit sans prendre certaines précautions surtout quand il s'agit de médicaments à marge thérapeutique étroite et de médicaments indiqués dans les maladies chroniques.
La prudence dans ces cas incite à procéder au changement de la prescription deux semaines avant le Ramadan. Pendant la première, le médecin devra constater la continuité de l'efficacité thérapeutique et la stabilité de la maladie, alors que pendant la deuxième, le médecin pourra amener un ajustement en cas de nécessité. Cette mesure doit être systématique et habituelle dans la pratique médicale.
2 / La chronopharmacologie :
Il s'agit de s'assurer que le changement du moment d'administration des médicaments n'influence ni leur tolérance ni leur efficacité. Ceci concerne les anti-inflammatoires à cause de leurs effets indésirables plus marqués le soir et les corticoïdes en raison du déplacement du pic physiologique du cortisol de 8 heures vers les environs de midi. Il serait plus logique de préconiser l'administration pendant le shor.
3 / Le rythme d'administration :
La prise orale unique le soir constitue l'idéal pendant le Ramadan. Pour les médicaments qui nécessitent deux prises, leur répartition peut s'envisager par la désignation de la première prise au moment de la rupture du jeûne. La deuxième, quant à elle, peut se situer alors juste avant le lever du soleil. Pour les médicaments ayant un rythme d'administration supérieur à deux prises, il est difficile de trouver une répartition adéquate entre la rupture du jeûne et le lever du soleil. Aussi, la prescription de la rupture du jeûne peut-elle être envisagée conformément aux indications de la religion.
4 / L'interaction avec les repas :
Entre la rupture du jeûne et le lever du soleil, les pratiquants passent une bonne partie du temps à s'alimenter. De ce fait, il n'est pas facile de trouver des moments pendant cette période où l'estomac est vraiment vide. Cela pose donc un problème pour les médicaments qui doivent s'administrer à jeun. Dans ce cas, il y a lieu d'exiger une discipline alimentaire stricte en instaurant deux principaux repas bien séparés pendant les soirées du Ramadan : un à la rupture du jeûne et l'autre le plus tard possible. Dans ces conditions, il est possible de situer un estomac à jeun 2 à 3 heures après le premier repas et 1/2 heure à 1 heure avant le dernier repas.
5 / La nature de l'effet thérapeutique :
L'effet thérapeutique de certains médicaments dont la prise orale a été reportée le soir, peut altérer la qualité du sommeil qui est déjà courte pendant la période du Ramadan. C'est le cas notamment des psycho stimulants ou des diurétiques qui réveillent à cause du besoin d'uriner qu'ils créent. Pour éviter ces inconvénients, il y a lieu d'envisager le changement de la thérapeutique, quand cela est possible.
Le rôle du pharmacien et du médecin
De part son rôle central dans le processus de prise en charge des patients, le pharmacien d'officine qui est un professionnel de santé très estimé, respecté et surtout très apprécié par les malades auxquels il prodigue tous les conseils nécessaires concernant le bon usage des médicaments, est non seulement sollicité mais il est le mieux placé pour accompagner dans le bon sens les changements qui caractérisent la prise de médicaments par certains malades tout au long du mois de ramadan. Des enquêtes menées auprès des pharmaciens pour évaluer la délivrance des médicaments pendant le Ramadan a révélé que le nombre d'actes de délivrance diminue, alors que le nombre de conseils et d'administration augmente. Concernant la nature des médicaments délivrés, l'étude a révélé une augmentation de la consommation à la fois de médicaments du tube digestif, de vitamines, d'antalgiques et d'anti-inflammatoires. Ces changements intéressants nécessitent donc des conseils précieux. Dans ce cadre, le pharmacien joue un rôle déterminant pour optimiser le bon usage du médicament pendant cette période.
Le rôle du médecin est capital, c'est lui et lui seul qui est habilité à prescrire le traitement médical a son malade. C'est le médecin qui connaît le mieux la meilleure voie d'administration du médicament qui convient au patient. C'est encore le médecin qui peut savoir exactement si l'état du malade peut concilier le jeûne et les médicaments et par quelle voie d'administration.
Les conseils du médecin traitant sont de ce fait forts utiles, doivent être suivis et respectés par le malade. En outre si le malade observe un quelconque changement ou effet secondaire, il doit immédiatement en référer à son médecin traitant qui pourra prendre toutes les mesures qui s'imposent en pareille situation.
En conclusion, il faut savoir que la religion musulmane est une religion de tolérance et que l'Islam autorise les musulmans malades, et les personnes dont le jeûne peut engendrer ou aggraver l'état de santé à ne pas jeûner.
«Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours». (Coran, 2 :184) et le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : «Certes, Allah aime à ce que l'on emploie ses dispenses comme il désapprouve qu'on lui désobéit». Une autre version dit : «Comme Il aime qu'on exécute Ses prescriptions obligatoires».
Si la personne est malade «Allah cherche à vous faciliter l'accomplissement de la règle. Il ne cherche pas à vous la rendre difficile» (Sourate 2, verset 185 de Coran).
Nous espérons et nous souhaitons que tous ceux qui sont malades
puissent retrouver un meilleur état de santé. Nous ne pouvons qu'insister encore et toujours sur la nécessité de consulter votre médecin traitant ou votre pharmacien qui pourront vous aider si vous êtes sous traitement médical et que vous désirez jeûner


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