Le Maroc restaure un haut lieu du patrimoine hébraïque tandis que l'Algérie rase une synagogue historique    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    Vol de bijoux au Louvre: deux hommes en garde à vue    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    Aéroport Mohammed V : Arrestation d'un Franco-algérien poursuivi par les autorités françaises    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    Avant FAR–Horoya : les Lionceaux « militaires » champions du monde U20 célébrés aux côtés de la légende Mohamed Timoumi    Liga: JOUR DE CLASICO    Championnat mondial de handball U17 : Maroc - Brésil ce soir    Vers un Maroc sans charbon en 2040, sous condition de financement international    Amsterdam accueille la 10e rencontre économique de la Fondation Trophées Marocains du monde    Coupe de la CAF: L'Olympique de Safi en phase de poules    Une délégation parlementaire italienne salue la dynamique de développement à Laâyoune-Sakia El Hamra    Produits du Sahara : L'UE négocie avec le Maroc les contours du «mécanisme budgétaire»    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Cybercriminalité: Le Maroc signe le Traité de l'ONU à Hanoï    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    Sahara : Antonio Guterres met en avant la coopération exemplaire du Maroc avec la Minurso    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Bien boire, bien manger... et se marrer!    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Essaouira : le Festival des Andalousies Atlantiques fête son 20ème anniversaire    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    El fútbol femenino: El equipo de Marruecos A cae en un partido amistoso ante Escocia    Football féminin : L'équipe du Maroc A s'incline en match amical face à l'Ecosse    CAN Maroc 2025 : Lancement des offres d'hospitalité et de la 2e phase de vente des billets    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    Inauguration de l'Organisation internationale de la médiation à Hong Kong pour renforcer le droit international    Maroc - Algérie : Les chances de la Pax Americana [INTEGRAL]    La police espagnole retrouve le tableau de Picasso disparu lors d'un transfert    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Tiflet accueille le Festival "NAFAS", un espace de dialogue et de créativité pour la jeunesse    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des rapports hallucinants
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 08 - 2003

Elaborés au fils des années, plusieurs rapports, de sources indépendantes s'apparentant à des organismes comme les Nations Unies, font état de la position qu'occupe le Maroc en matière de trafic de cannabis.
Les rapports concernant le trafic de drogue au Maroc sont unanimes : notre pays est leader mondial en matière d'exportation de cannabis. Une lecture furtive dans plusieurs documents traitant de cet aspect démontre le degré d'implantation de cette pratique. Un rapport confidentiel de l'Observatoire géopolitique des drogues (OGD), remis en 1994, soulignait déjà que le Maroc est le premier exportateur mondial et le premier fournisseur du marché européen de cannabis. D'après cette étude, « le développement du commerce international du haschisch marocain n'est pas le seul fait de trafiquants européens…». Ce qui laisse supposer que des Marocains sont bel et bien impliqués dans ce trafic. Mieux encore, ce rapport faisait déjà état de l'implication de hauts responsables. « Très hiérarchisée », l'organisation du trafic intègre à la base « au moins 200 000 agriculteurs » dans le nord du pays. Au sommet, se trouvent « les commanditaires, barons de la drogue qui gèrent, financent et contrôlent, par intermédiaire interposé, la commercialisation ».
La corruption assure aux réseaux de trafiquants l'appui des protecteurs, que l'on peut trouver associés au trafic à tous les niveaux, du plus humble fonctionnaire des douanes aux plus hauts responsables, en passant par tous les échelons de l'administration centrale, des administrations locales, des organisations politiques ou des institutions élues , précise encore le rapport. « Aucun des réseaux qui sont parvenus à conquérir un réel poids économique et politique n'a pu le faire sans la bienveillance des autorités », note l'étude. Tantôt protecteurs, tantôt commanditaires, les responsables impliqués dans les filières d'exportation du cannabis sont légion.
L'étude citait déjà un ancien gouverneur de Tanger, Karim Laalj, qui aurait ainsi « joué un rôle déterminant dans la structuration des réseaux de trafiquants », avant d'être écarté. La liste des présidents de Chambres de commerce et d'industrie, de dirigeants de sociétés, de députés… est longue.
Les choses n'ayant évolué que trop peu, ou pas du tout, cette première étude paraît d'une consternante actualité. Et pour cause, une autre, sortie récemment, faisant état de la même situation. Le rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), dépendant des Nations Unies, témoigne qu'au Maroc « la culture illicite du cannabis sur de vastes étendues demeure une préoccupation majeure ».
Le rapport estime que 60 % à 70 % de la résine de cannabis saisie en Europe provient du Maroc. Pis, les zones où la culture de cannabis est pratiquée s'étendent désormais dans l'ouest et le sud du pays. Autre rapport, autres faits allant dans le même sens : une étude réalisée en février 2002 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. « Environ 90% du haschisch saisi en Europe en 1999 provenait du Rif marocain où il constitue la principale activité agricole », note cette étude.
La drogue originaire du plus beau pays du monde est acheminée principalement par l'Espagne, et dans une moindre mesure, par le Portugal et la France, vers les autres pays européens. Certaines filières passeraient même par l'Algérie et la Tunisie ou y aboutiraient, note ce rapport. Concentrée dans la région du Rif, au nord du pays, la monoculture du kif, le plant de cannabis, couvrait, en 1993, entre 64 000 et 74 000 hectares, note le rapport, estimant que ces surfaces ont « été multipliées par dix en dix ans ». « Le Maroc est capable de produire annuellement plus de 1 000 tonnes de haschisch destiné à l'exportation », note le rapport. Moyen privilégié de dissimulation de la drogue destinée à l'exportation, la transformation des véhicules particuliers ou commerciaux est pratiquée dans une multitude de garages spécialisés. Des mécaniciens aménagent des caches destinées à tromper la vigilance des douaniers et l'odorat des chiens, tout en réduisant le poids du châssis et de la carrosserie en fonction de la quantité de drogue à transporter. Ce qui est à noter, c'est que cette activité ne profite même pas aux agriculteurs, mais plutôt aux barons du trafic de drogue, marocains mais aussi européens. Le rapport de l'ONU souligne d'ailleurs que les pays consommateurs tirent 98 % des revenus de la drogue, alors que les pays producteurs doivent se contenter du reste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.