ALM : Comment évaluez-vous la prestation des boxeurs nationaux aux olympiades ? Abdelhak Achik : Je suis vraiment déçu du rendement des boxeurs nationaux. Je ne sais pas ce qui leur arrive. En ce moment, ma surprise par l'élimination prématurée du champion olympique Tahar Tamsamani est énorme. Tamsamani était méconnaissable dans le combat. il a perdu par un score de 15 à 4 points. Il n'a pas combattu comme d'habitude. Face à son adversaire, l'Italien Valentino Domenico. Tahar n'a pas livré le jeu auquel il nous a habitué. Il a de grandes capacités. C'est un boxeur international. Malheureusement, il n'était pas dans son jour. Normalement, Tamsamani est connu par sa vitesse et ses multiples déplacements dans le ring. Il est aussi connu par sa prudence dans le combat. En bref, Tamsamani n'a pas présenté sa boxe. À quoi est due la mauvaise prestation de la boxe nationale jusqu'à présent à Pékin ? Je tiens à préciser que les membres de la Fédération royale marocaine de boxe (FRMB), avec à leur tête, le président Jawad Belhaj, ont fourni, des efforts considérables pour offrir aux boxeurs nationaux les conditions requises afin de représenter dignement le Royaume. Tous les boxeurs qualifiés ont reçu des primes de la FRMB. Toutefois, je ne sais pas comment se sont déroulées les conditions de leurs stages. Je pense que les boxeurs nationaux ont reçu des indications qui ne les pas aidés. L'entraîneur de l'équipe nationale le Roumain Rule Auras vient d'être nommé à la tête de la sélection nationale depuis un mois. Ce n'est pas suffisant pour s'approcher des boxeurs et connaître leur manière de jouer. Il n'a pas assez d'expérience avec les nationaux au point de les accompagner aux Jeux Olympiques. Je pense qu'il aurait dû, au départ, prendre en charge les boxeurs cadets et juniors.
Quel est le niveau de la boxe nationale en général ? C'est un niveau moyen. Il n'y a pas de progression. C'est déjà bien que le Maroc est présent à Pékin à travers dix boxeurs. Mais, il faut gagner des combats. Ce n'est nullement bénéfique de se déplacer aux Jeux Olympiques qui est l'événement sportif planétaire le plus important pour disputer un seul combat. Il faut prendre part à trois ou quatre matchs. Driss Moussaid était le premier à poinçonner son ticket pour le deuxième tour. Il est assidu, assez fort et discipliné. Sa domination était remarquable. Il a bien dirigé son combat malgré la force de son adversaire. Pourtant, il aurait pu mieux faire. Vous êtes champion olympique et ancien sélectionneur national. Que conseillez-vous aux gens qui se chargent de la boxe au Maroc ? Pour promouvoir la boxe à l'échelon international, il faut construire une école sous forme d'un centre de sport-étude. Ce centre prendrait en charge les enfants qui aiment cette discipline et qui ont la volonté d'apprendre et de devenir de futurs champions à l'échelon international. En parallèle, on leur offre l'occasion de faire leurs études. On doit leur préparer un encadrement adéquat avec des professeurs expérimentés. Ces enfants sont nombreux dans toutes les régions du Royaume.